Chapitre 54

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...Damian...

- Bordel, arrête-toi ! hurla Nate derrière moi. Tu vas finir par le buter.

Je me fige un instant, le souffle court, mes poings serrés autour de l'homme que je domine, le visage ensanglanté et tuméfié. Ses yeux roulent en arrière, et il s'effondre au sol, inconscient. Je recule d'un pas, le corps tendu.

- Je vais pas le tuer, Nate. Je sais très bien comment frapper sans en arriver là.

- On est ici pour le faire parler, pas le massacrer, répondit-il en serrant les dents.

Je fixe Nate un instant, impassible, puis mon regard revient sur l'homme à mes pieds. Un enfoiré, un de plus dans cette ville gangrenée. Il dirige un réseau de prostitution à Manhattan, un pion des Miller. Je me penche à nouveau vers lui, sans même prêter attention à ses os brisés.

- Même avec des côtes éclatées, il peut encore ouvrir la bouche, dis-je froidement.

Ce type faisait partie de ceux qui avaient tourné le dos à tout ce qui leur restait de loyauté pour se vendre aux Miller, avant que je ne les détruise. Depuis que j'avais évincé la famille Miller, j'avais élargi mes activités, éliminant un à un ceux qui s'étaient alliés à eux. Je ne laissais rien passer.

Je devais me faire respecter. L'ombre de NightHawk, celle qui avait régné avec une main de fer, avait disparu pendant quelques années. C'est dans cette absence que le chaos avait pris racine. Trop d'opportunités laissées aux vautours pour s'abattre sur ma vie. Trop de clémence.

J'avais baissé ma garde, croyant naïvement qu'on pouvait gouverner autrement que par la peur. Mais la faiblesse invite les malheurs. En essayant de vivre une vie différente, j'avais perdu le contrôle, et c'est dans ce vide que tout s'était effondré. Swan, la seule chose qui comptait, m'avait été arrachée, et les Miller avaient dévoré ce qui restait de ma vie.

C'était fini, la clémence. Je ne pouvais plus me permettre de pardonner, d'être tendre. NightHawk était de retour, et cette fois, il n'y aurait pas de retour en arrière.

Je ne faisais plus que nettoyer Manhattan de ces ordures. Ce n'était plus juste une vengeance. C'était devenu une croisade. Chaque réseau de prostitution, de trafic d'armes, chaque groupe qui se pensait invincible... Je les traquais tous, les uns après les autres. Je nettoyais, comme si en détruisant leur empire, je pouvais effacer le vide qu'ils avaient laissé en moi.

- T'appelles ça comment, toi, ce carnage ? me lança Nate, en colère.

Je souris froidement, sans le regarder.

- Le grand ménage. J'élimine les traîtres et je prends plaisir à faire disparaître ce genre de saloperies.

Le silence se pose, lourd et pesant. Nate ne répond pas. Il sait que je ne suis plus le même, que quelque chose s'est brisé, irréparable.

- J'aime l'idée, murmure-t-il finalement. Mais pas comme ça, tu as d'autres raisons derrière la tête.

Je serre les poings, sentant le frisson de la violence encore courir dans mes veines. Oui, je suis un monstre. Et l'infliger, cette mort froide et violente, n'a jamais été aussi doux.

La chasse était lancée. Chaque jour, je me levais avec une seule pensée en tête : retrouver ceux qui avaient osé s'opposer à moi. Les semaines précédentes avaient été un tourbillon d'activités. J'avais intensifié mes recherches, rassemblé des informations sur les réseaux de trafic, suivi chaque indice, chaque murmure. Mes hommes et moi traquions les affiliés des Miller comme des chiens de chasse à l'odeur du sang. Leurs cachettes, leurs mouvements, tout était devenu ma toile d'araignée.

NightHawkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant