Does Love Need Forgiveness ?

Chapitre 21 : Nina

Chapitre 21 : Nina

Lorsque deux jours après, Ryan m'invite chez lui, je ne dis même pas non.

Ça m'occupera l'esprit.

Je ne sais pas pourquoi, d'un coup, mon humeur ou mes sentiments changent, mais j'ai la sensation de ne plus haïr Ryan comme avant. Pourtant, je ne lui ai adressé la parole que réellement lors du dialogue au lac. Et rien a changé. Rien a véritablement changé. Sauf peut-être une chose :

Sa révélation.

Mais est-ce que cela me donne une raison de diminuer ma haine envers lui ?

Aucune.

Surtout que Scarlett va aller voir l'évènement qui m'a toujours fait rêver sans moi.

Mais quel rapport, Nina ?

Aucun.

Je deviens folle.

Je me noie dans ma folie.

Je me noie dans ma folie ou dans un vide intersidéral.

Je me noie dans le fleuve de la folie.

Pourtant, je me surprends à accepter l'invitation de Ryan. Je le déteste et me suis presque jurée de toujours le détester et pourtant, je vais peut-être être invitée à m'asseoir sur son canapé ou même sur son lit pour discuter !

Mon cerveau, tu sais que je t'aime mais pitié, pas de pensées bizarres !

Et si, au fond, il y avait plus à découvrir chez Ryan que je ne le pensais ? Peut-être que sa révélation, bien que ne justifiant en rien ses actions passées, a ouvert une porte vers une compréhension mutuelle.

C'est du délire. En quelques jours, mon cerveau a changé d'équipe. Est-ce que c'est possible pour un joueur de football de changer de club et d'aller chez l'ennemi ? Comme si un Marseillais devenait supporter de Paris.

C'est avec cette pensée en tête qu'à la fin de la journée, je vais franchir le seuil de la porte de chez Ryan, prête à explorer les possibilités d'une nouvelle dynamique entre nous. Peut-être que, dans ce processus, je trouverai la clé pour sortir du fleuve tumultueux de la folie qui menace de m'engloutir.

Parce que là, non seulement je me noie dans ma folie mais en plus je me noie dans l'incompréhension.

Ryan est un connard.

C'est tout ce que je dois penser.

Et pourtant, maintenant, il me fait presque pitié.

                                                                                            *

Lorsque je rejoins l'arrêt de bus, notre point de rendez-vous, à dix-sept heures piles, Ryan est déjà là, appuyé contre un lampadaire. Je ne dis rien et il m'invite à le suivre. Nous ne marchons pas plus d'une minute avant d'être arrivés en bas de l'immeuble dans lequel il réside et je réalise qu'il n'habite vraiment pas loin de chez moi. Je dirai qu'un petit kilomètre à peine sépare nos deux résidences.

Et un millier de kilomètres sépare nos deux cœurs.

Le hasard fait bien les choses. Même université, même promo, même classe, même arrêt de bus et même quartier. La perfection. Qui dit mieux ?

Ryan me regarde soudain, probablement incertain de la façon dont je vais réagir en entrant dans son appartement. C'est étrange de constater à quel point nous sommes tous les deux vulnérables dans cette situation. Moi qui pensais m'être fortifiée grâce à ma haine envers lui, voilà que les choses changent. Je me sens toute petite.