Chapitre 18

250 22 78
                                    

17h11. Manhattan, État-Unis

Chaque jour semblait être un écho du précédent, une répétition monotone de ma vie. Cela faisait désormais un mois que je n'avais plus de nouvelles de lui. Je me maudissais d'avoir encore des pensées pour lui, alors qu'il n'avait même pas pris la peine de m'expliquer son silence. Certains jours, j'arrivais à ne pas penser à lui, mais dès que je m'endormais, il surgissait dans mes rêves. Le retrouver dans mon sommeil était à la fois réconfortant et douloureux, car à chaque rêve, il devenait plus froid, plus distant, ses paroles plus tranchantes.

Dans mes rêves, il était là, juste en face de moi. Je pouvais le voir clairement, chaque détail de son visage, ses yeux sombres, les lignes de sa mâchoire étaient nettes, tandis que ses lèvres, fermées et impénétrables, semblaient retenir des secrets insondables. Une bouffée de fumée s'élevait lentement de la cigarette qu'il portait à ses lèvres. Et là, comme la première fois que je l'avais rencontré, son tatouage de faucon sur sa main droite était visible. Je ressentais une frustration grandissante, un désir ardent qu'il tourne enfin son regard vers moi, qu'il prête attention à mes paroles. Je voulais lui crier dessus, lui exprimer toute ma colère et ma douleur, mais ses yeux restaient vides, détournés de moi. J'aurais donné n'importe quoi pour qu'il me voie, pour qu'il m'entende, mais dans ce rêve, j'étais invisible à ses yeux. Tout comme dans la réalité.

- Damian, je t'en supplie.

La nécessité de le revoir grandissait chaque jour davantage en moi. Malgré mes efforts pour l'oublier, son mystère m'attirait toujours autant. Il avait promis de me rendre ma liste, mais comme pour notre pacte, ses promesses se révélaient fausses. Plus aucun signe de lui, ni de ma liste. Tout espoir de la retrouver s'était envolé, me laissant composer avec l'idée de la remplacer peu à peu. Cependant, au fond de moi, je savais que je ne pourrais pas disparaître sans le revoir une dernière fois.

- Regarde moi, hurlais-je, tourne toi. 

Il ne m'entendait pas. Il ne m'entendrait jamais. 

- Swan, tu m'entends. 

Il n'avait pas bougé, ce n'était pas lui qui parlait, ce n'était pas sa voix. Qui était ce ? Je sentis des mains sur mon corps, mais Damian était loin de moi. Ce n'était pas lui qui me touchait, ce n'était pas ses mains. Je sursautais sortant de se rêve devenant un cauchemar. À ma grande surprise, Thea se tenait à mes côtés, me tenant la main, son expression empreinte de préoccupation

Encore engourdie par les vestiges de mon rêve, je me suis redressée pour m'asseoir sur le lit. Mon corps était brûlant, trempé de sueur. Ma tête me faisait mal, chaque partie de mon corps me faisait souffrir. Le moindre mouvement était désagréable, comme si chaque centimètre de ma peau portait les marques des passages d'Adam.

- Swan, parle moi, s'il-te-plaît. 

Je faisais face à Thea, nous nous étions beaucoup éloignées. Depuis mon retour de Los Angeles, nous n'avions pas reparlé. Je n'avais pas eu la force de me battre pour arranger les choses, j'étais simplement trop fatiguée. Ma chambre était devenue mon refuge, je ne sortais presque plus, j'avais mis ma vie sur pause. Ethan avait accepté de me laisser un mois pour me remettre en forme avant de retourner au travail, mais cette échéance approchait rapidement.

Mes journées se déroulaient enfermée dans cette pièce, cherchant à fuir la réalité en dormant. Mais même là, je ne trouvais pas de répit. Les visites d'Adam avaient continué, mais je ne disais rien, je n'avais pas non plus la force de me battre. Chaque fois, il devenait un peu plus violent, mais je restais immobile. Il était tout ce qui me restait, même s'il me faisait du mal, il était là.

NightHawkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant