Chapitre 40

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Point de vue : Adrian

Je parcours les rues d'Atlanta en roulant à une vitesse excessive. Je ne compte plus le nombre d'infractions au code de la route que j'ai commis en l'espace d'une demi-heure, ni même le nombre de personnes que j'aurais pu renverser.

Il ne manquerait plus que ça.

Mes bouts de pouces sont en sang à force que je les ronge. Mon cœur bat aussi vite que le moteur de ma Porsche tourne. Comment ai-je pu la laisser s'en aller ? En larmes, enragée, sans téléphone, sans rien, dans une ville aussi grande qu'elle ne connaît pas avec des hommes à nos trousses.

Je ne suis qu'un imbécile. Ma poitrine n'est plus qu'un trou béant entraînant tout à l'intérieur pour ne dégager que de l'angoisse mais surtout de la culpabilité. Vais-je la retrouver ? En vie, saine et sauve ? Je m'en veux terriblement, et pas uniquement pour l'avoir laissée filer de l'hôtel. Tout ce qu'elle m'a craché à la figure était cruel, c'est un fait. Mais la vérité est souvent cruelle. Car tout ce qu'elle m'a dit n'est que la stricte vérité.

Je ne suis ni son homme, ni le père de Cléa, nous ne formons pas une famille. Je n'ai fait que leur attirer des problèmes en cherchant à me rapprocher d'elle alors que je connaissais les risques et je savais qu'au fond d'elle elle ressentait quelque chose pour moi.

Mon cœur rate un battement quand mon téléphone se met à sonner et l'écran de ma voiture affiche le prénom de mon meilleur ami. On est tous les deux partis en trombe dans la ville quand au bout de deux heures on n'a pas eu de nouvelles d'elle. Ce qui est normalement le cas d'habitude.

Je décroche immédiatement en grillant un stop, mes yeux parcourant les rues à la recherche d'une belle brune.

— Lio ?

— On est dans la merde.


Point de vue : Alana

La main sur ma bouche m'empêche de hurler et ne fait qu'accentuer ma panique. Je sens au bras qui me maintient par la taille que l'homme a une force exceptionnelle. Des larmes coulent, je ne pensais pas en avoir encore en stock. J'ai peur. Pour ma fille. Va-t-on lui faire du mal si on m'enlève à mon tour ? Que va-t-on devenir ? Elle a déjà grandi sans son père, je ne peux pas la laisser sans sa maman.

Cette idée surpasse ma panique et je commence à me débattre plus violemment contre l'homme qui me retient. J'entends simplement des grognements et des jurons alors que l'homme recule avec moi dans la ruelle de quelques pas. Je prends de l'élan avant d'élancer ma tête en arrière et cogner le visage de l'inconnu. Mon coup a son effet escompté lorsque j'entends un léger craquement suivi d'une injure.

— Putain ! Mais merde Alana, arrête, c'est moi !

Mes yeux s'écarquillent lorsque je reconnais la voix d'Emilio. Oh non. Je me fige entièrement, ce qui lui permet de me lâcher lentement. Honteuse, je me tourne légèrement vers lui et mords ma lèvre inférieure en voyant le sang couler de son nez. Emilio me lance un regard noir bien que ses traits n'affichent que de l'inquiétude.

Sa main passe sur son nez et en voyant le liquide rougeâtre il esquisse un sourire.

— Tu m'as pas loupé.

Je m'apprête à m'excuser quand il se colle brutalement devant moi, les muscles tendus. D'un signe de la main il me fait signe de me taire. J'obéis immédiatement, ne voulant pas davantage lui causer du tort.

D'un seul coup, sans même que je n'ai aperçu quoi que ce soit, Emilio bondit et c'est à ce moment que j'entends des gémissements de douleur. J'ouvre les yeux, ne m'étant pas rendue compte que je les avais fermés et écarquille les yeux en voyant la scène en face de moi. Emilio est en train de se battre avec l'homme qui me suivait.

LAWYEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant