Chapitre 6.

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Je mens une fois de plus. Révéler mes véritables intentions n'est pas dans le plan et ne l'a jamais été. Mon rôle de receleuse quelconque se profile au cours de notre discussion, ou plutôt de l'interrogatoire. J'échange cette carte pour en tirer de futurs gros bénéfices, rien de plus. Il ne doit pas découvrir qui je suis. Mes yeux se dirigent vers l'océan à travers les vitres du fond de sa chambre. Nous sommes déjà loin de la côte et le soleil est en train de se coucher. Je porte mon attention sur mon acheteur. La nuit va bientôt tomber.

– Je pense que vous me mentez mais là n'est pas le réel problème. Je n'ai toujours pas vu cette fameuse pierre de lune.

– Je n'ai toujours pas vu la carte.

Il me sourit une nouvelle fois. Je me détache de ses pupilles pour étudier le monde qui m'entoure. Sa cabine est gigantesque, située à la poupe du navire. Ainsi, la salle est illuminée par une lumière naturelle et chaleureuse. Le lit est positionné juste à côté des immenses fenêtres, sur une petite estrade. De nombreux sabres sont exposés sur le mur face à l'entrée. Je suppose que ce sont ceux qui ont dû appartenir à ses ancêtres.

L'odeur du bois est omniprésente dans la pièce. J'hume également les effluves du vieux papier. Ce n'est pas désagréable, au contraire. Une bonne centaine de livres est minutieusement rangée dans de somptueuses bibliothèques. Est-il réellement intéressé par la littérature ou est-ce aussi un héritage familial ? L'ambiance est plutôt calme si l'on oublie les aboiements des pirates sur le pont. Les vagues claquent contre la coque du bateau. À l'entente de cette douce mélodie qui berce mon âme, je me détends immédiatement.

– Je ne connais pas votre prénom.

– Est-ce nécessaire ?

Les minutes passent et la cabine devient de plus en plus sombre. Whitley fronce les sourcils, suspicieux de l'aigreur dans ma voix. Ma gorge se gonfle. J'essuie la paume de mes mains devenues moites contre mon pantalon de cuir. Si je n'ai rien à me reprocher, je n'ai pas à être autant sur la défensive pour un prénom. Il faut que je sois plus convaincante.

– Je...je n'ai pour habitude de donner mon vrai prénom. J'utilise un faux-nom avec mes clients. Je change la plupart du temps pour brouiller les pistes. Mais je...

Je feins l'hésitation puis me mord la lèvre inférieure de manière subtile mais suffisamment pour qu'il le remarque. Tu dois être une petite chose fragile. Une receleuse qui veut juste gagner son pain. Persuade-le. Je fais semblant de dissiper mes pensées en tournant la tête de gauche à droite, la mine hésitante.

– Je m'appelle Luzarelle.

– Enchanté, Luzarelle. Je m'appelle Nox.

Ses épaules jadis tendues, s'affaissent en un mouvement. Son visage s'adoucit et ses sourcils se décontractent. Est-il possible que cet homme se joue de moi ? Peut-être qu'il a compris que je joue la comédie et attend seulement le moment opportun pour me trancher la gorge avec ma propre arme. La panique me dicte de la récupérer avant qu'il ne me tue mais je l'ignore, priant pour que le pirate finisse par croire mon tissu de mensonge.

𝐋𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐃𝐄 𝐄𝐓 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐄𝐍𝐂𝐎𝐑𝐄 [𝑒𝑛 𝑟𝑒́𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant