Renaissance - 9

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Après notre moment intime, je pris un peu de temps pour moi dans la salle de bain, me laissant rafraîchir et rassembler mes pensées. En sortant, je trouvai Ahmed détendu dans le salon, vêtu d'un peignoir, semblant complètement à l'aise dans ce cadre serein. Il était absorbé par quelque chose à la télévision, mais son attention se détourna rapidement vers moi dès qu'il entendit mes pas.

Sur la table devant lui, un plateau soigneusement disposé attira mon regard : il était garni de biscuits, de fruits frais et d'une carafe d'eau fraîche, tout cela manifestement préparé pour moi. Cette attention délicate me fit sourire. Ahmed semblait avoir pensé à tout pour que je me sente à l'aise et choyée.

- J'ai pensé que tu pourrais avoir un peu faim, dit-il en me faisant signe de m'approcher et de m'asseoir à côté de lui. Prends ce que tu veux.

Je m'installai près de lui, touchée par son geste. C'était rassurant de voir qu'Ahmed savait être un gentleman en dehors des moments de passion. Cette dualité entre l'homme intense que j'avais connu dans la chambre et le personnage prévenant et attentionné assis à côté de moi ajoutait une couche de complexité à son caractère que je trouvais de plus en plus fascinante.

- C'est très gentil à vous.

- Tu vas donc continuer à me vouvoyer ? D'accord, ça me fait bander par moments.

Il rigola.

Nous passâmes un moment tranquille ensemble, partageant quelques fruits et biscuits en silence, confortablement installés. Il y avait une aisance dans son comportement qui facilitait la détente, et je me sentais de plus en plus à l'aise en sa compagnie, appréciant ce côté de sa personnalité qui contrastait agréablement avec l'intensité de nos ébats plus tôt.

- Dis-moi Sarah, dit-il soudainement, tu viens d'où ?

Sa question me pétrifia.

« Avait-il deviné que j'étais une étrangère ou voulait-il dire de quelle région française ? »

- Que voulez-vous dire ?

Il se tourna vers moi en haussant les sourcils.

- De quel pays viens-tu ?

Je me raidis.

« Ainsi, il avait compris. Mais comment ? Et depuis quand ? »

- Comment savez-vous que je suis étrangère ?

- Ça te met mal à l'aise d'en parler ? Demanda-t-il intrigué. Ne t'en fais pas, tu n'es pas obligée de répondre si tu n'en as pas envie.

Je restais silencieuse.

- Tu ne viens pas de chez moi n'est-ce pas ? Du Liban, je veux dire.

Je secouai la tête sans rire dire. Ensuite après un court moment de silence je lui dis :

- Je suis marocaine.

Il ne fit aucune réaction et continua à regarder la télévision. Sans me regarder il ajouta :

- C'est quand même un changement incroyable qui s'est opéré en toi ces derniers jours. Bien sûr tu as toujours été magnifique, mais pas à ce point. Ne me dis pas que tu as fais tout ça pour moi ?

J'essayais de rigoler pour masquer ma nervosité.

- Pas du tout, c'est juste que j'aime m'occuper de moi.

- Mais c'est nouveau, répondit-il, tu n'as pas l'habitude de faire ça.

La remarqua me piqua au vif.

- Pourquoi dites-vous ça ?

- Parce que tu as l'air super fière de ta coiffure, de tes vêtements et j'en passe. Si tu étais habituée à ça, tu ne le montrerais pas de cette manière.

« Bon point, il était très observateur décidément. »

Il prit la télécommande et ferma la télévision, après quoi il se leva et vient s'assoir juste à côté de moi.

- Tu es une étudiante n'est-ce pas ? Tu es forcément étudiante vu ton origine et ton âge.

Nerveuse du fait qu'il se soit autant rapproché de moi, j'hochai la tête sans répondre.

- Tu t'en sors comment avec les cours ?

- Je m'en sors bien.

- A quel point ?

- Je suis la première de ma promotion.

- Non, sérieusement.

- Je vous jure que c'est vrai.

Prenant mon téléphone, j'ouvris la galerie de photos et je lui montrai une photographie des moyennes de promotion. Mon nom était en tête. Il me prit le téléphone des mains.

- Sarah Timizar. Quel étrange nom de famille, je n'ai jamais rien entendu qui s'en rapproche.

J'ouvris la bouche pour répondre mais il ne semblait pas attendre de réponse car il reprit :

- Mais d'où est-ce que tu sors toi ? Belle, intelligente et excellente au lit.

Je rougis de plaisir sous le compliment par rapport au lit.

- J'ignore ce que tu caches Sarah mais ne te sens aucune obligée de me raconter tes secrets, sauf si tu as envie de te soulager. Pour ma part, je traine également des casseroles alors je peux comprendre qu'une personne ne veuille pas trop s'étaler sur sa vie privée.

Touchée, je répondis.

- Merci beaucoup.

Il sourit, prit l'assiette de fruits et me la présenta.

- Aller remplis tes réserves, je commence à me sentir dur.

Les Passions de Sarah - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant