Elias - 6

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Christine informa rapidement sa famille que j'allais débarquer bientôt. Lorsqu'elle me fit monter dans le taxi, je sentis un mélange de soulagement et de confusion. En arrivant à la maison de Christine, je me sentais mal à l'aise à l'idée que quelqu'un me voie dans cet état. Le trajet jusqu'à sa maison sembla durer une éternité, chaque minute passant comme un rappel de la douleur et de la terreur que j'avais subies.

Quand le taxi s'arrêta devant la maison, je pris une profonde inspiration et sortis lentement. Avant que je ne puisse frapper, la porte s'ouvrit. La mère de Christine se tenait là, son visage empreint de sollicitude et de compréhension. Elle semblait au courant de la situation, probablement prévenue par Christine.

- Entre, ma chère, dit-elle doucement, m'invitant à entrer.

Je la suivis à l'intérieur, essayant de ne pas penser à mon apparence ou à la honte qui me rongeait. Elle me guida vers la chambre de Christine, un espace familier et réconfortant. Une fois à l'intérieur, elle ferma la porte derrière nous et me regarda avec des yeux pleins de compassion.

- Assieds-toi, Sarah. Je vais t'apporter quelque chose à manger.

Je m'assis sur le lit de Christine, épuisée par les événements de la journée. Quelques minutes plus tard, la mère de Christine revint avec un plateau contenant un repas chaud. Je n'avais pas vraiment faim, mais je savais que je devais manger pour reprendre des forces. Elle posa le plateau sur la table de chevet et me regarda avec une tendresse maternelle.

- Mange un peu, ma chérie. Tu en as besoin. Et repose-toi autant que tu le peux.

Je la remerciai d'une voix faible et elle quitta la pièce, me laissant seule. J'essayai de manger, mais chaque bouchée était difficile à avaler. Mon esprit était trop occupé à revivre les horreurs de la journée. Après quelques tentatives, je posai le plateau de côté et me glissai sous les couvertures, espérant que le confort du lit de Christine m'apporterait un peu de répit.

Je fermai les yeux, mais le sommeil me fuyait. Chaque bruit, chaque ombre semblait une menace, et mon esprit ne cessait de tourner en boucle sur ce qui m'attendait au retour de Christine. La peur et l'angoisse rendaient impossible tout repos. Je me retournai sans cesse, les draps se mêlant autour de moi, ajoutant à mon inconfort.

Le temps semblait s'étirer indéfiniment. Chaque minute s'écoulait comme une heure, et je me surprenais à vérifier l'horloge sans cesse, attendant avec impatience le retour de Christine. Les souvenirs de la journée tournaient en boucle dans ma tête, chaque détail revenant me hanter. Mais au milieu de cette tempête intérieure, il y avait une lueur d'espoir. Christine était une amie fidèle, et je savais qu'elle ferait tout son possible pour m'aider.

Enfin, j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir. Mon cœur se serra d'espoir. Peu de temps après, Christine entra dans la chambre, ses yeux remplis de sollicitude et de détermination.

- Sarah, comment te sens-tu ? demanda-t-elle doucement en s'asseyant à côté de moi sur le lit.

- Épuisée, avouai-je. Et terrifiée.

Christine hocha la tête, prenant ma main dans la sienne.

- On va trouver une solution, d'accord ? Tu n'es plus seule. Nous allons faire face à ça ensemble.

Je serrai sa main, laissant enfin quelques larmes couler. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais un peu moins seule, un peu moins désespérée. Avec Christine à mes côtés, j'avais une chance de me battre, de reprendre le contrôle de ma vie. Et pour cela, j'étais infiniment reconnaissante.

Les Passions de Sarah - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant