Plus que quatre jours.Quatre foutus jours avant cette maudite semaine avec le Maître. Le compte à rebours tambourine dans ma tête, une horloge invisible qui ne cesse de tourner. Ness est blottie contre moi, son dos contre mon torse, dans notre tour d'astronomie. C'est notre refuge, là où le reste du monde semble disparaître, ne laissant que nous deux. Pourtant, ce soir, même cet endroit semble incapable de la calmer complètement. Je sens son corps tendu, comme un fil prêt à rompre.
— On est censés le voir qu'une fois, non ? murmuré-je, brisant le silence. Qu'est-ce qu'il se passera le reste du temps ?
Elle frissonne légèrement, et je déteste ça. La peur la rend fragile, et Ness Lestrange n'est pas censée être fragile. Pas elle.
— Peut-être... un entraînement, souffle-t-elle. J'espère pas.
Je resserre instinctivement mon étreinte autour d'elle, comme si la serrer plus fort pouvait la protéger de ce qui nous attend. Je sais que ça ne change rien, mais elle se détend un peu contre moi. Et c'est tout ce qui compte.
Je ne sais pas vraiment comment décrire ce qu'il y a entre nous, et honnêtement, je m'en fiche. Ce n'est pas une relation qu'on peut mettre dans une case ou nommer avec des mots simples. Ness déteste les étiquettes, et je sais que la moindre tentative de la définir pourrait la faire fuir. On ne s'est plus embrassés depuis un moment, mais bordel, j'en crève d'envie. Pourtant, j'attends qu'elle fasse le pas. Pas question de la brusquer.
Un bâillement échappe à ses lèvres, et je souris.
— Fatiguée, princesse ?
Elle nie doucement avec la tête, mais je ne la crois pas une seconde.
— Je t'ai connue meilleure menteuse. Allez, au lit, mon cœur.
Je desserre mon étreinte, prêt à la laisser partir, mais ses mains m'agrippent soudainement, me retenant.
— Encore un peu, s'il te plaît, murmure-t-elle, presque honteuse. Je... je veux pas que tu me lâches.
Sa voix vacille, et elle baisse la tête, ses joues rougies par l'embarras. Je l'adore comme ça. C'est une facette d'elle que peu de gens voient, si ce n'est personne. Elle est vulnérable, humaine. Et putain, ça la rend encore plus belle.
— Ne baisse pas la tête, mon cœur, dis-je doucement. Tu as le droit de me vouloir près de toi. Et crois-moi, je ne pourrais jamais te le refuser.
Un autre bâillement lui échappe, et je ris doucement.
— Mais en revanche, tu es épuisée. Je t'ai vue ces derniers temps. Plus les vacances approchent, plus tes cernes grandissent.
— J'arrive pas à dormir, avoue-t-elle. Ça cogite trop, là-haut. Mais avec toi... avec toi, ça va mieux.
Ces quelques mots suffisent à me rendre invincible. Putain, je pourrais affronter le monde entier juste pour l'entendre dire ça encore une fois.
— Dors avec moi cette nuit, proposé-je, presque à mi-voix.
Elle semble hésiter, perturbée.
— Du calme, princesse. Je ne te propose pas une nuit de sexe endiablé, simplement de dormir dans mes bras.
Son visage s'empourpre, et je mords l'intérieur de ma joue pour ne pas rire. Elle finit par hocher la tête, sans un mot. Ness, quand elle est dépassée par ses émotions, se tait. Elle agit. Et j'ai appris à m'y faire.
Sans lâcher sa main, je la guide vers les cachots, puis jusqu'à ma chambre. Je lui tends un t-shirt, large et confortable, pour qu'elle soit à l'aise. Je me tourne, lui laissant un peu d'intimité pour se changer. Après un moment, sa main froide effleure mon bras, son signal que je peux me retourner.
Elle porte mon t-shirt, sans rien d'autre, et bordel, la vue est à la fois magnifique et un supplice. Des pensées peu recommandables me traversent l'esprit, mais je les chasse aussitôt. Elle a besoin de repos, pas de ça.
Je me débarrasse de mes vêtements, restant simplement en caleçon. Je sens son regard sur moi, et je lève un sourcil.
— La vue te plaît ? plaisanté-je.
Elle détourne vite les yeux, mais ne répond rien. Je souris, amusé, et lui fais signe d'aller se coucher.
Sous la couette, elle reste immobile un instant, comme si elle hésitait. Puis, d'un coup, elle se rapproche, nichant sa tête dans mon cou et enroulant une de ses jambes autour de moi. Bordel, je suis bien comme ça.
— Bonne nuit, princesse, murmuré-je.
Je respire son odeur, douce et familière, et je sens son corps tout contre le mien. C'est ça, mon refuge. Elle.
Ness Lestrange, tu m'as eu dès le premier regard. Et bordel, je crois bien que je suis tombé amoureux de toi.
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L'oubliée
FanfictionDans chaque histoire il y a des oubliés. Nous savons tous ici la finalité : le bien gagne face aux forces du mal. Mais nous oublions une partie, un élément important de cette guerre. Elle. Ness Lestrange a une mission pour sa sixième année à Poudlar...