𝐋𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐃𝐄 𝐄𝐓 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐄𝐍𝐂𝐎𝐑𝐄 [𝑒𝑛 𝑟𝑒́𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒]

Chapitre 37.

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L'homme a la jambe de bois s'avance lentement, suivi de son équipage. Des marins aux visages marqués par la dangerosité de la vie en mer. La taverne tombe une nouvelle fois dans un silence de mort. Je me tasse sur ma chaise dans l'espoir qu'il ne remarque pas ma présence. Le capitaine n'est pas très grand et son tour de taille est large. Sa longue barbe noire tressée est parfaitement coiffée. Le pirate scrute la foule avec attention. Quand son regard croise le mien, un sourire mauvais se dessine sur ses lèvres fines. Pétrifiée sur ma chaise, je retiens mon souffle. Je dois contrôler ma peur et lui prouver par n'importe quel moyen que je ne le crains pas. Les monstres marins de la Mer Rouge ou même L'Ordre des Vents ne sont rien comparés à la cruauté de cet homme.

– Tient donc. Galia Drachen, c'est toujours un plaisir de te revoir.

Surpris, Nox tourne la tête pour sonder ma réaction.

– Tu connais cet homme ?

– Oui.

– C'est un allié ?

– Non.

Je déglutis en me levant de ma chaise. Mes jambes cotonneuses peinent à supporter mon poids. L'alcool me remonte dans la gorge et je suis prise d'une nausée soudaine. Le pirate ne cesse de me dévisager, un sourire carnassier toujours plaqué sur ses lèvres. Il faut que je l'affronte, que je le convaincs que je n'ai pas peur de lui. Avant de partir, je glisse à Nox :

– C'est accessoirement à cause moi s'il a perdu une de ses jambes.

C'est un pirate sanguinaire que j'ai dû affronter à de nombreuses reprises. La célébrité et la reconnaissance ne l'intéressent pas. Il sème la mort en utilisant des méthodes de torture qui lui sont propres. Il suspend un prisonnier durant des semaines à la proue de son navire. Le détenu est suspendu par les mains et les pieds, devenant la figure de proue vivante de son bateau durant des semaines. Suffisamment hydraté pour ne pas périr en quelques jours, l'élu meurt de faim ou noyé par les vagues. John un homme très croyant et considère cet acte comme un sacrifice en l'honneur de la déesse. Il pense qu'elle sera plus clémente avec lui. Quand j'emboite le pas pour faire face à mon ennemi de longue date, Nox m'attrape le poignet et me lâche d'une voix grave :

– Je sais que tu n'as pas besoin de moi mais...

Il hésite.

– Je ne suis pas loin.

J'hoche la tête et lui sourit timidement. Je cherche Zephyra du regard qui s'est levée de sa chaise, une main sur son sabre. Elowen, ma maître d'arme, tient dans ses mains une bombe artisanale prête à être lancée sur le pirate. Sathyne tapie dans un coin de la taverne dégaine son arc lentement. Toutes mes filles attendent la moindre erreur du pirate. Une fois suffisamment proche de John Beneto, je lui déclare :