𝐋𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐃𝐄 𝐄𝐓 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐄𝐍𝐂𝐎𝐑𝐄 [𝑒𝑛 𝑟𝑒́𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒]

Chapitre 71.

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Mon cri strident perce le silence. Le capitaine maudit s'interrompt subitement. Son corps pivote dans ma direction. Je l'observe de haut en bas. C'est un mystère à mes yeux. Comment est-ce possible d'atteindre ce stade de décomposition et ne pas se briser ?

La décomposition.

L'odeur.

Les souvenirs me reviennent brutalement. J'étais trop concentrée sur les combats pour m'en rappeler. Je ferme mes paupières et chasse ces images de mon crâne. Le capitaine ricane, pensant que je ne supporte pas lui faire face. Dans ses orbites creusées, ses yeux noirs et brillants me scrutent avec attention. Il prend une grande inspiration et renifle bruyamment.

– Toi. C'est grâce à toi si nous avons pu vous aborder. Donc je te remercie, femme.

– Je...J'ai fait une erreur.

La chose se met de nouveau à renifler et avance vers moi, l'air menaçant. Un sourire carnassier étire ses fines lèvres. Je jette un coup d'œil à Nox qui tente en vain de se rapprocher de moi. Sa mâchoire carré est tendue et ses yeux semblent me transmettre une centaine d'émotions. Il me supplie du regard de me taire.

Il est terrifié.

Le mort-vivant se poste face à moi et me toise, l'œil perçant. Son odeur corporelle manque de me faire vomir mais je m'abstiens en enfonçant mes ongles dans ma chair.

– Je sens la carte, elle a une odeur bien singulière. Mais je sens aussi une odeur provenant des temps anciens.

Je me tiens aussi droite que possible comme le ferait ma seconde. Le Red Shell n'est plus aussi loin. Il fend l'océan pour nous venir en aide. La main moisie du maudit se rapproche de la poche de mon pantalon en cuir. C'est dans cette poche que demeure le médaillon. Par réflexe, j'attrape son avant-bras avec force. Sa peau sous la pulpe de mes doigts est glaciale et flétrie. Deux de ses hommes se jettent sur moi, chacun m'attrape par les épaules et m'immobilise. Je me débats dans l'espoir de me libérer de leur emprise. Nox rugit derrière eux :

– Si vous lui faites le moindre mal, je jure sur l'honneur des Whitley que je vous réduirai en cendres.

Le capitaine glisse son immonde main dans ma poche. Je garde la tête haute en serrant les dents. Ses doigts effleurent le métal froid et tirent le médaillon, le soulevant aux yeux de tous. Le capitainr se retourne vers Nox, ahuri.

– Et bien il se pourrait que je t'ai sous estimé Nox Whitley. Tu as creusé l'écart avec tous les autres marins qui se sont lancés dans cette quête. Mais confier le médaillon à une jeune femme fragile pour te dédouaner des conséquences, ce n'est pas très noble de ta part.