Soumission - 8

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Il était sept heures du matin quand je finis par me réveiller. A ma grande surprise, j'étais seule dans le lit. Visiblement, personne n'était revenu pour me refaire ma fête ou alors j'étais tellement dans les vapes que je n'ai rien sentis.

Mon corps était endolori, mon visage sec. En passant la main sur mon visage, je compris que c'était du sperme séché. Mon ventre criait famine et je me sentais sur le point de m'évanouir. Je n'avais presque rien mangé avec l'effort olympique d'hier soir. Enfilant une robe, je suis sorti de la chambre sur la pointe des pieds.

J'entendis des ronflements dans la chambre qui faisait face à la mienne. C'était sûrement Yannis. Descendant les escaliers sur la pointe des pieds, je me suis dirigée vers la cuisine pour aller voir s'il n'y avait pas quelque chose dans le frigo. Je vis Elias qui dormait sur le canapé à moitié nu.

« Je dois manger, il fait que je mange un truc sinon je vais m'évanouir. Si l'un d'eux se lève, il n'est pas impossible qu'ils cherchent encore à me baiser. »

Ouvrant le frigidaire avec d'infini précautions, je découvris qu'il avait encore des bananes et un peu de fromage. Je pris une banane et tout le fromage et je remontai les escaliers avec les mêmes précautions. Fermant silencieusement la porte derrière moi, je me suis jetée comme une affamée sur la nourriture.

Ensuite, assise au bord du lit, j'essayais de rassembler mes pensées. La faim qui torturait mon estomac avait disparu, mais un autre type de vide grandissait en moi, un vide émotionnel. La tentation de prendre une douche et de me débarrasser de la nuit précédente était forte, mais les mots de ceux qui m'avaient retenue hier soir me revenaient clairement : ne change rien. C'était bizarre, mais je les ai écoutés. Après tout, je ne voulais pas risquer de les contrarier.

Le calme de la chambre me laissait trop d'espace pour réfléchir, et mes pensées se tournaient inévitablement vers Lucas. Lucas, avec qui tout semblait si simple avant que tout ne devienne si compliqué. J'avais dû le quitter brutalement, lui qui ne connaissait rien de mes escapades, de cette autre vie que je menais loin de l'image de la fille sage qu'il croyait connaître. Mais cette séparation, c'était pour son bien. Mais était-ce vraiment pour lui, ou pour moi ? Pour éviter de voir la déception dans ses yeux s'il découvrait qui j'étais vraiment ?

Et là, un détail me frappa : nous étions le 22. Si les choses avaient été différentes, Lucas et moi serions en train de vérifier nos passeports, de faire les derniers préparatifs pour notre voyage aux Pays-Bas prévu pour demain. Une excursion que nous avions planifiée avec tant d'enthousiasme, parlant des musées que nous visiterions, des rues de Amsterdam que nous arpenterions main dans la main, loin de tout ce qui maintenant constituait ma réalité.

Ce pincement au cœur se transforma en une douleur sourde. Est-ce que Lucas pensait encore à moi ? Est-ce qu'il regrettait ce que nous avions partagé, ou avait-il effacé notre histoire de sa mémoire, me reléguant au rang d'une simple anecdote ? Peut-être était-il mieux sans moi, libéré des ombres que je traînais derrière moi.

Allongée sur mon lit, fixant le plafond, je me sentais plus seule que jamais. Le silence de la maison était pesant, et pourtant, il semblait le seul compagnon fidèle en ce moment, le seul témoin de la lutte intérieure que je menais entre mon passé avec Lucas et le chemin tumultueux que j'avais choisi depuis. Je réalisais combien Lucas me manquait, combien la simplicité de notre amour me manquait. Mais c'était une porte fermée maintenant, une partie de ma vie enveloppée dans le brouillard du passé. Tout ce que je pouvais faire, c'était espérer qu'il trouve le bonheur, même si c'était sans moi.

Tandis que je restais étendue sur mon lit, une nouvelle vague d'angoisse m'envahit. Elias. Ce prénom seul suffisait à déclencher une tempête de sentiments contradictoires en moi. Elias, avec qui les moments de passion étaient aussi intenses que dévastateurs. Chaque rencontre était un mélange toxique de désir et de répulsion, et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de revenir vers lui.

La question qui me hantait maintenant était de savoir si cette situation perverse allait perdurer indéfiniment. Elias avait en sa possession des vidéos de nos ébats, des preuves tangibles de mes excursions dans le monde de la débauche. Chaque nouvelle vidéo ajoutait une couche de menace à la pile déjà lourde de chantage potentiel. Allait-il utiliser ces vidéos pour me contrôler à jamais ? Étais-je destinée à vivre dans la peur constante que ma vie ne bascule dans le chaos si un jour il décidait de les rendre publiques ?

Je me sentais prise au piège, oscillant entre le plaisir intense que je trouvais dans ses bras et la haine profonde que je ressentais pour lui. C'était une dualité épuisante. À chaque fois que nous étions ensemble, je me perdais dans l'intensité de l'instant, mais une fois seule, la réalité de ma situation me frappait de plein fouet. Elias, cet homme que je désirais avec tant de ferveur, était aussi celui que je méprisais le plus au monde.

- Eh bien, tu es réveillée on dirait ?

Les Passions de Sarah - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant