Les Passions de Sarah - Tome I

Chantage - 8

Deux jours plus tard, Elias revint, sa présence imposante remplissant mon appartement d'une manière oppressante. Comme à chaque fois, il réussit à éveiller en moi des sensations contradictoires, mélange de désir et de dégoût. Après un sexe passionné, je me retrouvai allongée à côté de lui, mon esprit flottant ailleurs, perdu dans les pensées sombres de ma situation.

Elias se tourna vers moi, ses yeux perçants cherchant les miens.

Pourquoi as-tu la tête ailleurs, Sarah ? demanda-t-il, une légère irritation dans la voix. Je pensais que tu appréciais notre temps ensemble.

« Il est sérieux lui ? ».

Je pris une profonde inspiration, essayant de masquer mon malaise.

- Rien, Elias. J'ai juste beaucoup de choses en tête en ce moment.

Ma voix était calme, mais je savais qu'il pouvait sentir la tension en moi. Il fronça les sourcils, se redressant légèrement pour mieux me voir.

- Ne me mens pas, Sarah. Je sais quand quelque chose ne va pas. Qu'est-ce qui te tracasse ?

J'étais allongée sur mon dos, nue, je me sentais comme Rose dans le Titanic quand elle se faisait dessinée par Jack, sauf le côté romantique. J'étais triste. Sans m'en rendre compte, la phrase sortie de ma bouche d'elle-même :

- J'ai rompu avec Lucas.

C'était la première fois que je dis ça à haute voix et l'horreur de la situation m'apparut.

- Tu as rompu avec Lucas ? demanda-t-il, sa voix presque incrédule.

Il resta bouche bée une minute ensuite il ajouta :

- C'est la meilleure nouvelle que tu pouvais me donner.

Je hochai la tête, machinalement sans le regarder.

Elias se pencha vers moi, prenant mon visage entre ses mains, ses yeux plongés dans les miens.

- À partir de maintenant, tu es à moi. Totalement à moi, déclara-t-il, sa voix pleine de possession et de satisfaction.

Je sentis un frisson parcourir mon corps. La réalité de sa déclaration me frappait de plein fouet. Être à lui, totalement, signifiait renoncer à toute indépendance, à toute liberté. Cela signifiait être sous son contrôle constant, répondre à ses désirs sans questionner.

- Elias, je...commençai-je, mais il posa un doigt sur mes lèvres, m'interrompant.

- Chut. Tu n'as plus besoin de t'inquiéter pour rien. Je m'occuperai de tout. Tu n'auras plus à te soucier de Lucas, ni de quoi que ce soit d'autre. Tu es à moi maintenant, et je te protégerai.

Je sentis un mélange de colère et de désespoir monter en moi.

- Elias, tu ne comprends pas. Ce n'est pas ce que je veux. Je ne veux pas être possédée. Je veux être libre.

Son sourire se figea légèrement, et son regard devint plus intense.

- Sarah, tu es libre avec moi. Plus libre que tu ne l'as jamais été. Avec moi, tu peux être toi-même, sans masques, sans mensonges.

Je savais qu'il ne comprenait pas. Ou plutôt, qu'il refusait de comprendre. Pour lui, ma liberté était la sexualité débridée que je pouvais avec lui. Il ne voyait pas la contradiction, ne voyait pas à quel point sa possession était une prison pour moi.

- Je ne veux pas de cette liberté, Elias, dis-je doucement, essayant de ne pas le provoquer. Je veux être libre de faire mes propres choix, de vivre ma vie comme je l'entends."

Son visage se durcit, et il me relâcha brusquement.

- A partir de maintenant Sarah, tu es ma femme et je fais de toi ce que je veux.