Milia, 29 ans et originaire du pays basque, décide de partir vivre une année en Nouvelle-Zélande, pour tenir la promesse faite à sa grand-mère.
Pensant profiter de cette année pour visiter le pays, elle se retrouve à accepter la proposition qui lu...
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MILIA
Mardi 28 mars 2023
Une nuit de douze heures, rien de mieux pour avoir bonne mine. Après avoir pris mon petit-déjeuner, presque continental puisque je n'avais pas de baguette fraîche, j'ai rejoint Clarisse à la banque afin d'ouvrir mon compte en banque local, ce qui ne nous a pas pris trop de temps. N'ayant pas de logement fixe, elle m'a déclaré à son domicile afin de faciliter les tâches administratives. Le virement assez confortable que j'ai pu faire dessus, a peut-être également aidé. Merci Nati d'avoir pris des assurances vie pour protéger une partie de mon héritage !
Clarisse m'a ensuite proposé d'aller déjeuner ensemble. Voilà pourquoi nous nous retrouvons installées à une table en terrasse sur Ponsonby Road, à déguster des plats indiens. La rue est perchée sur une colline, à l'ouest de la ville. Ici, pas de hauts immeubles comme dans le centre, mais des bâtiments d'un étage pour la plupart en bois dont on penserait qu'ils sortent d'un western.
— Il faudrait que tu reviennes ici, un soir. L'ambiance y est très différente.
Ce midi, les magasins et les restaurants accueillent beaucoup de touristes. Il faudra que je revienne avant mon départ pour découvrir les nombreuses boutiques qui ornent cette rue.
— Je dois y revenir ce soir, avec un type que j'ai rencontré à la Sky Tower, hier.
— A peine une journée, que tu es ici, et tu as déjà un rencard ? s'exclame-t-elle. Tu es rapide, dis-moi !
— Ce n'est pas un rencard ! Je dirais plutôt l'hospitalité des néo-zélandais.
— Surtout avec les belles jeunes femmes de ton type, rigole-t-elle. Mais tu as raison, les locaux sont très ouverts et toujours prêts à aider. Ils tiennent ça de la culture Maori.
Clarisse continue de me narrer les règles de vie de la population locale. Elle me raconte sa vie ici, depuis qu'elle a débarqué il y a maintenant onze ans. Elle y était venue pour faire jeune fille au pair auprès d'une famille d'Auckland, alors qu'elle avait vingt-et-un ans et son diplôme d'infirmière en poche. Avant de prendre un poste dans un hôpital parisien, elle voulait passer une année loin de la France et parfaire son anglais.
La famille qui l'a hébergée était composée de trois enfants : une fille de dix ans, un garçon de douze ans et un autre qui avait vingt ans, mais qui ne vivait plus dans la maison. Mais étrangement, il revenait plus souvent voir sa famille depuis l'arrivée de Clarisse. Aujourd'hui, elle est mariée à Ben, le fils aîné de sa famille d'accueil, depuis sept ans. Et ils ont agrandi la famille avec deux petites filles de six et trois ans. Et même si parfois la France lui manque, surtout pour la gastronomie, elle ne souhaite pas vivre ailleurs qu'au pays des kiwis.
— Au fait, as-tu déjà conduit à gauche ? m'interroge Clarisse alors que nous prenons notre café.
— Jamais, et je dois dire que ça m'inquiète un peu.
