Does Love Need Forgiveness ?

Chapitre 20 : Ryan

Chapitre 20 : Ryan 

Lorsque Nina s'enfuit en me voyant, j'ai l'impression d'avoir fait quelque chose de mal, un faux pas mais quand Scarlett m'explique qu'elle va voir un concert sans Nina, je comprends tout.

Nina est en quelque sorte jalouse de son amie. À cet instant, Scarlett a quelque chose que Nina désire plus que tout.

Et je la comprends tout à fait. Mieux que personne d'autre. Car j'ai été tellement de fois à sa place.

J'ai passé ma vie à désirer des choses que je ne pouvais jamais avoir. J'ai passé mon enfance à espérer un monde meilleur, à prier pour que l'argent me tombe du ciel et pour que la relation entre mes parents s'améliore. Malheureusement, à chaque fois, ça s'empirait. Là où il y avait une touche de blanc, il y avait dix fois plus de noir. Et Nina était en plein dans cette noirceur.

Quand ma mère s'est fait tuée par mon père, qui a finit derrière les barreaux, je pensais que ma vie allait s'arrêter. Que j'allais mourir de chagrin. Mais j'ai plutôt failli mourir de colère.

J'ai fini par en vouloir à la terre entière. Comme si les Chinois ou les Américains ou même les Portugais étaient responsables de la tuerie de mon père. Comme si le petit Africain qui a faim ou même l'Australien qui passe ses journées à surfer avait un rôle à jouer dans ma misérable existence.

Ryan, tu es pitoyable d'utiliser des clichés populaires pour illustrer tes propos...

Je me suis forgé une armure avec ma colère et je suis devenu une pourriture, mes démons prenant toujours le dessus sur moi à chaque fois que je rencontrais quelqu'un.

C'est ainsi que Nina est devenue ma cible. Ma victime. Celle sur qui je déchaînais toute ma haine.

Je haïssais tous ces enfants qui avaient toujours leurs deux parents. Deux parents avec une relation saine. Ou même ceux dont les parents avaient divorcés m'enviaient aussi. Peu importait qu'ils aient rompus, les enfants avaient dans tous les cas toujours leurs deux parents. Mais moi non. Et Nina, je la haïssais de ne pas ressentir la même chose que moi. C'est stupide, je le sais. Si ma vie était un livre, que penserait le lecteur de moi ? Aurait-il envie de faire un nœud papillon avec mes deux boules comme Scarlett ? Ou bien serait-il plutôt compréhensif ?

Après tout, je ne dois pas être le seul à en être passé par là. Et puis, il y aura toujours pire que soit. Et toujours mieux.

Il faut tout de même croire que j'avais un sérieux problème. Au point d'avoir changé d'établissement plusieurs fois. Au point que ma tante et mon oncle m'ont envoyé voir un psychologue.

Est-ce qu'on peut dire que j'étais possédé par ma colère ? Tout à fait.  Possédé par la diablesse de la colère.

Au fil du temps, j'ai appris à vivre avec cette douleur. J'ai appris à vivre en sachant que je ne serais jamais autant heureux que les autres.

Le téléphone dans la main, j'hésite à envoyer un message à Nina. Est-ce le bon moment ? Voudra-t-elle accepter ma proposition de venir chez moi ?

Je tape un message mais l'efface. Je vais attendre demain.

C'est idiot, d'hésiter. Je devrais foncer, mais quelque chose m'arrête. Pourtant, j'ai un délai à respecter.

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