Esra - 6

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Les semaines se sont écoulées dans une sorte de tourbillon, une période où j'ai entrepris une quête qui, en apparence, semblait simple mais qui s'est révélée bien plus complexe. Trouver un amant pour Esra, un homme qui ne soit pas turc, qui réponde à mes critères élevés (beaucoup pour son initiation), était une tâche ardue.

Esra, avec sa douceur naturelle et sa beauté délicate, méritait quelqu'un de spécial, quelqu'un qui pourrait la sortir de la torpeur émotionnelle et sexuelle dans laquelle elle s'enfonçait de plus en plus avec son petit ami sans la choquer. Mais à chaque rencontre, à chaque candidat que je trouvais, il y avait toujours quelque chose qui clochait. L'un était trop possessif, un autre manquait de charme ou, pire encore, certains n'étaient pas à la hauteur de mes attentes en matière d'aura sexuelle. Ce que je voulais pour Esra, c'était un homme qui puisse lui offrir ce que je ne pouvais pas lui donner, un expérience hétérosexuelle torride mais respectueuse.

Mais au fil des semaines, je voyais bien que son enthousiasme pour cette idée faiblissait. Elle devenait de plus en plus réservée, peut-être même un peu craintive, à l'idée de s'ouvrir à quelqu'un d'autre. Pourtant, je ne voulais pas abandonner. Pour moi, cette quête n'était pas seulement pour elle, mais aussi pour moi. C'était un moyen de la libérer d'une relation qui, à mes yeux, ne menait nulle part et de l'aider à découvrir une autre facette de sa sexualité, une facette qu'elle ignorait encore. Mais rien ne semblait fonctionner. Chaque piste se transformait en impasse.

Et puis, un jour, alors que je commençais à désespérer, un message inattendu est apparu sur mon téléphone. Vassilis. Juste ce nom a suffi pour faire jaillir un flot de souvenirs, un mélange de chaleur, de soleil grec, et de passion. Vassilis, l'amant que j'avais rencontré à Héraklion, cet homme au charme méditerranéen, viril et doux à la fois, qui m'avait fait vibrer durant ces quelques jours en Grèce. Je n'avais pas prévu de le revoir, mais son message était clair : il serait à Istanbul dans quelques semaines et il voulait me voir. Un sourire s'est dessiné sur mes lèvres alors que je relisais son message.

C'était l'occasion rêvée.

Vassilis n'était pas turc, il était exactement le genre d'homme que je recherchais pour Esra. Charismatique, expérimenté, et surtout, excellent amant, un sentiment que je savais qu'Esra pourrait apprécier.

Sans perdre une minute, je lui ai répondu, l'invitant à venir passer quelques jours chez moi. Je ne lui ai pas parlé d'Esra. Pourquoi ? Parce que je voulais que cette rencontre se fasse naturellement, sans pression, sans préjugés. Je voulais voir comment ils interagiraient sans qu'il sache qu'il était, en quelque sorte, mis à l'essai. Pour Esra, je lui ai simplement dit que j'avais un ami de passage, quelqu'un que j'avais rencontré lors de mes voyages, et que je pensais qu'il serait agréable qu'elle le rencontre.

Les jours précédant le retour de Vassilis à Istanbul se déroulèrent comme une lente montée en tension. Esra, qui avait d'abord accueilli l'idée de trouver un amant avec une certaine curiosité, commençait maintenant à se rétracter. Chaque fois que le sujet revenait sur le tapis, je pouvais voir l'incertitude dans ses yeux, une hésitation que je savais être alimentée par la peur de l'inconnu. Pourtant, je ne voulais pas abandonner. Esra méritait d'explorer de nouveaux horizons, de se libérer des chaînes invisibles que son passé et son environnement actuel avaient posées autour d'elle.

« Tu vas voir Esra, très bientôt, tout ça sera réglé et tu me remercieras, pensai-je ».

Mais le temps pressait, et je devais aussi me concentrer sur une autre tâche tout aussi délicate.

Les Passions de Sarah - Tome VOù les histoires vivent. Découvrez maintenant