𝐋𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐃𝐄 𝐄𝐓 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐄𝐍𝐂𝐎𝐑𝐄 [𝑒𝑛 𝑟𝑒́𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒]

Chapitre 53.

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Suspendue au bras de Nox, je suis entraînée à l'intérieur du temple contre mon gré. Les bottes du pirate s'écrasent contre les dalles poussiéreuses dans un son sec et net. Les particules se mettent à virevolter autour de nous. Un écho inquiétant résonne dans l'air. Mes ongles s'enfoncent dans la peau de Nox. Il me dévisage.

– Qu'est-ce qu'il se passe ?

– Nous n'aurions pas dû entrer.

Le pirate tire la grimace et détourne le regard pour scruter le moindre potentiel danger. J'attrape son poignet et me tourne, déterminée à repartir mais mon corps se heurte à une force invisible. Je recule de quelques pas, sonnée.

– Tout va bien ? s'inquiète Nox.

Je ne lui réponds pas et me poste au plus près de la sortie qui nous semble interdite. Des ondulations perceptibles grâce aux rayons du soleil dansent devant mes yeux. Je porte dangereusement mes doigts à cette bizarrerie intrigante. Cette fois, je ne suis pas propulsée en arrière mais une force se fait ressentir et m'empêche de sortir, une sorte de champ de force. J'enfonce ma main le plus possible, en y mettant toute ma puissance, dans cette illusion qui nous pousse à rester dans cet endroit. L'onde sous moi prend une nuance rouge vive. Je retire ma main avant qu'elle ne soit heurtée.

– Et si c'était un sort de protection ? Comme le sort qui scellait la carte ? demande Nox.

– Donc le sort protège le lieu ?

Soudain, un grognement guttural et lointain retentit. Je me pétrifie. Je n'ai jamais entendu cela de ma vie. Le son est grave et rocailleux, comme s'il venait enfin de se libérer après des années d'attente. C'est alors que le temple se met à vibrer sous nos pieds. Les vibrations font voler la poussière stagnante et je suis obligée de couvrir mon visage pour ne pas m'étouffer. Une pression se forme au creux de ma trahcée irritée. Je ferme les yeux et tousse à plusieurs reprises avant de m'éclaircir la gorge.

Je réouvre les yeux difficilement. La poussière agit comme un mur épais et brumeux, empêchant de voir clairement la pièce. Deux faisceaux rouge éclatants jaillissent et traversent les saletés volantes pour se poser sur Nox et moi.

– C'est quoi ça ?! m'écris-je apeurée.

– Aucune idée!

Nox est pris d'une nouvelle vague de toussotements. Les deux gerbes colorées se posent à l'unisson sur Nox, puis sur moi et alternent. Les particules finissent par retomber, nous laissant découvrir la provenance de cette lumière éblouissante. Je manque de m'étouffer avec ma propre salive.