Elias - 7

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- Sarah, je veux que tu me racontes tout. Ce qui s'est passé, ce que tu ressens, tout. Je suis là pour toi.

Je baissai les yeux, sentant les larmes monter à nouveau. C'était si difficile de tout avouer, de mettre des mots sur la honte et la peur qui m'étouffaient. Mais je savais que je ne pouvais plus garder tout cela pour moi. Christine méritait de connaître la vérité, et peut-être qu'en partageant mon fardeau, je pourrais trouver une lueur d'espoir.

- Quelques semaines plus tôt, le jour de ma disparition, j'ai fait quelque chose de terrible, murmurai-je, ma voix tremblante. J'ai trompé Lucas avec Elias. C'était une erreur, une terrible erreur, et je n'aurais jamais dû le faire.

Christine hocha la tête, m'encourageant à continuer. Ses yeux étaient pleins de compassion, mais aussi d'une intensité qui me donnait le courage de poursuivre.

- Elias a pris des vidéos de moi ce jour-là, dis-je, ma voix se brisant. Des vidéos compromettantes. Depuis ce jour, il utilise ces vidéos pour me faire du chantage. Il profite de moi sexuellement, me menace de tout dévoiler si je ne fais pas ce qu'il veut. C'est à cause de ça que j'ai dû rompre avec Lucas. Je ne pouvais pas supporter la honte, la peur que tout cela éclate au grand jour.

Christine serra ma main plus fort, ses yeux s'assombrissant de colère et de tristesse.

- Sarah, pourquoi ne m'as-tu pas dit tout ça plus tôt ? demanda-t-elle doucement.

- J'avais peur, avouai-je. Peur de ce qu'il pourrait faire, peur de perdre tout ce que j'avais. Il est tellement manipulateur et violent. Je ne savais pas comment m'en sortir.

Christine prit une profonde inspiration, ses yeux remplis de détermination.

- On va trouver un moyen de te sortir de là, Sarah. Je te le promets. Tu ne mérites pas de vivre dans la peur et la honte. Nous allons agir, ensemble.

Je hochai la tête, sentant un poids se soulever légèrement de mes épaules. Pour la première fois depuis longtemps, je n'étais plus seule avec ce secret. Christine était là, prête à m'aider, et cela me donnait une lueur d'espoir.

- Mais que pouvons-nous faire ? Elias a toutes les preuves. Il a le pouvoir de ruiner ma vie, murmurai-je, l'angoisse revenant.

- Nous allons réfléchir à un plan, répondit Christine avec assurance. Il doit y avoir un moyen de retourner la situation contre lui, de le confronter sans qu'il puisse te faire du mal. Mais pour l'instant, tu dois te reposer et récupérer des forces. Nous aurons besoin de tout ton courage pour ce qui vient.

Je hochai la tête, reconnaissante pour son soutien indéfectible. Christine se leva, me laissant m'allonger sur le lit. Elle éteignit la lumière, créant une atmosphère plus apaisante.

- Dors un peu, Sarah. Je vais rester là, juste à côté, jusqu'à ce que tu t'endormes.

Je fermai les yeux, essayant de calmer mon esprit tourmenté. Avec Christine à mes côtés, je sentais un filet de sécurité se tisser autour de moi. La route serait longue et semée d'embûches, mais avec son soutien, je me sentais prête à affronter Elias et à reprendre le contrôle de ma vie.

Alors que Christine se préparait à quitter la pièce, je ne pus m'empêcher de poser une question qui me rongeait depuis que j'avais avoué la vérité.

- Christine, est-ce que tu me méprises maintenant ? Maintenant que tu sais que j'ai trompé Lucas ? Je sais que tu l'aimais bien.

Christine s'arrêta, se retournant pour me regarder avec douceur. Elle prit une profonde inspiration avant de s'asseoir de nouveau à côté de moi.

- Sarah, dit-elle calmement, je ne te méprise pas. Oui, j'aimais bien Lucas, et ce que tu as fait était une erreur. Mais nous faisons tous des erreurs. Ça ne change rien à l'affection que j'ai pour toi.

Ses mots étaient emplis de sagesse et de compréhension, une lueur de sincérité dans ses yeux. Elle prit ma main dans la sienne, la serrant doucement.

- Tu es pleine de surprises, ajouta-t-elle avec un sourire triste, l'ennuyeuse petite berbère aux milles aventures. Mais tu es aussi humaine, avec tes faiblesses et tes moments de faiblesse. Ce que tu as fait ne justifie en aucun cas la souffrance que tu endures. Personne ne mérite ce que tu traverses.

Je sentis les larmes monter à nouveau, mais cette fois, elles étaient teintées de gratitude. Christine voyait au-delà de mes erreurs et me soutenait malgré tout.

- Merci, murmurai-je, ma voix brisée par l'émotion. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.

Christine passa une main réconfortante sur mon épaule, son regard plein de détermination.

- Sans moi tu ferais plus d'heures de boulots.

Nous éclatâmes toutes les deux de rires malgré la situation.

- Nous allons traverser cela ensemble, Sarah. Et nous trouverons un moyen de te libérer de cette situation. Mais pour l'instant, repose-toi. Tu en as besoin.

Je hochai la tête, sentant un poids se soulever légèrement de mes épaules. Avec Christine à mes côtés, je sentais que j'avais une chance de m'en sortir. Je me laissai aller sur le lit, fermant les yeux, tandis que Christine restait à mes côtés, veillant sur moi. Le monde extérieur semblait un peu moins menaçant avec son soutien inébranlable.

Christine me promit que bientôt Elias ne me toucherait plus et qu'elle trouverait un moyen pour me protéger. Sa détermination était rassurante, mais une peur sourde continuait de me ronger.

- Christine, murmurai-je, et si Elias ne me voyant pas arriver décide de venir me chercher au travail ? Ou pire, s'il saccage mon appartement et découvre l'argent que j'y cache et tout ce qui me reste ?

Christine fronça les sourcils, réfléchissant rapidement. Elle posa une main réconfortante sur mon épaule.

- Ne t'inquiète pas, Sarah. Nous allons nous assurer qu'il ne puisse pas te faire plus de mal. Pour l'instant, tu es en sécurité ici. Et de quel argent tu parles ?

- Dans mon appartement, Christine, insistai-je. Il y a de l'argent caché là-bas, des économies. C'est tout ce qu'il me reste. S'il le trouve...

Christine, voyant mon angoisse persistante, s'assit à côté de moi et m'attira doucement contre elle. Elle me prit dans ses bras, posant ma tête sur sa poitrine. Ses caresses étaient apaisantes, ses gestes lents et rassurants. Peu à peu, je sentis mes muscles se détendre sous l'effet de sa douceur.

- Tout va bien, je ne crois pas que ça va se passer et dans tous les cas, nous réglerons cette histoire tôt ou tard.

Je fermai les yeux, me laissant bercer par ses paroles et la chaleur de son étreinte. Sa présence réconfortante me rappela ma sœur Ayla. Christine continuait de me caresser doucement, et cette proximité me plongea dans un état de calme et de réconfort que je n'avais pas ressenti depuis longtemps.

Finalement, épuisée par la journée et rassurée par les gestes apaisants de Christine, je sentis le sommeil m'envahir. Mes pensées se brouillèrent, et je me laissai emporter par le souvenir des nuits passées avec Ayla, lorsque nous étions enfants. 

Les Passions de Sarah - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant