Chapitre 30.

513 54 42
                                    

•─────⋅☾ ☽⋅─────•

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

•─────⋅☾ ☽⋅─────•


La petite fête improvisée sur L'Équinoxe bat son plein. Tout le monde paraît détendu et personne ne s'est encore battu, ce qui relève du miracle. Je suis heureuse de voir ça de mes propres yeux.

Repus, je m'enfonce un peu plus dans ma chaise. Je dois avouer que les cuisiniers de Nox sont extraordinaires. Ils ont préparé une bouillabaisse de Lorsal, un plat typique pour redonner le moral aux troupes. Un ragoût de poissons exotiques essentiellement composé de Lorsal, un animal à la chair tendre. Les cuisiniers y ont ajouté des fruits de mer dont la fraîcheur m'a laissé penser qu'ils ont été pêchés le matin même. Saupoudré de quelques épices marines, ce mets copieux redonne de la force et de la vitalité. Étant donné qu'il doit mijoter pendant de nombreuses heures pour être le plus savoureux possible, cela fait un plat long à préparer d'où son caractère spécial.

En discutant avec certains pirates, j'ai fait la connaissance de Jack. L'homme qui a hurlé notre invitation. Il a deux ans de moins que moi et a abandonné ses études pour s'enrôler en tant que pirate. Il aime la bière et déteste le rhum, ce qui lui a valu plusieurs moqueries de ses camarades.

Pendant toute la soirée je suis allée et venue dans différents groupes. Quand je sentais que je n'étais pas la bienvenue, je partais presque immédiatement. Ce sont des pirates. La plupart commence à me tolérer. Le reste continue de croire que je suis le mal en personne, une erreur qui défie les lois spirituelles et la volonté de la déesse Aëloria. La chaleur humaine et celle que me procure l'alcool me font suffoquer. Je pose mes cartes sur la table et ajoute :

– Je me couche. Jack, tu peux prendre mon jeu.

J'ai besoin de respirer. Assez rapidement, je me faufile à travers le monde. Je rejoins les escaliers et me maintiens grâce aux murs.

Mon cœur s'emplit de joie quand je sens la brise marine me chatouiller les joues. Il fait frais mais ça ne m'effraie pas. C'est ici que je me sens le mieux.

Mes jambes filent tout droit vers le gaillard avant. Mes coudes se posent contre la muraille de bois. Je zieute Aëloria sculptée à même le bois du navire, sa beauté est sans égale. Elle se tient droite et fière, elle contrôle les océans et rien ne peut l'arrêter. Cette figure de proue qui protège le navire est sûrement la pièce d'art la plus raffinée que j'ai pu observer dans ma vie. Je la détaille, admirative. Je suis certaine qu'elle serait d'accord avec moi. Que la déesse des océans ne fait pas de différence entre les hommes et les femmes. Qu'elle m'accorde le droit de pouvoir voguer en mer.

Le vent fouette mes cheveux. Mes épaules s'affaissent et je ferme les paupières pour inspirer l'air marin. Un léger goût de sel se dépose sur ma langue. Je m'agrippe aux bastingages et profite pleinement de ce moment magique. Peut-être que je serai traquée toute ma vie à cause de ma condition de femme en mer, mais je l'accepte si c'est le prix à payer. Car il n'y qu'ici que je me sens libre. La lumière qui s'échappe des deux lunes se reflètent sur l'océan qui lui procure un teint argenté.

𝐋𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐃𝐄 𝐄𝐓 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐄𝐍𝐂𝐎𝐑𝐄 [𝑒𝑛 𝑟𝑒́𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant