Le Palais - 10

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Encore une fois, c'était comme si je rêvais pendant tout le trajet qui me conduisit depuis la porte de Joaquim jusqu'à la réception. Il faisait nuit noire et je pouvais à peine entendre le bruit de la fête qui battait son plein dehors. Mon état était diamétralement opposé à ce qu'il était une nuit auparavant. La première nuit j'étais terrifiée, apeurée, triste, en colère contre moi-même, la deuxième nuit, j'étais totalement calme. Certes la confusion régnait sans partage dans mon esprit. Mais rien ne se voyait sur mon visage. Je ne pouvais pas me voir mais je le savais très bien.

Je me suis assise devant mon écran et je me mis à consulter quelques sites internet. Je ne ressentais aucune colère, aucune peur et même aucune culpabilité. Je venais d'être « baisée » par un rustre qui ne m'a pas témoigné le moindre respect, je venais de tromper l'homme que j'aimais, je venais de trahir volontairement tout mes principes mais c'était comme si ça ne me faisait rien. Ça ne me faisait réellement rien.

« Comment ai-je pu changer autant en seulement vingt-quatre heures ? Ce n'était même pas vingt-quatre heures. Il y a une heure encore j'étais troublée et j'avais peur. Pourquoi suis-je si froide maintenant ? Je dirais même que, je me sens presque bien. Et puis maintenant que je me rappelle, cet homme n'avait pas fait que profiter de moi égoïstement. Il m'a même pénétrée sans protection maintenant que j'y pense. »

Ça ne me faisait rien non plus. J'étais totalement en paix avec mes actes, comme si ce que j'avais fait quelques minutes plutôt, je l'avais fait déjà des dizaines de fois. Je me sentais différente. J'étais différente.

Calmement, je restais là jusqu'à l'aube. Mon service terminé, Arthur passa me voir. Je m'attendais à ce qu'il me pose des questions sur le déroulement de la nuit, insinuant si j'avais fait telle ou telle chose mais il se contenta de consulter mon rapport et de me dire que je pouvais partir.

Je suis rentrée chez moi me changer ensuite direction l'université. Je me sentis en forme et bien concentrée pendant mes cours. Tout se déroula très bien. L'après-midi, je suis rentrée chez moi me coucher. Lucas m'appela pour me demander si j'allais mieux.

- Je vais très bien Lucas, merci de demander. Hier j'étais fatiguée. Je me sens mieux maintenant.

- Je passe te voir ce soir au boulot ?

Cette requête, sans comprendre pourquoi sur le coup, me révolta.

- Si tu veux Lucas, mais je préfères que tu viennes tôt.

Il y eut un court silence.

- Tu n'as pas envie que je viennes ? Demanda-t-il sur un ton neutre.

- Mais non, répondis-je avec frustration, pourquoi tu me demandes ça ?

- On dirait bien pourtant à ta manière de répondre.

- S'il te plaît Lucas ne commence pas à surinterpréter les choses. Viens me voir au boulot.

- Tu es sûre ?

- Mais oui je suis sûre.

- D'accord, à ce soir dans ce cas. Je t'aime.

- Moi aussi.

La conversation terminée. Je me suis jetée directement sur le lit. Je dormis d'un sommeil profond et à mon réveil, je me sentais totalement en forme. Et je n'avais qu'aucune chose en tête. Aller dans la chambre de Joaquim.

Je pris une douche. Je me fit aussi belle que possible et je sorti de chez moi. Qu'importe pour moi si Lucas venait ou pas. Au moment même où il partirait, lorsqu'il n'y aura plus personne à la réception, j'irais directement chez Joaquim et je lui demanderais de me prendre. Cette pensée me remonta le moral et me permit de rester aussi motivée que possible.

A peine arrivée à l'hôtel, aussitôt que j'avais franchis la porte de l'hôtel, une fois familaire me salua.

- Helloooo Sarah.

« Merde, Christine est là aujourd'hui. »

Les Passions de Sarah - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant