Les Nouveaux Amants - 1

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Istanbul - Août 2017

- Où est-ce tu vas ? Dis-je en levant ma tête de l'oreiller. Reviens ici.

Esra, toute nue, se précipitait vers la salle de bain. Je cherchai confusément mon téléphone autour de moi puis je l'ai allumé pour voir l'heure. J'entendais l'eau de la douche qui commençait à couler. Il faisait frais ce matin-là, l'été à Istanbul était doux. Il ne faisait jamais très chaud pendant la journée et les matinées étaient accompagnées de brises magnifiques. Je suis passée devant la fenêtre de la chambre pour respirer un grand coup d'air frais ensuite je me suis dirigée à mon tour vers la salle de bains.

- Esra ?

Esra ne semblait pas m'entendre. En entrant dans la salle de bain, je la vis se frictionner sous la douche italienne. Sans faire de bruit, je suis entrée à mon tour et je me suis collée à son dos.

- Non Sarah s'il te plaît, je vais être en retard au travail.

Esra était ma petite trouvaille. En arrivant à Istanbul neuf mois plus tôt et après être tombée sous le charme de cette ville si immense et si magnifique, j'avais demandé Alex s'il accepterait qu'on y passe quelques mois voire plus. La naissance de mon enfant ne facilitait pas une décision pareille mais Alex fini par accepter. Cependant, notre vie n'était pas de tout repos. Alex était à Istanbul au mieux une semaine par mois et moi, je voyageais une à deux fois par mois en Espagne pour visiter mon enfant qui vivait chez ses grands-parents. Mais je ne le regrettais pas.

Istanbul, était de loin plus magique que tout ce que j'avais lu jusque-là, le Turquie était diamétralement opposé à l'image qu'on se faisait d'elle. La sécurité régnait partout, les gens étaient respectueux et accueillants et tout était, du moins à l'époque, très abordable. L'appartement dans lequel je vivais qui était très grand et dans un quartier chic, coûtait à peine six cents euros à l'époque. De plus, l'immensité de la ville, les monuments historiques, les bars, les restaurants, les événements, les concerts, offraient une multitude de choix et faisaient qu'on ne pouvait s'ennuyer à Istanbul. En définitive, j'y avais trouvé une liberté que je n'avais jamais connu auparavant.

Il y avait néanmoins un fâcheux inconvénient. Les turcs, pour la grande majorité, ne parlaient que le turc. Pas même quelques mots d'anglais. Je compris donc dès le départ que si je voulais m'adapter et profiter de la vie à Istanbul, il fallait absolument que j'apprenne le Turc. J'avais fait des recherches et j'avais compris que les gens qui maîtrisaient le français et l'arabe pouvaient apprendre le turc très rapidement dans le sens où cette langue regorgeait de mots français et arabes.

Comme je me considérais intelligente et que j'avais du temps à revendre, je me suis inscrite à des cours accélérés de Turc et c'est là que j'ai fait la connaissance d'Esra. C'était ma professeure de Turc.

Je sus dès le moment où je la vis que j'allais avoir une aventure avec elle. Elle avait exactement mon âge, vingt-cinq ans à l'époque, et elle enseignant le turc aux étrangers anglophones. Il était déjà extraordinaire de trouver une jeune femme qui parlait aussi bien anglais et c'était encore plus extraordinaire quand cette même jeune femme était belle.

Oui, Esra avait beau être faible et parfois même ennuyeuse, elle avait une beauté à couper le souffle avec ses cheveux châtain clair, ses yeux verts et son visage beau et sans imperfections. Elle avait la même taille que moi et avait un corps superbe, elle passait son temps à faire du sport. Son corps était parfaitement sculpté sans être musclé. Bref, je la voulais.

Dès la fin du premier cours, j'ai réussi à la convaincre de prendre un café avec moi pour mieux m'expliquer la vie à Istanbul parce que je me sentais « seule et apeurée ». Elle accepta et nous primes notre premier café ensemble. Elle était réservée et faisait tout pour être sérieuse et garder une distance professeur élève mais je réussi facilement à contourner ses défenses. Esra était belle mais n'était pas du tout intelligente.

Bientôt, c'était une habitude pour nous deux d'aller ensemble après les cours prendre un verre et manger. Elle s'ouvrait de plus en plus à moi me racontant tous les détails de sa vie. Qu'elle venait d'une famille assez conservatrice de l'est, qu'elle avait déménagé à Istanbul pour avoir plus de liberté et que depuis cinq ans elle entretenait une relation amoureuse avec un homme aussi paumé qu'elle. Ils se séparaient et se remettaient ensemble au moins une fois par semaine et leur relation ne semblait présenter aucune perspective d'avenir. C'était évident pour tout le monde sauf pour eux.

