Chapitre 33

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Point de vue : Adrian

Mon pouls commence seulement à se calmer pendant que je fais les cents pas dans la chambre. J'ai eu la peur de ma vie en voyant le corps d'Alana complètement sous l'eau. Le pire c'est qu'elle n'avait pas l'air de savoir ce qu'elle faisait.

Je me laisse tomber sur une chaise, la jambe tremblante sous mes nerfs très actifs. Je commence à déballer ce que j'ai acheté à la supérette du coin quand la porte de la salle de bains s'ouvre sur un grincement. Je lui ai ordonné de ne pas verrouiller la porte, ou je l'aurais défoncé à coup de pied, même si ça implique de la voir se laver.

Alana sort, le regard baissé sur son téléphone. Je me lève vivement.

- Alana, est-ce qu'on peut parler de ce qui est arrivé dans la baignoire ?

Un soupir lui échappe tandis qu'elle jette son téléphone sur le lit pour venir s'asseoir sur la chaise en face de la mienne.

- Il n'y a pas à en parler.

Les sourcils levés, je l'observe regarder entre les paquets de gâteaux sucrés et salés, et les sandwichs que j'ai achetés.

- Merci pour ça.

Je roule des yeux avant de m'asseoir et de prendre un paquet de sandwichs.

- Tu étais en train de te noyer. Je pense qu'il faut en parler, au contraire. Si tu veux mettre fin à ta vie, je dois être au courant.

- Oh, la ferme. Je ne veux pas mettre fin à ma vie.

- Ah bon ? Alana, tu étais sous l'eau !

Le ton de ma voix a augmenté sous la colère que je ressens depuis que je l'ai sortie de l'eau. Comment peut-elle se comporter comme si de rien n'était ? J'ignore mon palpitant qui se serre face au ton sec qu'elle emploie avec moi.

Son regard glacial se pose sur le mien et ses mains s'abattent sur la table.

- Comment tu peux penser une seconde que je mettrai fin à ma vie avant d'avoir retrouvé ma fille.

Son ton est aussi sec et froid que ses yeux, ce qui me fait tressaillir. Je ne sais pas comment me conduire avec elle. C'est une bombe à retardement qui peut exploser à tout moment, mais je sais que ça n'arrivera pas avant qu'elle ait retrouvé Cléa.

- Le tribunal m'a appelée.

Je fronce les sourcils, avalant le morceau que je viens de croquer.

- Ah, t'es dans la merde ?

Elle hausse les épaules en buvant de l'eau.

- Mmh. Je n'ai pas décroché.

Je m'apprête à lui demander pourquoi mais je me rends compte qu'elle se renferme petit à petit. Il ne faut pas qu'elle fasse ça. Sinon, elle se perdra.

De toute façon, je me doute qu'on a la police aux trousses. Je viens de fuir mon propre procès, ils ne vont pas croire qu'Alana m'a suivie. Au contraire, ils vont penser qu'elle a été enlevée.

On mange en silence, l'ambiance très tendue et instable. Alana finit de manger avant de jeter les déchets à la poubelle. Mon regard reste fixé sur elle, son visage, son corps et ses beaux cheveux sombres.

Mon cœur se tord dans un sentiment que j'ignore.

- Dans le bain, je...

Je me fige en haussant un sourcil. Elle me parle de la baignoire, d'elle-même. J'ai envie de lui dire de continuer mais je ne dois pas la brusquer. Je la regarde simplement, attendant qu'elle trouve ses mots.

LAWYEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant