...Swan...
Je caressais ma main gauche, celle marquée à jamais par la brûlure, chaque pli de cette peau fripée me rappelant des douleurs anciennes, des moments où je croyais pouvoir tout affronter. Une semaine s'était écoulée depuis que j'avais publié le premier article de L'Encre Noire . Une semaine que Derek m'avait avoué la vérité, brisant cette carapace de mystère qu'il portait avec tant d'arrogance. Ces sept jours avaient défilé, lourds de réflexion, d'angoisses et de remises en question.
Mes doigts glissèrent doucement sur les bords irréguliers de la cicatrice, comme pour ressentir encore cette chaleur insoutenable, ce moment où la peau avait cédé sous l'assaut des flammes. Cette main, autrefois forte et sûre, n'était plus qu'un souvenir déformé de ce que j'avais été. J'avais souvent pensé que mes cicatrices étaient des trophées, des marques de survie, mais ce soir, elles ne me renvoyaient que ma fragilité, cette lutte constante entre avancer et fuir.
Je fixais le plafond, la pièce plongée dans une pénombre apaisante. Une partie de moi s'accrochait encore à l'euphorie de cette première publication. Chaque mot que j'avais écrit avait été un coup porté contre ce silence imposé, un cri dans l'obscurité. Pourtant, cette semaine avait été étrangement calme.
Derek... Je n'arrivais pas à le sortir de mon esprit. Son aveu, son corps marqué par les batailles, cette confession sur sa sœur disparue... Tout cela tournait en boucle dans ma tête. J'essayais de comprendre ce qu'il avait dû sacrifier, ce qui l'avait poussé à me manipuler, à m'utiliser. Je ne pouvais m'empêcher de le voir différemment maintenant. Il n'était plus seulement cet homme brut, dur et sarcastique. Il était aussi un frère brisé, un survivant hanté par des pertes qu'il n'avait jamais pu surmonter.
Je laissai échapper un soupir en me redressant légèrement, le dos appuyé contre la tête de lit. Les souvenirs de cette semaine m'assaillaient. La tension palpable dans chaque interaction avec Derek, ses salutations fuyantes, comme s'il regrettait de m'en avoir dit trop. Cette distance qu'il maintenait, à la fois pour me protéger et pour se protéger lui-même.
Je regardais ma main à nouveau, la faisant tourner sous la faible lumière de la lampe de chevet. Les plis de cette peau brûlée étaient comme une carte, une cartographie de mon passé, de mes erreurs et de mes combats.
Je laissai mes doigts glisser sur le clavier, une expression d'émerveillement mêlée de fatigue étirant mes traits. Je n'aurais jamais pensé que L'Encre Noire trouverait une telle résonance, pas aussi vite, pas avec cette intensité. Mon premier article avait suscité des réactions, certes, mais ce n'était rien comparé à l'explosion d'attention que mon deuxième article, publié la veille au soir, avait déclenchée. Mon audience avait littéralement grimpé en flèche du jour au lendemain.
Les chiffres sur le tableau de bord du site étaient presque irréels. Des centaines de messages étaient arrivés en une seule nuit, des commentaires variés, certains remerciaient, d'autres dénonçaient, et bien sûr, il y avait aussi des menaces voilées, inévitables quand on révélait des vérités que beaucoup préféraient cacher.
Mais ce qui m'avait le plus frappée, c'était l'impact réel de mes recherches. Les informations que j'avais mises en lumière dans mon deuxième article avaient fait le tour des médias traditionnels. Mes mots, ces mots que j'avais couchés sur mon écran dans le silence de la nuit, avaient fait plusieurs gros titres au petit matin. La corruption que j'avais dénoncée trouvait écho dans la société. Le monde écoutait, regardait, réagissait. Dévoiler la vérité avait ce pouvoir cathartique, mais aussi terriblement effrayant.
Dans ce deuxième article, j'avais exploré un sujet qui, au départ, me terrifiait, le rôle des gangs criminels dans certains quartiers. J'avais choisi de traiter le sujet sous deux angles opposés, à la fois positif et négatif. D'un côté, j'avais exposé la brutalité des gangs, leur contrôle sur les communautés, les trafics et les violences qui détruisent des vies. De l'autre, j'avais aussi montré une réalité plus complexe, comment, dans certains cas, ces gangs suppléaient à des institutions défaillantes, offrant une forme de protection, d'ordre, ou même des opportunités là où l'État avait échoué.
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NightHawk
Romance« J'aime la façon dont tu prononces mon nom, mais c'est vulgaire venant d'une bouche aussi pure. » « Ne me sous-estime pas. » « Oh, je n'oserais pas, princesse. » « Je suis un ange, pas une princesse. » Elle s'était juré de mettre un terme à son pas...