Les Passions de Sarah - Tome V

Héraklion - 2

Lorsque j'ai débarqué à Héraklion, la première chose qui m'a frappée fut la lumière. Une lumière dorée, douce et chaleureuse, qui enveloppait la ville d'une aura presque mystique. C'était le début de l'automne, et pourtant, l'atmosphère avait gardé la douceur d'un été qui ne voulait pas tout à fait s'éclipser. Alex m'attendait à l'aéroport.

Nous avons pris un taxi pour rejoindre notre hôtel, situé non loin du centre-ville. Durant le trajet, je ne pouvais m'empêcher de regarder par la fenêtre, fascinée par ce que je voyais. Héraklion avait une beauté inattendue, presque cachée. La ville semblait s'étendre nonchalamment le long de la côte, baignée par la mer Égée.

- Regarde ça, Alex, c'est magnifique, lui dis-je, encore sous le charme de ce premier contact visuel.

- Oui, c'est différent de ce à quoi je m'attendais. Il y a une tranquillité ici... mais aussi quelque chose de vivant, presque palpable, répondit-il, en posant sa main sur la mienne.

Une fois arrivés à l'hôtel, nous nous sommes rapidement installés dans notre chambre, un petit cocon avec une vue imprenable sur la mer. Le soleil commençait à descendre à l'horizon, teintant le ciel de nuances d'orange et de pourpre. Nous n'avons pas tardé à repartir, avides de découvrir les trésors que cachait cette ville crétoise.

En déambulant dans les rues de la vieille ville, je fus frappée par l'architecture, mélange harmonieux d'influences vénitiennes, byzantines et ottomanes. Les ruelles pavées étaient bordées de petites boutiques artisanales et de tavernes accueillantes. Malgré la fin de la haute saison touristique, la ville vibrait encore d'une énergie surprenante. Les locaux allaient et venaient, les terrasses étaient pleines de vie, et je me sentais soudain connectée à cette effervescence tranquille.

- On dirait que la ville refuse de se plier au rythme des saisons, murmurai-je, fascinée par ce contraste entre la douceur de l'automne et l'activité qui régnait autour de nous.

- Oui, c'est comme si le temps s'écoulait différemment ici, acquiesça Alex, en souriant.

Nous avons passé l'après-midi à explorer les nombreuses attractions de la ville. Notre première visite fut pour le musée archéologique d'Héraklion. Je me suis surprise à m'attarder longuement sur tout ce que je voyais.

- C'est incroyable de penser que ces œuvres ont des milliers d'années, dis-je à Alex, toujours fascinée par la précision des détails.

Après le musée, nous avons continué notre exploration en nous dirigeant vers la forteresse de Koules, qui se dressait fièrement à l'entrée du port. De ses remparts, la vue sur la mer était à couper le souffle.

- Tu peux imaginer ce lieu en pleine action, à l'époque des pirates et des conquêtes ? lança Alex, son regard perdu au loin.

- Oui... et pourtant, aujourd'hui, c'est tellement paisible, répondis-je, un sourire aux lèvres.

Le soir, nous avons dîné dans une petite taverne en bord de mer, où le propriétaire, un homme d'un âge avancé mais plein de vitalité, nous a régalés de spécialités locales. Le repas, accompagné d'un vin blanc frais, s'est déroulé sous un ciel étoilé, bercé par le doux murmure des vagues.

En retournant à l'hôtel, main dans la main avec Alex, je ne pouvais m'empêcher de me sentir comblée. Héraklion, avec sa beauté sauvage, son histoire riche, et son énergie inaltérable, avait su me séduire dès les premières heures. Pourtant, une petite voix au fond de moi murmurait que quelque chose manquait, un frisson supplémentaire.

Le lendemain soir, alors que nous dînions, je décidai d'aborder le sujet avec Alex.

- Tu sais, Alex, commençai-je doucement, en jouant avec les bords de mon verre, je me disais... que dirais-tu d'ajouter un peu de piment à notre séjour ici ?

Il me regarda, intrigué mais aussi légèrement méfiant.

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Je pris une profonde inspiration.

- Et si... on invitait quelqu'un d'autre à nous joindre ? Juste pour une soirée, pour essayer quelque chose de nouveau, de différent. On n'a jamais essayé le grec.

Il fronça légèrement les sourcils, et je pouvais voir les rouages de son esprit se mettre en marche.

- Sarah, ce n'est pas aussi simple. Ce genre de choses... ça doit être bien préparé, et tu le sais.

- Je sais, répondis-je en posant ma main sur la sienne, mais je pense que c'est jouable.

Il resta silencieux un moment, réfléchissant. Je pouvais voir qu'il pesait le pour et le contre, mesurant les risques.

- Je ne suis pas contre, finit-il par dire lentement, mais je ne sais pas comment faire ici, je n'ai aucun repère et je ne sais pas comment ces gens réagissent à ce genre de pratiques. C'est important à ce point ?

Je souris.

- Laisse-moi faire, répondis-je, je vais en trouver un.