𝐋𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐃𝐄 𝐄𝐓 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐄𝐍𝐂𝐎𝐑𝐄 [𝑒𝑛 𝑟𝑒́𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒]

Chapitre 69.

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J'hoquète de surprise. Le corps en putréfaction de mon adversaire gît sur le pont. Octave me fait un clin d'œil et s'élance à la poursuite de nouvelles têtes à abattre. Je le remercie intérieurement pour m'avoir laissé quelques secondes de répit. Je calme ma respiration saccadée en me mordant jusqu'au sang l'intérieur de ma joue.

J'esquive de nombreux coups d'épées et me retrouve bloquée contre le bastingage. De ma position, je peux voir l'afflux de nouveaux maudits traverser les planches de bois de l'autre côté du navire.

Au loin, mon précieux coquillage rouge tire à bâbord. Sathyne a dû alerter que L'Équinoxe se fait aborder. Un souffle fouette mes cheveux d'un coup sec. Le vent se lève enfin. Le Shell risque d'arriver plus vite que prévu.

Distraite par mon navire, le cri d'un des maudits me tire de ma rêverie. Il fonce vers moi en s'époumonant. Il traverse le pont si rapidement que je n'ai pas le temps de réfléchir à une attaque. Il court si vite, trop vite. Si son sabre s'abat contre mon corps, il me tranchera en deux. Je suis encore trop faible, mon corps me fait souffrir et je ne suis pas certain de pouvoir encaisser le coup ni le stopper dans sa course. S'il continue à prendre de la vitesse, je suis morte. Il se rapproche dangereusement de moi, tout se déroule en l'espace d'un battement de cil. Le corps de la chose se rapproche du mien.

J'attends le moment opportun.Le moment où je serai suffisamment proche de lui. Le moment où il ne pourra plus reculer.

Mes genoux se plient et j'effectue une roulade dans sa trajectoire. Nos deux corps s'entrechoquent et pris par la vitesse, la chose passe par dessus bord. Un écho vibrant se propage suivi d'un éclaboussement énergique. Je me rue vers le bastingage et observe mon ennemi se noyer. Je lui hurle en riant :

– Un homme à la mer !

Je me tourne et observe de nouveau les combats lorsqu'une image me glace le sang. Jack paraît complètement épuisé et surmené. Son corps lâche prise et le cartographe attitré de Nox se retrouve par terre. Je serre un peu plus le manche de mon sabre et grince des dents. Jack a toujours été d'une gentillesse irréprochable avec moi et mon équipage. Il ne mourra pas ici. Je me rue à travers la foule en évitant les lames tranches qui passent bien trop près de mon corps.

Le maudit s'approche dangereusement de Jack, tétanisé. Il est terrorisé mais il n'implorera jamais la pitié.

S'il le faisait, il déshonorerait son capitaine.

La créature lève son sabre tâché de sang humain dans les airs. Mes pas se font plus pressants, une fois derrière la chose, j'attrape ma dague et la plante dans son cou. Le sang noir jaillit en un jet épais qui s'étale sur les habits du pirate. D'une voix chevrotante, il me remercie. Je lui tends la main et lui glisse :