Amour Perdu - 4

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- Je crois qu'il est un peu trop tôt pour appeler Etienne tu ne trouves pas ?

Je finissais d'enregistrer le numéro d'Etienne sur mon téléphone.

- Oui, dis-je, je l'appellerai dans une heure, normalement il sera joignable.

Claire avait le regard sombre.

- Et tu vas faire quoi ? Me demanda-t-elle.

Je levai les yeux vers elle.

- Je vais me renseigner sur Isabela, lui dis-je, c'est quoi cette question ? Peut-être qu'il a son numéro ou son adresse.

Elle sirota son café en regardant l'évier.

- D'accord, reprit-elle. Supposons qu'il te donne le numéro d'Isabela, tu comptes faire quoi ?

- L'appeler Claire, c'est quoi cette question à la con ?

Elle soupira et posa sa tasse.

- Je sais, dit-elle fermement, et ensuite quoi ? Tu vas lui dire quoi ?

Je la regardai en fronçant les sourcils.

- Tu vas lui dire quoi Sarah ? Répéta Claire. Salut Isabela, c'est moi Sarah. Tu sais la fille avec qui tu as partagé ton lit pendant des mois et des mois. Je t'appelle pour te demander pourquoi tu m'as abandonnée.

Les paroles de Claire me contrariaient et je devinais pour quelle raison. Cependant, réprimant ma colère, je répondis calmement.

- A peu près ça oui.

Claire tapa de la main sur la table et se leva.

- Et tu t'attends à ce qu'elle te réponde quoi ? Si elle t'a ignorée pendant tout ce temps, tu penses qu'elle va te dire quoi ?

- Du calme Claire, répondis-je en haussant le ton, ce n'est vraiment pas le moment de m'énerver.

- Ah oui ? Eh bien pose toi la question vu qu'on en parle. Je ne comprends pas pourquoi tu lui cours après.

J'ai posé ma tasse à mon tour.

- Je ne lui coure pas après Claire, j'ai besoin qu'elle m'éclaire sur son comportement.

Elle sourit tristement.

- Tu te fous de moi. Tu es amoureuse d'elle, voilà l'explication. Tu es amoureuse d'une femme qui n'en a absolument rien à foutre de toi.

Je soupirai.

- Claire, dis-je en adoucissant mon ton, je comprends que tu sois en colère. Nous avons eu une nuit magnifique hier alors ne gâche pas tout. Tu espérais quoi ? Que je reste ici avec toi ? Ma vie n'est plus en France tu sais ? Et je me suis remise avec mon mari.

Elle tapa des mains.

- Tu t'es remise avec ton mari ? Je sais que j'étais bourrée hier mais je me rappelle que tu m'as dit que tu vivais en Turquie alors que ton mari était resté en Espagne. Tu peux bien échanger Istanbul contre Paris, où est le problème ?

- Ne dis pas de bêtises Claire.

- Ce ne sont pas des bêtises, s'écria-t-elle. Tu es bien restée ici un an avec Isabela, tu peux toujours le refaire. Je reste ici moi et même si je pars dans quelques mois, on peut emménager ensemble.

J'étais totalement sidérée. Doucement je me suis levée et j'ai claqué des doigts devant le visage de Claire.

- Heo Claire réveille-toi ! Nous avons baisé hier, je ne t'ai pas demandée en mariage. C'était génial. Tu es une excellente amante mais c'est tout, je n'ai aucune intention d'aller plus loin avec toi.

- Et pourquoi pas ? Ne me dis pas que tu n'as pas aimé ce que nous avons partagé hier et ce matin aussi d'ailleurs.

Je mis mes mains sur mon visage.

- Claire, je suis désolée de t'avoir donné de faux espoirs mais je n'avais aucune intention de partager autre chose que ton lit.

Je baissai les mains pour voir son visage crispé par la peine.

- Et puis d'ailleurs, il vaut mieux que je m'en aille.

Je me suis dirigée vers le salon où j'avais déposé mon sac et ma petite valise la veille et je me suis dirigée vers la porte de l'appartement.

- Tu vois ? C'est peut-être pour ça qu'Isabela t'a jetée, tu n'as aucune fierté, dit Claire en me prenant par la main.

Je me suis retournée vers elle.

- Ça suffit Claire. Surveille tes paroles, il y a des choses dont tu ignores tout.

- Lesquelles ? Eclaire-moi. Pourquoi est-ce que tu fais autant d'efforts pour une femme qui t'a totalement supprimée de sa vie ? Je suis là moi, je ne ferai jamais une chose pareille.

Je me suis à nouveau retournée et je mis ma main sur la poignée de la porte.

- S'il te plaît Sarah, me supplia Claire, réfléchis à ma proposition au moins. Toi et moi, ça peut faire une belle histoire. Je sais que je ne suis pas Isabela mais moi je ne t'abandonnerai jamais.

- Lâche ma main Claire s'il te plaît, dis-je en sentant mes yeux s'obscurcir par la colère.

- Non.

- Lâche je te dis.

Je tentais de la repousser gentiment mais elle s'accrochait à moi comme une possédée.

- Claire calme toi, dis-je, sentant ma patience me quitter.

- Tu n'as pas à la contacter, tu veux être quoi ? La salope d'une femme qui se croit au-dessus de tout.

- Surveille tes paroles Claire, lui dis-je en repoussant violemment sa main.

- Si, c'est ce que tu es. Tu es une trainée qu'elle a ramassée et qu'elle a jeté le jour où elle a compris que c'était fini.

Sans même m'en rendre compte, je giflais Claire. Cette dernière, aussi surprise que moi, recula de deux pas, en se tenant la joue. Elle me jeta un regard si triste que je regrettai instantanément mon acte.

- Je suis désolée Claire, dis-je, vraiment désolée.

Je suis sortie en refermant la porte derrière moi. 

Les Passions de Sarah - Tome VOù les histoires vivent. Découvrez maintenant