Dans une semaine, nous rentrons chez nous. Une semaine que j'entraîne Matheo intensivement, surtout à l'Occlumencie, espérant le sauver. Car une chose est sûre : si le Maître lit en lui, il n'appréciera pas ce qu'il verra.Depuis notre baiser, nous nous sommes beaucoup rapprochés, mais pas physiquement. Chaque soir, nous nous retrouvons à la tour d'astronomie pour parler de tout et de rien. Matheo est tactile, bien plus que moi. Pourtant, j'aime ça. C'est sa façon de me montrer qu'il est là, qu'il ne partira pas. Nos discussions nocturnes finissent toujours de la même manière : moi blottie dans ses bras, à la fois apaisée et terrifiée. Nous ne nous sommes plus embrassés depuis ce soir-là. Et ça, c'est entièrement ma faute.
Parce que j'ai peur.
Admettre qu'il est important pour moi est déjà une faiblesse. Mais le sentiment ne fait que grandir, comme une flamme dévorante. Je suis attirée par lui, irrémédiablement, comme un papillon vers une lumière brûlante. Mais les flammes brûlent, et je ne peux pas me permettre de me consumer pour lui. Pourtant, chaque fois que je croise son regard, que j'entends son rire, mon cœur s'emballe. Une partie de moi veut céder : qu'il me prenne dans ses bras, qu'il me dise qu'il m'aime, qu'on oublie tout ce qui nous entoure.
Mais je n'ai pas été éduquée pour ça. On m'a appris à être crainte, à être forte, à être une stratège. Jamais à aimer. Et pourtant, est-ce vraiment ce qui m'arrive ? Est-ce que je suis en train de tomber amoureuse de Matheo Jedusor ?
Une voix me tire de mes pensées.
— Tu étudies quoi ?
Je sursaute légèrement. Évidemment, le voilà. J'étais seule dans la bibliothèque, perdue dans mes réflexions, et il est arrivé sans un bruit. Définitivement, il me rend faible.
— Les Contes des Anciens : Guerres et Héros.
— C'est quoi, ça encore ?
— Les légendes des anciennes guerres. Comment des sorciers extraordinaires s'en sont sortis.
— Tu aimes les légendes, toi.
— Surtout qu'il y a toujours un fond de vérité. Leur stratégie, leurs tactiques, tout peut nous être utile. Et puis... c'est passionnant.
Il sourit en coin.
— Un vrai rat de bibliothèque, mon cœur.
— Ne me compare pas à Granger.
Son rire éclate, attirant quelques regards irrités. Je lui fais signe qu'on sorte, et il m'entraîne près du lac. L'air frais de l'automne caresse ma peau, mais je remarque qu'il ne lâche pas ma main.
— J'aime bien cet endroit, dit-il en observant les reflets argentés de l'eau.
— C'est que tu n'as jamais vu les sirènes rôder. Crois-moi, elles ne sont pas très... accueillantes.
— Depuis que je sais que vous avez un arbre qui boxe tout le monde, plus rien ne m'étonne.
— Le saule cogneur, rectifié-je, amusée.
Il roule des yeux, désabusé par tout ce qu'il qualifie de "machins magiques".
— Alors, princesse, on est samedi. Qu'est-ce qu'on fait ? Une fête ?
— Pas du tout. Rogue a convoqué la maison ce soir.
— Pour nous dire quoi ?
— Un rappel du règlement, probablement, et un point sur les activités extérieures. C'est la pagaille dehors. Beaucoup de parents n'ont pas envoyé leurs enfants cette année, la situation est tendue.
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L'oubliée
FanfictionDans chaque histoire il y a des oubliés. Nous savons tous ici la finalité : le bien gagne face aux forces du mal. Mais nous oublions une partie, un élément important de cette guerre. Elle. Ness Lestrange a une mission pour sa sixième année à Poudlar...