𝐋𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐃𝐄 𝐄𝐓 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐄𝐍𝐂𝐎𝐑𝐄 [𝑒𝑛 𝑟𝑒́𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒]

Chapitre 13.

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J'ai du mal à contenir les battements effrénés de mon cœur. Si je ne fais rien, je suis morte. J'essaie de reproduire son parcours, en vain. Mes mouvements sont trop brusques et désorganisés. Mes mains moites me freinent dans ma course et rendent toutes les prises glissantes. Emportée par la rage qui me consume, mon poing s'écrase plusieurs fois contre le mur de pierre, libérant le feu qui brûle en moi. La peau de mes phalanges est trop fine pour supporter le choc et s'ouvre presque immédiatement. Du sang coule le long de mes doigts. Je ne mourrai pas ici, pas maintenant. Encore moins des mains de L'Ordre des Vents. Le tambourinement des sabots des chevaux contre le sol pavé me met en garde, ils seront bientôt là. Mon corps recule et je prends une grande inspiration qui me brûle les poumons. Je ne dois pas perdre le contrôle, mes émotions vont me conduire à ma perte si je ne garde pas mon sang-froid. Je susurre à moi même :

– Concentre-toi Galia.

Sans attendre plus longtemps, je me jette dans un sprint sur quelques mètres. Je prends une impulsion sur la pierre et le tas d'ordures qui jonchent le sol. Mes mains s'accrochent contre la roche avec force. J'essaie plusieurs combinaisons avant de trouver celle qui me mène tout en haut. Quand je touche le muret, mes bras se tendent contre celui-ci. Grâce aux forces qu'ils me restent, je donne une ultime impulsion. Une fois que mes deux pieds sont au-dessus du muret, je laisse tomber mon corps qui chute de quelques centimètres dans un fracas. Je suis en sécurité et surtout, je suis introuvable.

– Par là !

Des gardes déboulent en trombe dans la ruelle. Ma main se plaque contre ma bouche pour étouffer ma respiration bruyante. Ils ne peuvent pas me voir. Malgré le silence, je peux sentir leurs présences dans la ruelle en contrebas. Mon sang ! S'ils voient mon sang sur le mur, ils déduiront que je suis par là. Je me mords la langue en punition pour ma stupidité. Les soldats restent statiques encore quelques secondes avant que l'un d'eux hurle :

– Ils ne sont pas là ! Ils ont dû filer dans la jungle !

Ils repartent en trombe. Les hennissements des chevaux, mélangés aux coups de fouet des cavaliers, sont déchirants. Une fois que le calme s'abat de nouveau sur les étroites ruelles, ma respiration reprend son cours normal. Je rejoue intérieurement la situation que je viens de traverser. Cette fois, j'ai vraiment eu peur. Si j'avais pris trop de temps, j'aurai été arrêté pour haute trahison et j'aurai été pendu dans l'après-midi.

Mes pensées divaguent vers mon équipage. Si j'avais péri, Zephyra aurait hérité du Shell et en serait devenue la nouvelle capitaine. Je n'ai pas de famille de sang, personne à qui léguer mes biens si je meurs. C'est pour cette raison que si je rends l'âme, j'ai promis à mes filles de les faire hériter de ma petite fortune : or, argent, bijoux, cartes, haute couture etc. Je leur lègue tout.