Does Love Need Forgiveness ?

Chapitre 33 : Nina

Chapitre 33 : Nina

Aujourd'hui, mon père sort de l'hôpital. C'est pour ça que je suis assise dans la salle d'attente, patientant gentiment jusqu'à ce que mon père soit libéré.

Une certaine appréhension en moi, je pianote sur mon téléphone et envoie des messages réguliers à Scarlett pour la tenir au courant.

Il est dix heures. Si tout va bien, j'essaierai de retourner à la fac pour ma dernière heure de cours cet après-midi. Histoire d'y aller doucement mais sûrement.

Il faut dire que ça me fait bizarre de croiser du monde. Je suis restée seule quatre jours et la dernière rencontre que j'ai faite était avec Ryan lorsqu'il m'a apporté mes cours, il y a... quatre jours aussi.

Mon père est censé sortir sur les coups d'onze heures moins le quart. Je suis venue en avance au cas où mon père sorte plus tôt.

L'hôpital et son ambiance. Quelle atmosphère angoissante ! Et dire que sûrement plusieurs personnes sont en train de mourir non loin de moi.

C'est dans cet hôpital que ma mère est morte. Je ne peux que trembler d'effroi en y repensant. Et si mon père était mort... Il serait mort... je ne finirai pas cette phrase.

Des va-et-vient réguliers d'infirmiers se font devant moi. Les murs blancs agressent presque mes paupières et les bip bip réguliers des machines dans les salles d'examens autour de moi me font stresser encore plus. J'aurais dû rester dehors, j'ai tendance à moins m'agiter au contact de l'air frais.

Quand je le vois enfin sortir, je me précipite vers lui, une multitude d'émotions tourbillonnant dans mon esprit déjà bien agité. Mon père est accompagné d'une charmante infirmière qui l'aide à avancer. Elle marche à ses côtés, lui offrant un soutien physique et moral pendant qu'il reprend des forces. 

L'infirmière m'indique aussitôt que c'est elle qui a veillé sur lui pendant son séjour à l'hôpital.

Je la remercie chaleureusement et elle me gratifie d'un sourire qui me réconforte.

Elle a pris soin de mon papa.

 — Ça va aller pour rentrer ? Tu conduis, peut-être ? me questionne-t-elle.

Je hoche la tête négativement. Évidemment, elle ne peut pas se douter que je n'ai jamais pu passer mon permis, faute de moyens.

— Nous allons prendre les transports en commun, nous n'habitons pas très loin.

 — D'accord, faites bien attention. 

Je lui souris en signe de reconnaissance puis elle continue de lui prodiguer des conseils et des recommandations pour sa convalescence à la maison.

Nous quittons le bâtiment et marchons encore quelques secondes avant de nous arrêter.

L'infirmière nous répète de faire bien attention puis elle s'assure encore une fois que nous pouvons rentrer en sécurité et enfin nous salue aimablement avant de retourner à ses occupations : soigner des vies.

— Comment te sens-tu ? je lui demande doucement avec le ton empreint de sincérité.

— Mieux, j'imagine. Je crois avoir vu un ange. C'était ta mère, probablement.

Une larme manque de rouler sur ma joue tandis que nous approchons de l'arrêt de bus.

Une sensation de soulagement m'envahit. Je suis reconnaissante que mon père soit enfin sorti de là, qu'il soit en sécurité à mes côtés.

Sa réponse me touche profondément, un mélange de douleur et de nostalgie s'insinuant dans mon cœur. Je me rappelle à quel point il aimait ma mère, à quel point il souffrait et à quel point il souffre encore de sa perte. Une boule se forme dans ma gorge alors que je lutte pour contenir mes émotions, refusant de laisser les larmes briser ma façade de force.

— Je suis sûr qu'elle veille sur nous, où qu'elle soit, je murmure.

Mon père ne dit plus rien tandis que nous montons dans le bus qui vient d'arriver. Il ne parle plus et nous en revenons à avant. À tous ces jours où il se mue dans un mutisme douloureux. Mais ce n'est pas grave. Il va bien, c'est déjà ça.

Lorsque nous rejoignons l'appartement et que j'ai ouvert la porte d'entrée, il entre et ses déchausse avant de venir s'asseoir sur le canapé.

Je soupir presque silencieusement mais mon père se retourne pour me faire face.

— Merci, Nina. D'être là.

Je souris avant de rejoindre ma chambre, une impression de déjà vu dans l'esprit.

Mais oui ! J'ai dit exactement cette phrase à Ryan quatre jours auparavant. 

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