La tentation

Un nouveau défi pour Stéphanie

Avant que vous commenciez la lecture de ce récit, je tiens à préciser qu'il s'agit d'une oeuvre de fiction. Les lieux évoqués tout au long du récit sont bien réels, mais les personnages ainsi que l'histoire sont issus de mon imagination. Il est vrai que certains personnages ont des traits de personnes que j'ai croisé.

Sur ce, bonne lecture!
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Stéphanie Brassard avait 25 ans et venait tout juste de décrocher l'emploi de ses rêves. Elle venait d'obtenir un poste d'enseignante au collège. Après son baccalauréat en histoire, elle a poursuivi ses études en faisant un diplôme en pédagogie collégiale. Diplômes en poche, elle a entrepris des démarches pour se trouver un emploi dans les collèges de la province de Québec. C'est finalement le collège de sa région natale qui lui avait donné l'opportunité de concrétiser son rêve. Elle ne pouvait pas espérer mieux. Elle retournait habiter dans la région qui lui tenait le plus à coeur: l'Abitibi-Témiscamingue.

Pendant ses études, elle avait choisi de s'établir à Sherbrooke. Elle y avait vécu de bons moments et y avait fait la connaissance de son amoureux Nicolas. Il n'avait pas encore terminé sa scolarité universitaire et il devait rester à Sherbrooke. La décision de Stéphanie d'accepter le poste et de quitter son amoureux quelques mois avait été difficile à prendre pour cette raison. Dans un monde idéal, elle aurait obtenu un poste plus près de l'Estrie et elle aurait pu voyager. Elle serait restée avec son homme, mais le destin en voulait autrement.

Nicolas avait insisté pour qu'elle accepte le poste. Il lui avait rappelé à quel point elle désirait enseigner et qu'elle avait de la chance de retourner dans sa région natale. De plus, il ne lui restait qu'une année d'étude et il allait pouvoir la rejoindre par la suite. Il avait aussi insisté sur le fait qu'ils pourraient facilement communiquer ensemble et dès qu'il aurait un moment, il viendrait passer quelques jours avec elles.

Devant tous ces arguments, Stéphanie avait accepté le poste et emballé ses choses. Les adieux ont été beaucoup plus déchirants qu'elle ne l'aurait imaginé. Nicolas et Stéphanie étaient en couple depuis presque le tout début de leurs études universitaires. Dès la deuxième année, ils avaient partagé un appartement ensemble. C'était la première fois en près de cinq ans qu'ils allaient être séparés pour un aussi longtemps. Lorsqu'elle a pris la route, Stéphanie à eu l'impression qu'on lui arrachait le coeur. Elle venait tout juste de quitter son amoureux qu'elle avait déjà le sentiment que cela faisait une éternité. Elle a pleuré de Sherbrooke à Bromont. L'excitation d'avoir un nouveau défi professionnel à graduellement fait place à la douleur de la séparation.

Le parc de la Vérendrye lui a paru interminable. Elle était habituée de le traverser, mais il semblait plus long que d'habitude. Peut-être que son état d'esprit plutôt morose avait un lien avec cette impression de longueur. Puis, Stéphanie a traversé Val-d'Or et Malartic. Épuisée, elle est enfin arrivée chez ses parents. Complètement vidée après près de dix heures de route, elle est restée quelques minutes dans sa voiture. Son coeur hésitait entre la joie d'être enfin arrivée et l'ennui de ne pas avoir Nicolas à ses côtés. Elle a pris le temps d'envoyer un message texte à son amoureux pour lui dire qu'elle s'était rendue à destination sans problème.

Ses parents commençaient à s'inquiéter dans la maison. Ça faisait cinq minutes que la voiture était arrêtée sans qu'elle n'entre dans la maison. Elle est finalement entrée avec les yeux rougis. Ses parents Gaétan et Sylvie l'ont accueilli à bras ouverts. Elle s'est entendue répéter à ses parents d'être heureuse de pouvoir enseigner à Rouyn-Noranda, mais elle aurait tellement voulu vivre ce moment important avec Nicolas à ses côtés. Sa mère l'a pris dans ses bras et lui a fait comprendre qu'elle voyait tout noir parce qu'elle était fatiguée. Une bonne nuit de sommeil allait lui faire le plus grand bien. Elle lui disait qu'elle aurait la force d'affronter tous les défis qui se présentaient à elle par la suite.

Stéphanie savait que sa mère avait probablement raison. Après avoir séché ses larmes, elle a commencé à sortir les boîtes entassées dans sa voiture avec son père. Elle a grignote une toast avant d'annoncer à ses parents qu'elle allait dans sa chambre. Elle voulait parler à Nicolas avant de s'endormir. Dès qu'elle a refermé la porte de sa chambre, elle s'est jetée sur son lit comme elle le faisait quand elle était adolescente. Elle a composé le numéro de son amoureux. Il lui a répondu presque instantanément.

- Bonsoir mon amour! Je suis content que tu m'appelles, lui a-t-il dit.
- Ça fait du bien d'entendre ta oix, a-t-elle répondu au bord des larmes.
- Amour, pourquoi pleures-tu?
- Je voudrais tellement que tu sois là avec moi en ce moment.
- Moi aussi Steph, je donnerais tout pour être à Rouyn. Tu sais que e n'est pas possible et que tu ne peux pas passer à côté de cette chance en or.
- Tu as raison, a-t-elle admis.
- Tu as fait bon voyage?
- Trop long comme d'habitude, mais il faisait beau. Ça rendait le trajet moins pénible.
- Je suis content de l'entendre.

Ils ont échangé sur leur journée respective pendant quelques minutes. Puis, vint le moment où ils devaient mettre un terme à la conversation. C'est avec beaucoup de difficulté que Stéphanie à fini par raccrocher. Elle est restée songeuse quelques instants étendue sur son lit. Elle a pris la décision de prendre une douche avant de se coucher. Après s'être rafraîchie, elle est passée dire bonne nuit à ses parents qui étaient déjà couchés. Ils lui ont souhaité de bien dormir, ce qu'elle a réussi à faire bien plus vite qu'elle ne l'aurait cru.

Seuls dans leur lit, ses parents se demandaient comment leur fille allait s'en sortir. Son père, plus terre à terre, était convaincu que les premiers jours seraient sûrement difficiles, mais que tout rentrerait dans l'ordre. Sa mère tenta de se convaincre que son mari avait raison et qu'elle serait en mesure de la consoler.