A l'époque, j'avais déjà repris mes activités libertines, suite à un accord que j'ai passé avec Alex et dont je parlerai plus loin. C'était la deuxième fois que je voulais avoir une femme depuis Isabela, qui me manquait terriblement et qui ne répondait à aucun de mes appels.

Tout au long des semaines, je jouais avec Esra, lui lançant des signaux perturbants. Il était clair qu'elle n'avait jamais envisagé ou même imaginé avoir une relation avec une femme, et son expérience sexuelle avec son compagnon semblait quasi-nulle. J'étais bien sûr déçue en apprenant que le sexe pour elle, consistait à se frotter l'un contre l'autre dans la position du missionnaire, mais je me suis dit que je m'occuperais de ce détail plus tard.

Je voyais bien que les regards que je lui jetais, les caresses que je lui faisais et ma façon de lui parler la troublaient beaucoup. Je pense qu'elle ne savait pas elle-même ce qu'elle ressentait. Je l'invitais souvent chez moi quand Alex était absent et on passait la nuit à parler de tout et de rien, à boire du vin et à rire. En réalité, je l'habituais sans qu'elle s'en rende compte à mes touchers, à mes caresses. J'étais devenue physiquement intime avec elle, sans qu'elle s'en aperçoive. A sa façon de réagir à mes caresses, il était évident qu'elle n'avait jamais ressenti une telle intimité avec quelqu'un auparavant.

Esra était bête mais elle était digne de confiance. Je savais que pour la séduire et la faire rentrer dans mon monde, il fallait que je m'ouvre un peu à elle. Je lui ai raconté que j'étais mariée, que mon mari était rarement présent et que surtout, j'avais de petites aventures de temps en temps. Elle me regardait toujours avec de gros yeux, absorbant mes paroles avec fascination. Tout ce que je lui racontais l'impressionnait et bientôt, malgré la fin des cours que je prenais avec elle, elle ne me quittait plus, sauf pour aller voir son petit ami idiot.

Elle ne comprenait pas ce qu'elle vivait avec moi mais se laissait aller, comprenant qu'elle n'avait rien à craindre de moi et que vu que j'étais étrangère, ça n'allait jamais impacter sa vie. C'était en Mai la première fois que je lui fis l'amour. Après une énième dispute avec son mec, deux bouteilles de vins et une conversation bien longue et ennuyeuse, je l'ai prise dans mes bras et je l'ai embrassée avec tendresse. Son corps s'était raidit comme une planche pendant deux secondes avant de se détendre et de se laisser aller. Dieu merci, elle avait beau n'avoir aucune réelle expérience sexuelle, elle embrassait comme une déesse. A peine quinze minutes plus tard, au lit, pour la première fois de sa vie, une autre personne qu'elle-même la faisait jouir. Elle poussa un tel cri que je cru sur le coup qu'elle allait s'évanouir.

Esra était tout sauf une hypersexuelle, après son orgasme, il fallait lui donner au moins trente minutes pour qu'elle retrouve ses esprits et qu'elle puisse baiser à nouveau. Mais ça ne me dérangeait pas, elle était devenue mon élève, ma protégée et j'avais beaucoup d'affection pour elle. Bien sûr, que ce soit sur le plan sexuel ou émotionnel, ce n'était rien comparé à ce que j'avais vécu avec Isabela mais je n'en voulais pas à Esra pour ça.

Depuis ce jour-là, hormis les fois où Alex était à Istanbul et les fois où j'avais des plans avec d'autres amants, Esra était toujours avec moi.

- Non, s'il te plaît ma chérie, résistait-elle, je dois aller au travail.

Collée contre son dos, je lui tenais un sein d'une main alors que de l'autre je commençais à la masturber doucement. Je sentis sa résistance faiblir.

- Allons détends toi ma belle, lui murmurais-je à l'oreille, profite bien.

J'adorais sentir son corps onduler contre moi pendant que je lui donnais du plaisir. Elle tourna légèrement la tête pour que nous puissions nous embrasser. Le corps d'Esra n'avait aucun secret pour moi. Bientôt, un orgasme la dévasta et je la sentis sur le point de s'effondrer. Et je l'ai retournée doucement et je l'ai plaquée contre le mur.

- Oh je t'aime Sarah, me dit-elle dans un râle.

Je l'embrassais tendrement ensuite appuyant sur ses épaules, je la mis à genoux devant moi et je mis une main sur ma chatte.

- A ton tour chérie, fais-moi jouir. 

Les Passions de Sarah - Tome VOù les histoires vivent. Découvrez maintenant