LAWYER

Chapitre 11

Je me réveille brusquement en entendant un gros bruit. Mon cœur bat tellement vite que ça me compresse la poitrine. Je me lève pour voir d'où provient ce bruit mais la porte d'entrée éclate en morceaux.

Non. Cléa.

Je cours pour aller dans sa chambre mais elle n'y est pas, son lit est défait. Je dévale les escaliers en hurlant son prénom.

- Nooon ! Mamaaaaan !

La voix de ma fille perce mes tympans. Je la suis en me dirigeant vers la cuisine, et mon cœur ne suit pas face à cette vision d'horreur.

Un homme, portant une cagoule sur sa tête, est en train de prendre ma fille sur son épaule. Il tourne la tête vers moi et me sourit avant de courir vers la porte d'entrée.

Je hurle à plein poumons le prénom de mon chaton. Cléa. Cléa.

Laissez-la partir.

Laissez-la tranquille.

Laissez-la vivre.

Je veux courir mais je n'y arrive pas, comme si mes bras étaient retenus en arrière. Je ne peux pas bouger, obligée de regarder ma fille se faire enlever.

Mon bébé. Tout ça est de ma faute.

Alors qu'il claque la portière de la voiture, mon cœur fait un bond et je sursaute.

- Alana !

Non, ma fille s'est faite enlever. Je ne comprends plus rien. Pourquoi suis-je dans mon lit ?

- Alana !

Pourquoi est-ce que quelqu'un me secoue comme ça ? Aidez ma fille, arrêtez de me secouer.

- C'est moi Alana, il faut que tu te réveilles !

La voix fait écho dans ma tête sans que je ne saisisse le sens des mots. Mon esprit est comme dans un tourbillon d'émotions. Je ne vois rien, bloquée par la vision de ma fille et de son ravisseur.

Mais ma respiration se coupe brutalement quand mon visage se fait asperger d'eau. Je mets quelques minutes à revenir à la réalité.

Mon cœur bat toujours rapidement alors ma tête se tourne et que je vois Adrian assis sur mon lit. 

- A... Adrian ?

Je me sens essoufflée, encore bien trop imprégnée de mon pire cauchemar. Adrian soupire en secouant la tête.

- T'étais en pleine paralysie du sommeil.

- Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ?

- Bah, je suis venu te réveiller parce que tu étais totalement paralysée.

- Et si tu t'étais trompé ? Et si t'avais croisé Cléa ?

Adrian souffle d'agacement.

- Alana. Il est sept heures du matin. Alors à moins que Cléa ait un réveil psychique, je pense qu'elle dort profondément à cette heure-ci. Et sur sa porte il y a son prénom écrit en gros. Si c'est le fait que j'aurais pu te surprendre nue au lit, ne t'inquiète pas, je n'aurais pas regardé.

Je baisse les yeux en rougissant, nous imaginant nus dans un lit.

- À ce propos, hier soir était –

- Une grosse erreur. Ça ne sert à rien d'en parler.

Mon cœur se resserre. Ça fait plus mal que je ne l'espérais, d'autant plus avec le ton sec qu'il emploie. Malgré mes sentiments, je ne pense pas mériter cette froideur, j'ai refusé de coucher avec lui et j'ai réalisé l'erreur que l'on commettait.