Chapitre 23

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16h30. Tarrytown, État-Unis

...Swan...

Il ne m'avait pas répondu, il voulait lui aussi se venger de mon père, c'était évident. Mais pourquoi ? De simples histoires de gang ? Des promesses pas tenues ? J'avais envie d'en savoir plus, mais à chaque fois que je me rapprochais de lui, je faisais deux pas en arrière. Je n'avais pas pu résister à le confronter quand il m'avait dit qu'il avait besoin de moi. Il m'avait rejetée, ignorée et évitée pendant un mois.

Il a été là quand tu lui as écrit. 

Je lui en voulais, mais je m'en voulais aussi de ne pas avoir été assez forte pour lui dire tout ce que je ressentais. Ces sentiments troubles auxquels je ne comprenais rien. Était-ce de l'attachement ou de l'addiction ? Il était mon seul repère.

- Tu m'écoutes ? 

Harper me tira de mes pensées. Nous étions allongées dans le lit. Je lui avais tout expliqué concernant Adam, enfin pas tous les détails. Pas comment il m'avait brisée, comment je m'étais tue.

- Oui, désolée, je pense à plein de choses en même temps, dis-je en la regardant. J'en ai marre de réfléchir.

- Alors, on va se changer les idées. 

Elle se leva pour attraper son sac et me tendit un joint en l'allumant. Je le pris sans hésiter. Si ça pouvait m'aider à arrêter de réfléchir.

- Swan, je suis désolée, souffla Harper à mes côtés.

- Ne t'excuse pas, j'ai pris mes décisions seule, j'étais perdue.

Elle me prit dans ses bras, tandis que je tirais sur le joint, vidant l'air de mes poumons avant de lui tendre.

- J'aimerais être plus forte, avoir la force de me battre, continuais-je.

- Tu es forte, n'en doute jamais. Tu dois juste y croire, n'oublie pas qui tu es !

- Et je suis qui ? rigolai-je. Un clown ?

- La fille de Mark Miller !

Je souris face à sa détermination. Harper connaissait sûrement mon père mieux que moi aujourd'hui. Peut-être qu'elle aurait des réponses.

Je me perdis un instant dans mes pensées, rappelant une anecdote d'enfance. Je devais avoir six ans, un âge où la curiosité et l'innocence se mêlent encore. Mon père, était rentré tard un soir, le visage fatigué mais étrangement serein. Ce n'était pas un jour comme les autres, je pouvais le sentir dans l'air. Il m'avait trouvée assise dans le salon, jouant avec une poupée.

- Swan, viens ici, avait-il dit d'une voix douce mais ferme. 

Je m'étais approchée, intriguée et un peu inquiète. Mon père avait rarement ce ton de voix.
Il m'avait emmenée dans son bureau, la pièce interdite que je n'avais pas souvent l'occasion de voir. Les murs étaient couverts de livres et de dossiers, et au centre de la pièce, un grand bureau en bois massif trônait comme un symbole de pouvoir. Il ouvrit un tiroir et en sortit une arme, une petite arme de poing chromée qui brillait sous la lumière tamisée.

- Tu vois ça ? demanda-t-il en me la montrant. 

J'avais hoché la tête, fascinée et effrayée à la fois. 

- C'est un pistolet. Un outil. Et comme tous les outils, il peut être utilisé pour le bien ou pour le mal. Tu dois toujours te rappeler ça.

Il s'était assis et m'avait fait signe de m'approcher. 

NightHawkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant