Je m'étais réveillé bien trop tôt, surtout pour un dimanche. Incapable de me rendormir, j'étais l'un des premiers à descendre pour le petit-déjeuner. La grande salle était encore calme, et je m'installais avec l'espoir de profiter d'un moment de solitude pour réfléchir. Ce que je n'avais pas prévu, c'était de tomber sur ça.Ness et Draco, encore dans leurs vêtements de la veille, étaient installés un peu plus loin, morts de rire en mangeant. Mon cerveau mit une seconde à percuter : ils n'étaient visiblement pas allés se coucher.
Je m'approchai, intrigué et un peu amusé.
— Vous n'aimez plus l'uniforme ? dis-je en m'asseyant près de Draco, un sourire au coin des lèvres.
Ils me regardèrent comme si j'avais parlé en allemand. Puis je remarquai leurs visages... Ils étaient complètement bourrés. Génial.
— Vous n'avez pas croisé de profs, rassurez-moi ? demandai-je, essayant de contenir un rire.
— Bah si, pourquoi ? répliqua Ness, un brin trop joyeuse, sa voix trahissant son état.
C'était tellement absurde de la voire comme ça que j'éclatai de rire. Mais mon amusement fut de courte durée.
— Mademoiselle Lestrange. Monsieur Malefoy.
La voix glaciale de Rogue résonna derrière moi. Et merde.
— Oui, professeur ? répondit Draco, tirant sur ses syllabes avec un sérieux qui aurait pu être convaincant... s'il n'avait pas eu cet air complètement à l'ouest.
— Je vous suggère de retourner dans vos dortoirs. Immédiatement.
— Mais on a faim, monsieurrrr, protesta Ness avec un sourire maladroit.
Je pouvais voir Rogue lutter pour ne pas exploser. D'un geste de la main, je me levai pour intervenir.
— Ne vous inquiétez pas, professeur. Ils vont venir avec moi se changer tout de suite.
Sans attendre sa réponse, je me redressai et attrapai Draco par les épaules pour le mettre debout. Il tanguait dangereusement, mais réussit à se stabiliser en s'appuyant sur la table. Je fis le tour pour aider Ness, qui, malgré ses protestations, finit par s'accrocher à moi pour éviter de tomber.
— Allez, princesse, retour au dortoir, murmurais-je en la soutenant pendant qu'on avançait dans le hall.
Draco nous suivait en zigzaguant, et les deux commençaient à se chamailler sur leur soirée.
— Vous avez passé une bonne fin de soirée ? demandai-je, curieux de comment ils se sont retrouvé ainsi.
— Le lac était froid, grommela Ness.
— Pourquoi tu te plains ? C'est moi qui ai fini dedans, rétorqua Draco, indigné.
Ils éclatèrent de rire comme deux gamins sous le regard perplexe des élèves que nous croisions. Ce fut encore pire quand nous tombâmes sur le trio Gryffondor, arrêtés net en nous voyant.
— Psst, Draco, regarde, y'a ta chérieee, murmura Ness avec un sourire narquois.
— Chut, Ness, y'a le rouquin et le binoclard qui écoutent, répliqua-t-il avec un sérieux exagéré.
Ils se mirent à rire à nouveau, tandis que je les poussais rapidement plus loin, priant pour éviter une catastrophe.
Enfin arrivés à la salle commune, ils se laissèrent tomber dans le canapé comme si c'était leur trône.
— Vous ne voulez pas aller vous coucher ? proposai-je, espérant naïvement une réponse positive.
— Si je réveille Blaise, il me tue, marmonna Draco.
— Et si je réveille Pansy, elle va m'achever avec des questions, ajouta Ness.
Je levai les yeux au ciel, mais avant que je ne puisse insister, Ness se mit à se tortiller.
— Fais chier, cette robe ! grogna-t-elle.
Je ris malgré moi et soupirai.
— Allez, vous deux, je vous prête ma chambre.
Ils levèrent les yeux vers moi comme si j'étais Merlin lui-même, et je ne pus m'empêcher de sourire.
— Venez, suivez-moi, ajoutai-je.
Ness titubait légèrement, et je dus la tenir par le bras pour l'aider à monter les marches. Une fois dans la chambre, Draco retira sa chemise, s'écroula sur mon lit et s'endormit aussitôt. Ness, quant à elle, s'énerva encore un peu sur sa robe avant que je ne lui tende des vêtements à moi.
— Tiens, un t-shirt et un short. Ça devrait aller.
— Putain, merci ! lança-t-elle avec un sourire éclatant avant de m'embrasser sur la joue.
Je me retournai pour lui laisser un peu d'intimité, et quand elle me dit de me tourner à nouveau, elle était déjà installée dans mes affaires, visiblement à l'aise.
— Merci de nous laisser la chambre, murmura-t-elle.
— Je ne peux rien te refuser, mon cœur, répondis-je en lui embrassant le front.
À ma grande surprise, elle rougit légèrement avant de se glisser sous les draps. Ness Lestrange qui rougit. Je la regardai s'endormir, apaisée, avant de quitter la pièce.
Plutôt que de rester à les surveiller comme un psychopathe, je pris la direction de la bibliothèque. Autant occuper ma matinée à étudier un peu. Chaque nouveau sort appris était une arme de plus, et j'en aurais besoin.
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L'oubliée
FanfictionDans chaque histoire il y a des oubliés. Nous savons tous ici la finalité : le bien gagne face aux forces du mal. Mais nous oublions une partie, un élément important de cette guerre. Elle. Ness Lestrange a une mission pour sa sixième année à Poudlar...