Les Passions de Sarah - Tome I

Chantage - 4

Deux jours plus tard, Elias refit son apparition. Il m'appela le dimanche, la veille, pour m'informer qu'il serait à Perpignan dans la matinée. Visiblement il avait dû obtenir mon numéro de portable quand je dormais à côté de lui, Dieu sait quoi d'autre il a fouillé.

Le ton de sa voix était ferme, impitoyable, et il n'y avait aucune place pour la négociation.

- Je serai là demain matin, Sarah, dit-il d'une voix froide. Donne-moi ton adresse. Et tu n'as pas intérêt à me donner une fausse adresse si tu ne veux pas d'ennuis.

La menace était claire et directe, et je sentis la panique m'envahir. Sous la contrainte, incapable de penser à une échappatoire, je lui donnai mon adresse, mes doigts tremblant de peur alors que je tapais le message. Une partie de moi espérait qu'il oublierait, qu'il changerait d'avis, mais je savais que c'était vain. Elias n'oubliait jamais, et il n'abandonnait jamais ce qu'il voulait.

Vers midi, il apparut au pas de ma porte. Le voir là, dans le cadre de ma porte, avec ce sourire triomphant sur le visage, me fit l'effet d'un coup de poing à l'estomac. Mon appartement, mon sanctuaire, n'était plus un refuge. J'ouvris la porte avec une appréhension palpable, mon cœur battant à tout rompre.

- Bonjour, Sarah, dit-il avec un sourire. Alors, tu es contente de me voir ?

Ses yeux brillaient d'une satisfaction malsaine, et je sentis une boule se former dans ma gorge. Je tentai de rassembler mon courage.

- Elias, dis-je, ma voix tremblante malgré mes efforts pour paraître calme. Tu sais que ce n'est pas une bonne idée...

Il haussa les épaules et franchit le seuil sans y être invité, son assurance suintant de chaque geste.

- Je t'ai dit que je viendrais. C'est plus intime ici, n'est-ce pas ? Et puis, j'aime l'idée de te voir dans ton propre environnement. Ça rend les choses plus... intéressantes.

Je fermai la porte derrière lui, sentant la terreur m'étreindre alors que la situation m'échappait totalement.

- Elias, je t'en supplie, c'est dangereux. Mes voisins, Lucas... n'importe qui pourrait nous voir."

Il se retourna vers moi, ses yeux perçants rencontrant les miens.

- Ils pourraient même filmer, ça ne me gêne pas moi.

Il s'approcha de moi, réduisant la distance entre nous, et je sentis mon corps se raidir sous la pression de sa présence.

- Je ne veux pas de problèmes, Elias, murmurai-je, essayant de trouver une issue à cette situation impossible. "Je ne peux pas continuer comme ça...

Se penchant sur moi et en me tirant par la taille, il m'embrassa passionnément. Totalement en ivresse, je me suis laissé aller.

« Non Sarah, pas comme la dernière fois. Tu dois résister. Tu dois combattre tes pulsions. »

Sans rien comprendre, je me vis me mettre à genoux devant lui, ouvrant son pantalon, cherchant sa queue que je désirais tant. Toujours bien longue et bien épaisse, je le pris en bouche sans qu'il m'air invité. Je l'entendis dire :

- Tu es vraiment une salope née.

Ce jour-là, après avoir bien profité de ma bouche, il me baisa une première fois allongée sur le dos, me faisant atteindre l'orgasme à deux reprises en quelques minutes, ensuite une deuxième fois sur le ventre, forçant ma chatte sous son puissant membre, m'arrachant un dernier orgasme. Il se soulagea sur mon visage à deux reprises. Mais j'aimais toujours autant cette sensation, même avec Elias.

Enfin, il restait un sujet que je devais aborder avec lui maintenant qu'il avait un certain contrôle sur ma vie. Bientôt, dans huit jours exactement, je devais voyager avec Lucas. Les billets avaient été acheté, l'hôtel réservé mais la présence d'Elias compromettait maintenant tout. Je me dis que le moment le plus propice pour lui parler de ça, c'était après le sexe, quand il était plus détendu et satisfait.

Prenant une profonde inspiration, je me tournais vers lui, essayant de masquer ma nervosité.

- Elias, je voulais te dire quelque chose. Je ne serai pas disponible pendant deux semaines à partir du 23. Lucas et moi partons en voyage.

Ses yeux, qui quelques instants auparavant exprimaient une satisfaction détendue, s'assombrirent immédiatement. Une lueur dangereuse y passa, et je sentis mon cœur s'accélérer.

- Qu'est-ce que tu dis ? demanda-t-il d'une voix froide et menaçante. "Tu pars en voyage avec lui ?

J'acquiesçai, essayant de rester calme malgré l'angoisse qui montait en moi.

- Oui, c'est prévu depuis longtemps.

Elias se redressa brusquement, la colère déformant ses traits.

- C'est hors de question, Sarah ! Il est impossible pour moi de me séparer de toi pendant autant de temps !

Sa voix était forte, résonnant dans la pièce comme un coup de tonnerre.

- Je t'en prie Elias, moins fort, on pourrait nous entendre, suppliais-je.

Je tentai de me redresser, cherchant à apaiser la situation.

- Elias, s'il te plaît, essaie de comprendre. C'est seulement deux semaines. Je reviendrai après, et nous pourrons continuer comme toi tu veux.

Mais Elias n'entendait pas raison. Son visage était rouge de colère, et ses poings se serraient de manière menaçante.

- Non, Sarah ! Tu ne pars nulle part. Si tu n'annules pas ce voyage, je diffuserai tes vidéos partout sur internet. Je refuse de rester loin de toi à cause de ton connard de mec. C'est hors de question.

Les mots résonnèrent dans ma tête comme une sentence de mort. Je sentis les larmes monter, mais je les refoulai, déterminée à ne pas montrer ma faiblesse.

- Elias, c'est injuste. Tu ne peux pas me demander ça.

Il se pencha vers moi, son visage tout près du mien, et je pouvais sentir sa colère bouillonner.

- Tu crois que je plaisante, Sarah ? Je ne te laisserai pas partir avec lui. Alors, tu annules ce voyage, ou tu subiras les conséquences.

Chaque fibre de mon être voulait crier, hurler contre cette injustice, mais je savais qu'il avait le pouvoir de mettre ses menaces à exécution. Je sentais que j'étais prise au piège, une fois de plus, et que chaque décision que je prenais ne faisait que renforcer son emprise sur moi.

Les larmes que j'avais retenues finirent par couler, silencieuses.