Chapitre 22

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Point de vue : Adrian

Le silence envahit l'habitacle pendant que je roule en direction de chez Alana. On vient de repartir du tribunal, j'ai porté Cléa pour la mettre à l'arrière, complètement endormie. Je vais devoir la réveiller parce qu'une surprise l'attend.

Mes phalanges blanchissent tellement je serre le volant. La femme qui est assise sur le siège passager me rend fou.

Fou de rage.

Fou de désir.

Je ne rigolais pas tout à l'heure. J'ai autant envie de l'étriper que de la pénétrer, la sentir se contracter autour de ma...

Arrête Adrian. Il va me falloir une sacrée douche froide pour me rafraîchir.

Elle m'a comparé à mon père... Elle a osé. Et quelque part, je sais qu'elle a raison. Et ça aussi, ça me rend dingue. Je lui ai fait mal. Son poignet est rouge, je sais qu'elle aura des marques au procès. Et c'est à cause de moi, c'est moi qui lui ai fait ça.

Au fond, je ne vaux pas mieux que mon connard de géniteur. Je ne veux pas finir comme lui. Mais lorsqu'elle me regarde, pleine de défi et qu'elle me parle de ma mère...

Je n'ai pas su me contrôler. Je m'en veux, je regrette. J'ai presque envie de m'excuser mais je ne le ferai pas. Parce qu'elle aussi, elle est allée trop loin. J'ai vu dans ses yeux qu'elle a regretté ses paroles au moment même où elle les a prononcées. Mais c'est trop tard... C'est sorti, et malheureusement je vais les garder en tête pendant un moment.

J'ai hâte de ne plus la voir putain. Que ce procès soit fini et que je ne revois pas ses yeux bleus et ses cheveux noirs qui descendent à sa taille.

Pourquoi je la regarde ?

Pourquoi je vois tout ce qui m'excite et que je trouve beau chez elle ?

Et pourquoi ma poitrine me fait mal quand je pense à l'après du procès ?

Je ne vais pas quand même devenir comme un de ces connards sensibles, un canard qui ne pense qu'à une fille ?

Il faut que je me reprenne.

C'est pour ça que tu as acheté un cadeau à sa fille...

Je me gare, coupant ma conscience et ma morale à deux balles. On descend de la voiture en silence et je commence à réveiller Cléa.

- Adrian, laisse-la dormir.

J'ignore Alana et souris lorsque la petite ouvre ses beaux yeux bleus. Elle me rend mon sourire après un long bâillement.

- On est à la maison ?

- Oui, princesse. Et j'ai une surprise pour toi.

Grâce à mon contact, j'ai réussi à faire entrer son cadeau chez elle. Mais ça, je ne le dirai pas à Alana, je me ferai tuer en moins de deux. En parlant d'elle, elle me regarde avec des yeux écarquillés, remplis d'incompréhension.

- Une surprise ?

Cléa sautille sur place. Je lui lance un clin d'œil, ignorant toujours sa mère et me dirige vers la porte d'entrée.

Alana arrive près de moi pour déverrouiller la porte et j'entre sans qu'elle me le demande. Je sais que ça l'énerve, et j'adore ça.

- C'est où ?

Cléa s'impatiente alors je lui fais un signe de tête vers la cuisine. Elle court, sa mère sur les talons qui me fusille du regard. À nouveau, je l'ignore et je l'entends soupirer.

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