Chapitre 44.

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Je fais tourner le joli coquillage que j'ai trouvé au bord de la plage entre mes doigts. Assise dans le sable noir, je fixe l'horizon en attendant que la situation se débloque. Pour faire le vide en elle, Téhanie s'est éloignée de nous. Je l'aperçois à peine. Elle demeure assise en tailleur, les paumes de main tournées vers le ciel. Cette recherche spirituelle lui demande une énorme concentration. Elle est capable de sentir les énergies autour d'elle. De ce qui est vivant et de ce qu'il ne l'est pas. Ses capacités sont remarquables. Sans elle, nous serions encore au point de départ. De ma vue périphérique, je décèle une ombre élancée se rapprocher de moi. Sathyne traîne des pieds et prend place à mes côtés. Elle ne parle pas pendant plusieurs minutes et finir par articuler :

– Je suis désolée pour Aelis. Je n'étais pas spécialement proche d'elle mais ça reste une perte auprès de notre équipage.

Ma gorge se noue et mon cerveau m'inflige la vision de cette scène une énième fois, son corps désarticulé sombrant dans la mâchoire du monstre marin. Je ferme les yeux pour effacer cette image de ma mémoire. Pourtant, je sens que la douleur ne compte pas m'abandonner de si tôt.

– Elle devrait être parmi nous, murmuré-je.

– Je suis sûre qu'elle serait heureuse de voir que nous avons trouvé cette île.

Sathyne attrape une poignée de sable et fait passer les grains noirs entre ses doigts.

– J'espère que Téhanie pourra nous donner une piste sinon nous resterons bloqués ici.

– Mais au moins nous serons ensemble, dit-elle.

Ensemble. Je tourne la tête vers Sathyne qui me sourit tendrement. Mes yeux qui se remplissent de larmes fixent l'horizon pour tenter de penser à autre chose.

Nos deux navires ont jeté l'encre et sont amarrés le plus proche possible de l'île. En pensant à ma cabine, l'idée de rejoindre mon navire pour me reposer me traverse l'esprit. Pourtant depuis la mort d'Aelis quelque chose s'est formé en moi. Un sentiment de détermination sans faille. J'ai l'intime conviction qu'il n'y a plus de possibilité de revenir en arrière. Une ligne imperceptible a été franchie aujourd'hui. Je suis dans l'obligation de venir à bout de cette aventure, quelque soit les pertes.

* * *

Je ferme la marche aux côtés de Zephyra, qui a pris l'initiative. Elle souhaite m'adresser quelques mots. Je n'ai pas envie de parler mais il semblerait qu'aujourd'hui soit le moment parfait pour de longues discussions.

Ma seconde a toujours des conseils avisés et justes. Zephyra est d'une droiture incontestable que je ne peux que lui envier. Elle est calme, réfléchie et ne perd jamais le contrôle d'elle-même. Elle ne laisse jamais ses émotions dicter sa conduite. Il est dit que le second d'un capitaine doit être l'extension de son bras droit mais Zephyra est bien plus que ça. Nos deux âmes sont complémentaires.

𝐋𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐃𝐄 𝐄𝐓 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐄𝐍𝐂𝐎𝐑𝐄 [𝑒𝑛 𝑟𝑒́𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant