Chantage - 3

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C'était incroyable à quel point je ne me comprenais pas moi-même à l'époque. Dès les premières secondes où Elias me plaqua contre le mur pour m'embrasser, dès que je sentis ses mains parcourir mon corps, ma colère, mon angoisse et ma peur ont laissé place à une seule chose, mon excitation. Soudainement, tout ce que faisait Elias était redevenu normal et tout ce que je voulais c'était qu'il me baise aussi bien que la première fois.

Ça ne lui prit pas longtemps pour me déshabiller et pour s'introduire entre mes jambes. Il me baisait avec la même ardeur et la même fougue que la première fois. Je ressentais dans sa manière de me toucher avec gourmandise et dans sa manière de me donner des coups de reins, à quel point il avait du désir pour moi. Ce sentiment, malgré les circonstances, amplifia mon excitation jusqu'à la jouissance.

Poussant un grand gémissement, je me suis cramponnée à ses bras alors qu'il me pilonnait impitoyablement la chatte.

- Et nous y voilà, dit-il sournoisement sans s'arrêter, nous y voilà.

Ce n'était que le premier des orgasmes qu'Elias allait provoquer en moi cette matinée-là. Aujourd'hui encore, peut-être à cause de l'état émotionnel dans lequel j'étais cumulée à la fatigue, mais je n'ai que peux de souvenirs de l'acte sexuel en lui-même. Hormis un détail. Je me souviens d'Elias avait essayé sur moi des positions nouvelles, banales certes pour certains, mais que je n'avais jamais faites à l'époque. Il avait visiblement très longtemps fantasmé sur moi et il n'attendait qu'une chose, assouvir ses envies. Moi, j'étais totalement comblée sur le plan sexuel et tant qu'il me baisait, mon esprit ne s'évadait pas ailleurs.

Par la force des choses, après deux ou trois rapports (je ne me rappelle plus), je m'endormis malgré moi pour me réveiller environ deux heures après.

A mon réveil en revanche, j'étais en état de panique.

« Mince, ce n'était pas un cauchemar ! »

Elias, qui était en train de fumer sur le balcon, se tourna vers moi avec un sourire narquois et un regard plein de satisfaction.

- Une personne qui jouit autant ne peut qu'être contente par ma présence, dit-il, son ton rempli de suffisance.

Je me sentais envahie par un mélange de honte et de confusion. Comment pouvais-je ressentir du plaisir avec quelqu'un d'aussi cruel ? Elias savait exactement comment me manipuler, et cela me rendait malade.

J'étais dans l'embarras total. D'un côté, je ne pouvais nier que le sexe avec Elias était intense et plaisant, quelque chose que mon corps semblait réclamer malgré ma répulsion pour l'homme qu'il était. Il avait une emprise physique sur moi qui me troublait profondément. Chaque caresse, chaque baiser, éveillait des sensations que je ne pouvais pas ignorer. Mais de l'autre côté, je détestais la personne qu'il était. Il était calculateur, manipulateur, et cruel. Il utilisait mon désir contre moi, transformant ce qui devrait être une expérience intime en un outil de contrôle et de chantage.

Elias se leva et s'habilla avec une nonchalance irritante, comme si rien de tout cela n'était grave, comme si tout était parfaitement normal.

- Tu vois, Sarah, je peux t'offrir du plaisir et une vie meilleure. Pourquoi résister ?

Sa voix était douce, presque persuasive, mais je voyais la menace cachée derrière ses paroles. Je m'enveloppai dans le drap, essayant de masquer ma vulnérabilité.

- Ce n'est pas une vie meilleure, Elias. Tu me fais chanter. Tu mets ma vie en péril.

Il haussa les épaules, comme si mes mots n'avaient aucune importance.

- Tu te fais des idées, Sarah. Personne n'a besoin de savoir quoi que ce soit, tant que tu fais ce que je te demande. C'est simple. Je n'ai aucune envie de te voir malheureuse.

Le désespoir montait en moi, une vague écrasante de désillusion et de terreur. Comment avais-je pu me retrouver dans une telle situation ? Comment avais-je pu laisser Elias prendre autant de contrôle sur ma vie ? Alors qu'il se penchait pour me donner un dernier baiser avant de partir, je sentis les larmes monter. Mais je refusai de pleurer devant lui.

Soudainement, il dit avec une désinvolture glaçante, comme s'il énonçait une simple formalité.

- Dorénavant, je viendrai plusieurs fois par semaine pour te baiser, déclara-t-il, ses yeux brillant d'une froide détermination. Mais ça se fera chez toi. C'est plus pratique.

Je sentis la panique monter en moi, une vague oppressante qui me submergeait.

- Non, Elias, je t'en prie, supplié-je, ma voix tremblante d'angoisse. Mes voisins me connaissent. Mon copain, Lucas, a même les clés de mon appartement. Ça pourrait tout compliquer, ça pourrait me créer de gros problèmes.

Il haussa les épaules, totalement indifférent à mes protestations.

- Je m'en fous, Sarah. Si ton copain a les clés, arrange-toi pour qu'il ne soit pas là quand je viens. C'est ton problème, pas le mien.

Ma respiration s'accéléra, et je sentis les larmes monter à nouveau.

- Elias, je t'en supplie, ça ne peut pas marcher comme ça. Tu ne réalises pas les risques que tu me fais prendre !

Il se pencha vers moi, son visage tout près du mien, et murmura avec une menace à peine voilée.

- Écoute, Sarah. Je t'ai dit que je voulais une relation durable avec toi. Et ça commence par des visites régulières. Peu importe les complications. Je veux te voir chez toi, c'est plus intime, plus personnel.

Je secouai la tête désespérément, cherchant une issue, un argument qui pourrait le faire changer d'avis.

- Mais Elias, mon appartement, c'est mon espace, ma sécurité. Si Lucas découvre quoi que ce soit, je ne sais même pas comment il réagirait...

Il eut un petit rire moqueur, son regard dur et implacable.

- Lucas ne fera rien. Et toi non plus. Tu feras exactement ce que je te dis. Alors, arrête de discuter et fais ce que je te demande."

Les larmes coulaient librement maintenant, la terreur et le désespoir se mêlant en une douleur aiguë.

- S'il te plaît, Elias, je ne peux pas vivre comme ça. C'est trop pour moi.

Il se leva, mettant fin à la conversation d'un geste brusque.

- C'est décidé, Sarah. Je viendrai chez toi. La maison est louée jusqu'à dix-heures, moi je dois partir, si tu veux que je te dépose, viens avec moi maintenant.

Je secouai la tête en pleurant.

- Soit, dit-il avant de disparaitre derrière la porte.

Les Passions de Sarah - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant