2 - Auckland, me voilà !

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MILIA

Samedi 25 mars 2023

Est-ce que je suis aussi excitée qu'une gamine un matin de Noël ? Encore plus ! Assise dans le salon de Gabin, j'observe mes deux grosses valises et mon sac à dos, posés dans l'entrée de son appartement. Ayant rendu les clés du mien mercredi, j'ai dormi ces derniers jours chez lui. Et Clara nous a rejoint hier soir, pour une dernière soirée tous les trois. On a beaucoup ri, versé quelques larmes et très peu dormi. Je m'apprête à les laisser pour plusieurs mois, et malgré la petite pointe d'amertume, je suis envahi par une grande euphorie. J'ai le smile depuis que j'ai ouvert les yeux... à quatre heures trente, après m'être couchée à minuit.

— Arrête de regarder tes valises comme ça, me lance Clara. Elles ne vont pas se sauver.

— T'es certaine d'avoir besoin d'autant de trucs ? me demande Gabin en prenant sa tasse de café dans ses mains.

— Je pars pour un an ! Alors, oui, j'ai besoin de tous ces trucs comme tu dis. Et je trouve que je n'en ai pas pris beaucoup.

— Ouais... moi j'aurai pris une valise de plus, ajoute Clara avant de croquer dans sa tartine.

— Bon, les filles ! C'est pas que je ne vous aime pas, mais il va falloir bouger vos jolis petits culs, si on ne veut pas que Milia rate son premier vol.

Je regarde l'horloge du four et saute de mon tabouret, comme si j'avais été piqué par une guêpe. Nous devons être à San-Sébastien à six heures et il est déjà cinq heures et quart. Ok, à cette heure-ci, on ne sera pas trop emmerdé sur les routes, mais ce n'est pas une raison pour tenter le diable.

Le trajet en voiture se fait relativement silencieux. Clara somnole encore à moitié, Gabin est concentré et carbure au café contenu dans son thermos. Moi, j'observe les premières lueurs du jour sur les montagnes qui m'ont vu grandir. Le pays-basque va me manquer, c'est certain, sans parler de mon duo d'amis, mais ce voyage, je l'ai rêvé si souvent, que même la solitude qui me gagnera sûrement quelques fois, ne me fait pas peur.

Nous arrivons à l'aéroport de San-Sébastien à l'heure prévue. Gabin et Clara m'accompagnent jusqu'au comptoir de la compagnie locale, où j'enregistre mes bagages. Plus qu'à croiser les doigts pour que mes deux valises soient bien à l'arrivée, de l'autre côté du globe !

— On se prend un café, avant ton départ ? nous propose Gabin.

— Tu n'en as pas assez bu ? lui demande Clara qui elle, a bien besoin d'une cafetière complète, vu sa tête encore ensommeillée.

— Si tu veux que je te ramène de l'autre côté des Pyrénées, j'ai besoin d'un ou deux gobelets de nectar noir.

— Allez, je vous offre ce café, avant mon départ.

Mon coeur au galop !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant