Chapitre 22 : Ryan

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Chapitre 22 : Ryan

Il pleut beaucoup aujourd'hui. À croire que le mauvais temps est en accord avec mon moral. Et comme il pleut tout le temps ici, mon humeur est souvent bien accordée à la météo.

Argh.

J'ai décidé d'aller courir de bonne heure. Oui, il n'y a que moi pour faire un footing à six heures du matin. Il faut dire que le réveil m'a piqué mais c'est une bonne chose. Il faut dire aussi que la pluie n'a pas rendu mon sport agréable. Mais heureusement, la musique dans mes oreilles a contribué à dynamiser mon activité et oublier que j'avais mis des chaussures en tissu, rendant mes pieds victimes du froid et de l'eau.

Il faut croire que j'aime les sensations fortes. Ou me torturer. Ou les deux.

Je suis sadique.

Le froid m'a mordu l'âme mais courir m'a fait me sentir bien. J'ai couru de chez moi à l'université et je suis même allé plus loin. Et maintenant, je suis dans les vestiaires du gymnase. J'ai pris ma douche ici et actuellement, je dois attendre que le premier cours commence. Mon cœur qui palpite fort a sûrement l'envie de jaillir de ma poitrine et faire un spectacle d'acrobatie.

Mais suis-je vraiment fou ? Suis-je vraiment fou pour courir au petit matin alors que je me suis couché à plus de minuit parce qu'une personne hante ma mémoire et fait que je n'arrive pas à trouver le sommeil ?

Une semaine s'est passée depuis que Nina est venue chez moi et je l'ai laissée tranquille. Tant pis pour le deal. Je ne veux en aucun cas la forcer à quoi que ce soit. Elle se fâche plutôt rapidement, premier défaut que j'ai repéré j'ai elle.

Nina.

Mon cœur est pourtant en proie à des pincements violents à chaque fois que je la vois passer près de moi et que je ne peux pas l'approcher pour la rassurer. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive exactement mais je sais qu'elle me rend faible. Elle m'a torturé le cerveau dès l'instant où je l'ai revu, sans même lever le petit doigt.

Mon cœur s'accroche. Mais j'ai peur qu'il ne tienne pas le coup.

Et si mon cœur ne tenait pas le coup ? Que se passerait-il ?

Elle me voit toujours comme mauvais. Elle me verra toujours comme tel. Je le sens. Je le sais. Même si je ne suis plus le vilain, j'ai toujours cette foutue part d'ombre. L'étiquette d'adolescent mauvais me colle au cul et elle n'est pas prête à se décoller.

Je sors du gymnase et me dirige vers la cafétéria comme à mon habitude. Il est à peine sept heures, alors elle n'est pas ouverte. Je dois juste me contenter de m'asseoir à une table pour méditer, l'une de mes activités préférées, ou plutôt celle que je fais le plus souvent.

Je ne sais pas pourquoi je m'embête à réfléchir car bien souvent, ça finit mal. Je finis toujours par vouloir me frapper la tête dans le mur, obsédé par des pensées agressives alors que je pourrais juste sortir un livre ou faire un jeu débile sur mon téléphone.

D'abord, je me pense seul mais en regardant plus fixement devant moi, je remarque une silhouette dans la pénombre.

À cette heure-ci, les couloirs de l'université sont assez effrayants et les murs qui craquent semblent vouloir communiquer avec vous. Ou bien on peut penser qu'ils sont prêts à vous tomber dessus. Je ne serais même pas surpris qu'un réalisateur veuille poser sa caméra ici ! Il faut dire que très tôt le matin ou tard le soir, l'université est un milieu assez effrayant. En particulier les étages inférieurs.

D'abord, je me demande si la silhouette en question n'est pas un employé puis je n'ai pas besoin de réfléchir plus.

Je sais que c'est Nina. Comme si nos âmes étaient soudainement reliées ou qu'une autre alchimie étrange nous reliait. Alors que je m'apprête à prononcer son nom, les lumières s'allument et elle me voit. Une lueur passe dans son regard puis je la vois se lever et commencer à fuir vers la porte. Tout se passe très vite, en quelques fractions de secondes.

Je n'hésite pas cette fois. Je m'interpose, rapide comme l'éclair.

Il n'y a qu'un seul témoin à cette scène, la femme de ménage, qui vient soudainement d'apparaître au loin, serpillière à la main. L'endroit est tellement silencieux qu'elle va sûrement tout entendre de la conversation. Et je pense qu'elle va prendre peur quand elle va comprendre que j'ai été un très vilain gamin et que maintenant, je répare mes conneries d'adolescent.

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Does Love Need Forgiveness ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant