10. Ness

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Les vacances de fin d'année sont arrivées plus vite que je ne l'aurais pensé. Nous partons avec Draco pour rejoindre le manoir familial. 

- Prête ?

Mon cousin me regarde et je vois le doute dans ses yeux. Nos tentatives n'ont rien donné. Les représailles vont arriver. 

- Allons-y.

En sortant de la chambre mon regard se pose directement sur le brun qui torture mon esprit. Depuis que je lui ai révélé le nom de sa mère Mathéo se comporte bizarrement. Je ne lui ai plus adressé la parole mais je le surveille afin d'être sûr qu'il ne parle pas à n'importe qui de ce qu'il sait. Il se tourne vers moi et nos regards se croisent. Je ne le baisse pas. Je ne baisserai jamais le regard devant quiconque. 

Alors qu'on sort de la pièce commune avec Draco. Mathéo nous rattrape.

- Attend Ness, je peux te parler cinq minutes.

- Le train ne va pas nous attendre Mathéo.

- C'est important.

Je fais signe à Draco pour qu'il avance.

- Que puis-je faire pour toi ?

- Il y aura ta mère chez toi ?

- C'est ça le truc important ? Tu me demandes si ma mère qui est une fugitive sera là ? 

- Non, je me demandais mais ce n'est pas pour ça que je dois te parler.

- Alors c'est pour quoi ?

- Tu as abandonné notre marché. Tu m'as laissé un nom et tu ne m'a tout simplement plus adressé la parole.

- Je te pensais capable de chercher toi-même à propos de ce nom. Ou mieux faire preuve d'intelligence et de laisser tomber.

- Je n'ai trouvé aucune Elizabeth Nott en vie à Londres.

- C'est normal elle est morte.

- Quoi ? Son visage se décompose et il est blanc comme un linge. Répète.

- Je pensais que t'avais compris.

- Que j'aurais compris ? Il se met à rire mauvais. Comment j'aurais pu comprendre alors que tu ne m'as laissé qu'un nom ? 

- Je ne t'ai jamais parlé d'elle qu'au passé.

- Comment ? Comment elle est morte ?

- Le train n'attendra pas Mathéo.

- S'il te plaît.

Son regard renvoie tellement de peine et d'incompréhension que je ne peux que le prendre en pitié. Je ne comprenais pas pourquoi j'agissais comme ça avec lui. Il me faisait ressentir des choses comme de la pitié ou pire de la compassion qui sont pourtant des sentiments que j'exècre particulièrement.

- Elle est morte le jour de ta naissance.

- En accouchant ? Son visage devient encore plus blanc si c'est possible. C'est moi qui l'ai tué ?

- Non plusieurs versions de cette histoire existent. Ton existence n'est dans aucune mais je me suis renseigné et ça a coïncidé. Sais-tu quel jour tu es né ? 

- Le 10 novembre on m'a laissé à un orphelinat.

- En effet. Le seigneur des ténèbres a disparu face à Harry Potter le 31 octobre. Quand tu es né il était déjà parti.

- Et alors ? Je ne comprends pas le rapport.

- Deux histoires existent. La première est qu'elle se serait suicidée, donc après avoir accouché, pour le rejoindre. Elle t'aurait peut-être à ce moment-là déposé mais comme je te l'ai dit aucune histoire n'évoque ton existence.

- Et la seconde ?

- Ce soir-là, donc après que tu sois né, elle serait allée se venger. Encore une fois il existe l'hypothèse qu'elle t'ai laissée à quelqu'un ou à l'orphelinat.

- Se venger ?

- Elle serait allée tuer Harry Potter mais Dumbledore en personne se serait interposé et l'aurait abattue.

- Impossible. Il fait les cent pas et m'a l'air proche du malaise. Ce serait pour ça qu'il ne veut pas que j'en apprenne plus sur mes origines ?

- Personne ne sait quelle histoire et la vrai. Certains doute encore même de l'existence d'Elizabeth.

- Mais toi tu penses connaître la vérité.

- Ma mère a toujours eu énormément de respect pour elle. Elle disait que cette femme au moins n'avait jamais eu peur de se sacrifier pour la cause du maître.

- Donc tu penses que la seconde histoire est la bonne ? 

- Effectivement.

- Donc ma mère a été tuer par mon directeur et mon père et le sorcier le plus craint de la planète ?

- Tu voulais la vérité la voici.

J'entends des pas précipité derrière moi et constate que ce n'est autre que Draco qui me dis qu'il faut vraiment que je me bouge. Je fais un signe de tête à Mathéo et me voici en route pour le Poudlard Express.


- On n'a fait aucune avancée. Dans le train mon cousin se met à paniquer. Je le comprend, notre famille ne va pas être contente. On va avoir des problèmes.

- Je me charge de cela. Arrête de paniquer.

- Et toi arrête de me mettre à l'écart. Je prendrais ma part de responsabilité.

- Tu ne prendras rien du tout. Je peux supporter leur sentence. 

- Et moi non ? 

- Toi tu n'en a pas besoin.

- Je ne peux pas toujours me cacher derrière toi Ness. Je suis l'homme c'est moi qui devrais te protéger.

- Ne commence pas à devenir macho Draco, ce serait le comble du cliché. Et non en effet tu ne pourras pas toujours te cacher derrière moi. Alors préserve-toi car un jour tu seras seul dans ce monde. Ta mère te protégera toujours mais elle ne peut pas défié l'autorité du maître.

- Personne ne peut le défier. Pas même toi Ness.

La lueur de tristesse que j'aperçois dans son regard ne me plait absolument pas. Je sais à quoi il pense, je suis la marionnette, la petite arme esclave du maître, et pour cela j'en ai bavé. Draco aurait aimé que je ne subisse jamais cela mais c'est ainsi. Ma mère est le bras droit des forces du mal donc il était logique que je prenne sa place. Ma fin ne sera une surprise pour personne.

- Ne t'en fais pas pour moi.

Ce petit blondinet, malgré ses airs de grand méchant loup, n'est qu'une petite brebis égarée. Il ne fait pas le poids face au monde sombre qui nous entoure.

L'oubliéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant