Les Passions de Sarah - Tome V

Les Nouveaux Amants - 8

- Tu les as laissés te baiser sans capotes ? Mais tu es inconsciente Sarah ! me hurla Alex à l'autre bout du fil.

Je fermai les yeux.

- Tu aurais préféré que je te mente Alex ? Je crois qu'ils sont clean et puis de toutes manières, j'ai un contrôle dans quelques jours alors détends toi.

- Je t'avais donné des instructions claires, mais tu n'écoutes jamais rien, ce n'est pas possible.

- Alex, je t'en prie. Je veux que tu te calmes. Je ne suis plus la même qu'avant.

- Difficile à croire.

Je décidai de ne pas répondre à la provocation.

- Je reviens dans moins de dix jours d'accord ? D'ici là, personne ne va me baiser, ni Tolga, ni Deniz, ni personne. Je vais me contenter de ma petite Esra.

J'appelais Esra ma petite malgré que nous avions le même âge. Mais je sentais que j'avais dix ans de plus qu'elle.

- J'espère bien parce que tu commences sérieusement à me stresser.

- Détends-toi mon amour, tu me connais, je te raconte tout. Aller passe une bonne soirée.

- Toi aussi, je t'aime.

- Je t'aime aussi mon beau.

Esra, toujours calme et réservée, m'attendait dans le salon.

- Tu sais que tu vas beaucoup me manquer ? Me dit-elle en me lançant un regard de biche.

- Ne dramatise pas Esra, dis-je avec impatience, je ne pars que dans dix jours et je ne reste qu'une semaine alors ne me fais pas de scène comme si j'allais en guerre s'il te plaît.

Elle se tut et baissa les yeux.

J'étais consciente que j'étais souvent dure avec elle mais je ne supportais pas son mélodrame et elle excellait dans ce domaine. Je la pris dans mes bras.

- On va passer ces jours ensemble ensuite je partirais et je reviendrai, comme toutes les autres fois.

- Tu ne vas pas me laisser tomber n'est-ce pas ?

- Comment ça te laisser tomber ?

Elle me regarda avec toute l'innocence du monde.

- Tu es un peu comme ma partenaire, répondit-elle en rougissant, je n'ai pas envie de passer du temps sans toi.

Ce qu'elle me dit me frappa droit dans le cœur. C'était moi, deux ans auparavant, qui disait les mêmes choses à Isabela, et cette dernière qui me disait que nous n'étions pas en couple. Je sentis mon cœur se serrer. Isabela me manquait et j'avais aussi de la peine pour Esra.

- Oh ma belle, lui dis-je en l'embrassant tendrement. Je pensais que tu avais déjà un partenaire, un partenaire pas con du tout.

Elle me sourit.

- Oui mais ce n'est pas pareil.

- Tu veux dire que me préfères à lui ? Lui dis-je en rigolant.

Elle resta silencieuse un moment.

- La plupart du temps oui.

- Comme c'est mignon, lui dis-je en lui pressant un sein.

Elle gloussa de plaisir comme un enfant.

- Tu sais quoi ? Lui dis-je. Tu vas aller dans la chambre, tu vas te faire belle et je viendrai te récompenser pour cette belle déclaration d'amour.

Elle sauta du lit et s'en alla en courant.

Le sexe ne dura pas longtemps, nous eûmes le temps de jouir chacune une fois ensuite Esra s'endormait dans mes bras. J'avais beaucoup d'affection pour elle mais elle commençait à me poser problème. Je me rendais compte qu'elle avait développé pour moi des sentiments réels et je me doutais qu'elle était plus amoureuse de moi que de son copain, mais je savais qu'elle ne pourrait pas s'en rendre compte elle-même. L'homosexualité était pour elle un tabou qu'elle ne pouvait concevoir. Le fait qu'elle était amoureuse de moi, ou même attirée par moi, devait créer en elle de grands cataclysmes.

Je savais que notre relation ne pouvait pas durer pour toujours mais je savais aussi que me retirer soudainement ne ferait que la briser.

« Était-ce donc ça le dilème que ressentait autrefois Isabela à mon égard ? Mais Isabela avait aussi de vrais sentiments pour moi, moi je ne ressentais pas de sentiments amoureux pour Esra, juste une certaine passion ou affection. Qu'aurait-fait Isabela dans cette situation ? J'aurais bien aimé lui poser la question. »

Je finis par m'endormir à mon tour.