Chapitre 76.

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Que tu m'écoutes plus souvent. Ces mots me reviennent en tête brutalement.

Je dois lui faire confiance. Il le faut.

J'hoche la tête pour lui indiquer que je suis prête à le suivre. Nox est le premier à s'enfoncer dans le tunnel de bois. La largeur du passage est presque trop étroite pour sa carrure mais il ne renonce pas. Je me m'allonge et rampe sur plusieurs mètres. Le plancher précaire est tapi d'une épaisse couche de poussière. Je dois fermer la bouche pour qu'aucun insecte n'y entre. Les relents de bois renfermé et pourri me font tourner la tête. Mes coudes raclent le sol et une douce douleur naît, je l'ignore déterminée à poursuivre mon chemin. Je suis le corps de Nox qui avance avec efficacité, ouvrant la voie. Le bruit des coups de feu s'estompe à mesure que nous nous éloignons. La liberté nous tend les bras. Un acide brûlant remonte de mon estomac jusqu'à ma gorge qui se gonfle, agressée. En m'éloignant d'elles, j'ai la sensation d'abandonner mon équipage.

Je révèle la tête. Les bottes de Nox ont disparu, laissant place à un petit encadrement qui capture la beauté de la nuit. La lisière de la jungle est haute et menacante. Lorsque je me poste sur mes deux jambes, l'air marin me fouette le visage. Le goût de la liberté se diffuse sur ma langue, celui du sel mélangé à l'écume encore fraîche.

Là où nous nous trouvons, il n'y a aucun soldat. La partie arrière de la taverne n'est même pas surveillée. Les officiers de L'Ordre des Vents sont si arrogants qu'ils pensaient qu'encercler l'entrée suffirait. Pour eux, nous étions déjà morts.

J'attrape mon pistolet et le charge avec les restes de poudre que j'ai sur moi. Nox m'imite sans broncher. Nous n'avons pas besoin de communiquer, seulement de nous synchroniser. Il plaque son dos contre le bois abîmé de la taverne, longeant jusqu'au premier l'angle du bâtiment. Je veille à ce que nous ne soyons ni repéré ni suivi. Nous franchissons les quelques mètres qui séparent la taverne de la jungle.

Cet établissement est excentré de la ville. C'est pour cette raison que, quelques heures auparavant, nous avons jeté notre dévolu dessus. Nous pensions être à l'abri, loin des regards. Avec nos deux têtes mises à prix, nous ne sommes plus en sécurité nulle part. Surtout pas en zone neutre.

Nous nous retrouvons assez vite dans les feuillages. Camouflés, nous avançons en direction des coups de feu. Les rayons des lunes nous éclairent. Ils sont là. À quelques mètres de la seule et unique entrée, les uniformes bleus. Les soldats de L'Ordre. À la vue de ce costume désolant, je suis prise par une vague de chagrin.

Il avait été si fier de me le montrer pour la première fois.

Mon sang pulse plus fort dans mes veines. Je hais L'Ordre des Vents autant que les pirates. C'est à cause d'eux que je l'ai perdu à jamais. Je chasse cette pensée de ma tête, au risque de me mettre à pleurer ou à tirer sur le premier venu.

𝐋𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐃𝐄 𝐄𝐓 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐄𝐍𝐂𝐎𝐑𝐄 [𝑒𝑛 𝑟𝑒́𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant