LAWYER

Chapitre 5

Les rayons du soleil passant par la fenêtre me réveillent. Il n'est que 8h00 du matin. Avec la grosse insomnie que j'ai faite, j'ai dormi seulement quatre ou cinq heures.

Je souffle en me calant contre mon oreiller. Ça n'a aucun sens. J'ai essayé toute la nuit de remettre de l'ordre dans mes idées.

En résumé, Adrian Fuller est un ancien PDG très riche avec une famille encore plus riche. Il se retrouve impliqué dans un braquage à main armée. Je deviens son avocate et j'obtiens sa remise en liberté jusqu'au procès. Jusque-là, rien de compliqué.

Mais il est serein lorsqu'on parle de sa peine encourue ou encore du procès, aucun stress, aucune colère, rien. Ce n'est pas comme d'autres criminels qui s'en fichent carrément d'aller en prison. Là, c'est différent. On dirait qu'il sait qu'il ne va pas y mettre les pieds.

Mais dans ce cas, pourquoi suis-je là ?

Et puis, hier je me suis fait suivre. Un homme était en train de nous observer avec Cléa. Le soir même, Adrian débarque le visage en sang car il s'était battu. Tu ne sais pas qui je suis mon cœur. Alors un conseil, ne cherche pas à le découvrir. Sa phrase résonne dans ma tête sans que je n'y trouve un sens.

Et ce n'est pas lui qui m'a suivi. D'après ce qu'il dit, le fait d'être son avocate me plonge dans des affaires bien plus sombres qu'il n'y paraît. Dans quelle merde je me suis mise encore...

J'inspire profondément, essayant de remettre mes idées en place. Mais rien n'y fait. Et il n'a pas l'air de vouloir répondre à mes questions avec son foutu sourire, son foutu regard et sa manière de m'appeler 'mon cœur'.

Il est complètement dérangé ce mec, comment a-t-il pu devenir un jour patron d'une si grande boîte ?

Des petits pas me sortent de mes pensées, Cléa ouvre la porte de ma chambre lentement, comme si elle ne voulait pas me réveiller.

Je ferme brusquement les yeux, faisant semblant de dormir alors que je peine à réprimer un sourire. Elle monte sur le matelas et je sens sa présence près de moi.

Tout d'un coup j'ouvre les yeux et elle se met à hurler en rigolant. J'éclate de rire. Immédiatement, toutes mes inquiétudes, mes appréhensions, ma colère, ma tension disparaissent pour ne laisser place qu'à l'apaisement. Mon bonheur. Son rire suffit à me faire oublier tous les problèmes qui peuvent exister dans ce monde, en même temps qu'il me donne envie d'éradiquer les malheurs qui subsistent dans la société.

- Mais maman ! T'es pas belle hein.

- Oh non mon chaton, je suis pas belle pardon.

Elle se cale dans mes bras, ma main vient trouver ses boucles pour lui faire des papouilles.

- T'as bien dormi ma puce ?

- Oui et toi maman ?

Je hoche brièvement la tête et lui souris.

- Je vais préparer le petit-déjeuner ?

- Oui !!!

Je me lève en la prenant dans mes bras et descends dans la cuisine pour préparer à manger.

Ça fait deux heures que je suis sur mon ordinateur à passer en revue les documents que j'ai ainsi que sur Internet pour trouver des informations sur Adrian. Mais rien ne m'aide à comprendre dans quoi je me suis embarquée.

La seule chose que je remarque, c'est qu'on ne mentionne sa mère nulle part. Je ne peux pas vous dire son nom, son âge ni où elle habite. On dirait qu'elle n'existe pas. Ou plus. En dehors de cette absence numérique, je ne vois que du positif sur les actions menées par la famille Fuller, sur leur fortune ou encore leur métier. Il existe, certes, quelques articles négatifs mais comme pour toutes les personnes un tant soit peu connues ou fortunées.