Épilogue

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La guerre est finie, princesse.

La tour d'astronomie est silencieuse, enveloppée dans un voile de nuit. Les décombres du passé semblent résonner encore des cris et des échos de la guerre. Je m'appuie sur la rambarde brisée, une cigarette entre les doigts, et je laisse le vent glacé mordre ma peau.

Je murmure ces mots pour moi-même, pour toi, peut-être pour ce ciel étoilé qui n'écoute pas. Un sourire amer étire mes lèvres.

Potter a bien vaincu mon père. Dire qu'il ne sait même pas que, sans ton carnet, on n'y serait jamais arrivé. Sans toi, on n'aurait jamais pu trouver les Horcruxes. Personne ne sait quel rôle tu as joué dans cette guerre.

Je tire une bouffée sur ma cigarette, le goût amer emplissant ma gorge.

Certains ne savent même pas que tu es... morte. Je t'ai vue t'effacer, disparaître dans leurs yeux

Ma voix se brise légèrement, mais je me reprends.

J'ai vu ta mère, d'ailleurs. Molly Weasley l'a fait exploser. Ou imploser. Qui sait ?

Je ferme les yeux un instant, et ton visage me hante.

Draco va bien, au cas où tu te demanderais. Ta tante l'a emmené loin avant que ça tourne encore plus mal. Il a fini par choisir le camp de Potter, lui aussi. Je suppose qu'il n'a jamais vraiment eu le choix. Mais il ne s'est jamais remis que tu sois partie. Pas plus que moi.

Le vent glacé siffle à mes oreilles, mais ça m'est égal. Ce lieu... ce moment... c'est comme si tu étais encore là.

Notre tour fait peine à voir, tu sais. Mais j'aime être là. Je me sens proche de toi.

Une larme roule sur ma joue. Je ne pleure jamais. Pas depuis le jour où j'ai lu cette foutue lettre.

Je ne t'ai pas oubliée. Je ne peux pas. Je ne pourrai jamais. Tu me manques, Ness. À chaque instant. Dormir sans toi... c'est la pire épreuve. Alors je préfère ne pas dormir. Mais j'essaye, tu sais. J'essaye d'être heureux pour nous deux.

Je murmure un sort, et des roses blanches apparaissent dans mes mains. Je les dépose délicatement sur le rebord brisé de la tour.

Je revois cette semaine en boucle. J'aurais dû comprendre. Tu avais toujours un coup d'avance, toujours ce petit air qui me disait que tu savais quelque chose que moi je ne savais pas. Et je suis tombé dans le panneau.

Le poids de mes regrets me submerge, mais je ne détourne pas le regard. Je fixe l'horizon, là où le soleil se couche derrière la Forêt Interdite.

Tu étais mon avenir, Ness. J'ai tenu pour vivre ce moment. Le moment où on gagnerait. Mais ça n'enlève rien. Tu n'es pas là, mon cœur.

Je laisse échapper un soupir tremblant et lève les yeux vers les étoiles. Elles semblent me narguer. Et puis, quelque chose attire mon regard à la lisière de la Forêt interdite. Une silhouette, vague mais familière. Mon cœur manque un battement.

Je me penche, plissant les yeux, et là...

Je te vois.

Une vision, un fantôme, je ne sais pas. Mais c'est toi. Tes cheveux bruns flottent autour de ton visage, et ton sourire... Merlin, ton sourire. Il est doux, calme, comme une promesse silencieuse. Tu es là, et je suis figé, incapable de bouger, incapable de respirer.

L'histoires t'a oubliée, Ness, mais moi... moi, je ne t'oublierai jamais. Je t'aime.

Et alors que tu disparais doucement, comme emportée par le vent, je murmure une dernière fois :

Je t'aime, Ness Lestrange.

L'oubliéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant