7. Mathéo

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Mais où est-ce qu'elle se cache ? La nuit est tombée et j'ai fouillé l'intégralité du château sans la trouver. 

Il me faut des réponses, et je les obtiendrais. Et pour cela j'ai un plan. La menace. Quelque chose me dit que c'est la seule chose qui fonctionne avec elle. Mais la menacer elle ne fonctionnera pas. Il faut mettre en jeu la seule personne pour qui elle se sacrifierait les yeux fermé. Draco.

Je vois la jolie brune sortir de la forêt. Que le bluff commence.

- Ness il faut qu'on parle.

- Encore toi ?

Elle me passe devant, visiblement sans vouloir s'arrêter.

- Il faut qu'on parle.

Elle se tourne vers moi et c'est à ce moment que je vois à quel point elle est pâle. Ses bras enroulent son corps comme pour se protéger et même sa respiration est haletante.

- Est-ce que ça va ?

Elle pose son regard sur moi. Pour la première fois il n'est ni vide ni ténébreux ni même indéchiffrable. J'y lis de la douleur.

- On parlera une... une autre fois Mathéo. Il... Il est tard.

Alors qu'elle se retourne pour repartir son corps se met à balancer dangereusement et je vois ses jambes la lâcher. Je la rattrape in extremis et la tiens fort à moi.

- Putain Ness. Qu'est-ce qui t'ai arrivé ? Je t'amène à l'infirmerie.

- Non. Ses yeux sombres transpercent les miens. Il ne faut pas que qui que ce soit me voit dans cet état.

- Je ne peux pas te laisser comme ça. 

Elle n'a même pas la force de me répondre. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé mais elle commence à me faire peur. 

Nous devons être les seuls élèves dehors à cette heure là donc on ne risque de croiser personne. Voilà ce qui me pousse à soulever Ness et la porter en princesse jusqu'à la salle commune des serpentards.

- Tu vas pouvoir te débrouiller pour aller à ta chambre ?

- Je vais rester là. Il ne faut pas que je réveille Pansy.

- Suis-moi. Je veux dire que je suis dans une chambre seul. Tu as besoin d'un lit pas d'un canapé. J'irais dans le canapé moi.

Elle semble vouloir refuser mais elle n'en a toujours pas la force. Je la reporte donc jusqu'à ma chambre où je la dépose délicatement sur le lit.

- Maintenant qu'on est là tu comptes me raconter ce qui t'es arrivé ?

- Tu t'es fait comment cette cicatrice ? 

Elle fixe le plafond comme un fantôme, comme si elle ne venait pas de poser une question que je déteste. La dernière personne qui m'en a parlé a fini à l'hôpital à cause de mes pouvoirs. C'est comme ça que Dumbledore m'a trouvé.

- J'ai posé la question en premier.

- Tu m'as dit avoir besoin de réponses. Je peux t'en donner. Mais j'ai moi aussi des questions.

Du chantage. Elle me fait du chantage. Et évidemment moi je tombe dedans car rien n'est plus important pour moi que de connaître mes origines.

- Je n'ai pas toujours vécu à l'orphelinat. J'ai même était adopté. La famille Williams a adopter ce pauvre petit garçon de 8 ans maigrichon. Elle pose son regard froid sur moi et me sonde. Le problème tu vois c'est qu'ils en avaient marre que ce garçon ne soit pas plus... comment dire... "parfait". Un soir ils étaient invités chez des collègues du père de famille. Le garçon ne s'était pas comporté comme il fallait. Le père avait bu et il l'a balancé par la vitre. Le garçon aurait dû perdre son œil. Un voisin a été alerté par le bruit et après un séjour à l'hôpital retour à l'orphelinat.

- C'est donc pour ça.

Pas une once de compassion dans sa voix. C'est peut-être pour ça que c'est la première personne à qui j'en parle.

- Pour ça quoi ?

- Tu veux savoir d'où tu viens car ta première expérience familiale s'est mal passé. Si tu cherches du réconfort et de l'amour réveil toi. Elle détache de nouveau son regard de moi pour fixer le plafond. Dans notre monde, les parents utilisent leurs enfants, mais ne les aiment pas.

- Je ne t'ai pas demandé ton avis. Dis-moi ce que tu sais.

- Il existe des rumeurs qui tiennent presque du mythe. 

- De quoi elles parlent ?

- Peu de gens en parlent ils prennent ça comme une vaste blague mais je sais écouter les histoires. Et ma mère m'en a parlé. 

- Je croyais que tu ne connaissais pas ta mère.

- C'est ma vie ou la tienne que tu veux connaître ?

Là maintenant la sienne. Et ce qui l'a mis dans cet état.

- Pourquoi pas les deux ?

- Mauvaise réponse.

- Tu ne comptes rien me dire sur toi. 

- Pourquoi je le ferais ?

- Tout le monde a besoin de parler.

- Mais je n'en ai pas envie. 

Comment fait elle. J'ai toujours été du genre solitaire, mais au moins j'exprime quelque chose. Elle on dirait qu'elle n'est rien.

- Bien. Quelles sont ces rumeurs ? 

- Il aurait eu une femme.

Je n'ai pas le temps de lui demander plus d'information qu'elle se mit à tousser. Elle met sa main devant la bouche, mais quelque chose de sombre coule de celles-ci. Du sang. Elle est en train de tousser du sang.

- Ho putain Ness. Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

- Il faut... il faut juste que je dorme.

Et voilà la fille la plus mystérieuse et froide que je connaisse qui dort dans mon lit.

Qu'est-ce qui a bien pu lui arriver ? Physiquement il n'y a rien, aucune trace de blessures. Elle a l'air si faible. Je décide de lui enlever ses chaussures et pose une couette par-dessus son corps fatigué. 

Sauf que je remarque quelque chose d'étrange. Une marque qui dépasse de sa manche. On dirait un serpent. J'ai déjà vu ça quelque part. Mais où ?

L'oubliéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant