J'étais étendue sur le canapé, mon corps meurtri et endolori par les coups d'Elias. Mes bras portaient encore les marques de ses doigts, et mon visage brûlait là où il m'avait frappée. Je pouvais sentir le goût métallique du sang dans ma bouche, résultat de la violence inouïe avec laquelle il m'avait giflée. Mon esprit était en ébullition, luttant pour ne pas céder à la panique.
J'avais réussi à enregistrer toute la scène. Le téléphone, discrètement caché parmi les coussins du canapé, avait capturé chaque mot, chaque geste brutal. Elias, sans le savoir, avait fourni la preuve de sa propre monstruosité. Mais maintenant, il refusait de partir. Il s'était assis à côté de moi, essoufflé mais satisfait, croyant sans doute m'avoir brisée une fois de plus.
Il restait là, comme un monstre assoupi, croyant que sa domination était totale. Ses mots résonnaient encore dans ma tête :
- Tu es à moi. Ma femme. Ma chose.
Je savais que je ne pouvais pas le laisser trouver le téléphone. Si jamais il découvrait l'enregistrement, toute ma tentative serait vaine, et les conséquences pour moi seraient encore plus terribles. J'avais besoin de récupérer le téléphone avant de partir travailler ce soir. L'idée de le laisser seul dans l'appartement avec la possibilité de découvrir la vidéo me rendait malade.
Je tournai la tête vers lui, faisant un effort pour afficher une expression de résignation mêlée de fatigue. Il me regardait, les yeux à demi-fermés, sa respiration redevenue lente et régulière. J'avais toujours une sensation de malaise profond quand je le voyais ainsi, comme s'il était capable de se transformer en une bête enragée à tout moment.
- Elias, murmurai-je doucement, je vais me préparer pour aller travailler.
Il grogna en guise de réponse, visiblement indifférent. C'était ma chance. Lentement, je me redressai, mes muscles protestant contre chaque mouvement. Je me levai et me dirigeai vers la salle de bains, prenant soin de ne pas montrer l'urgence qui me consumait intérieurement.
Une fois à l'intérieur, je fermai la porte et pris une profonde inspiration. Je me regardai dans le miroir, les yeux fatigués, les traits tirés par la douleur et le stress. Je savais qu'Elias ne se méfierait pas tant que je continuais à jouer mon rôle. Je sortis de la salle de bains, me dirigeant vers le canapé avec une fausse nonchalance. Elias avait fermé les yeux, peut-être à moitié endormi. C'était maintenant ou jamais.
Je m'assis doucement à côté de lui, feignant de chercher quelque chose parmi les coussins. Mon cœur battait à tout rompre, chaque seconde semblait durer une éternité. Mes doigts touchèrent enfin le téléphone. Je l'attrapai discrètement, le glissant dans la poche de mon pantalon.
Elias ouvrit soudainement les yeux et me regarda. Je retins mon souffle, mon cœur battant plus fort. Mais il ne dit rien. Il se contenta de me fixer d'un regard vague, sans vraiment comprendre ce que je faisais. Je pris cela comme un signe et continuai à me préparer pour partir.
- Je dois y aller maintenant, dis-je en espérant que ma voix ne trahissait pas ma nervosité.
- Sarah, attends. Regarde ton visage dans le miroir. Ça commence à bleuter. Tout le monde va s'en apercevoir.
Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Je savais que j'avais besoin de sortir, de m'éloigner de lui, mais ses paroles étaient vraies. Les marques de son agression étaient visibles, et je ne pouvais pas me permettre que mes collègues ou mon patron les remarquent.
- Mets du fond de teint pour masquer les bleus, ordonna-t-il.
Je pris le tube, me forçant à rester calme, et me dirigeai vers la salle de bains. En appliquant le maquillage sur mon visage, mes mains tremblaient. Je devais faire vite. Tout ce que je voulais, c'était quitter cet appartement, m'éloigner de lui, et protéger la vidéo.
Quand je sortis des toilettes, je remarquai immédiatement quelque chose de différent. Mon sac semblait avoir été déplacé légèrement. Mon instinct me criait que quelque chose n'allait pas. Je pris mon sac, essayant de dissimuler ma nervosité. Elias se tenait près de la porte, un sourire sinistre étirant ses lèvres.
- Bye bye, me dit-il en agitant le téléphone dans sa main.
Mon cœur se serra. Il avait fouillé dans mon sac pendant que j'étais aux toilettes et il avait trouvé le téléphone. Mon plan avait échoué. La vidéo, ma preuve, était entre ses mains. Mon esprit s'embrouillait, cherchant désespérément une solution.
- Elias, rends-moi mon téléphone, dis-je d'une voix que je voulais ferme, mais qui tremblait légèrement.
Il rit doucement, secouant la tête. En en suite il poussa la porte avec son pied le refermant devant moi. Mon plan était fichu. J'avais perdu.
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Les Passions de Sarah - Tome I
RomanceInspiré de faits réels, ce livre vous plonge dans l'univers interdit de Sarah, une jeune immigrée marocaine de 19 ans, qui quitte sa terre natale pour poursuivre ses rêves en France. Lorsqu'elle rencontre un homme mystérieux et plus âgé à l'hôtel o...