La tentation

Une invitation

Après un voyage fructueux dans les Maritimes, les Cuppers étaient de retour à Rouyn-Noranda. Sans perdre de temps, Marc-Olivier a contacté Stéphanie pour reprendre le temps manqué en classe. L'examen de mi-session arrivait à grand pas et il n'était pas question qu'il paraisse mal. Ils ont convenu d'un rendez-vous le jeudi après-midi.

Face aux deux Cuppers, Stéphanie se sentait un peu intimidée. Dans la classe, elle avait réussi à ne plus percevoir la différence. En privé, comme cela était le cas à ce moment, c'était autre chose. Elle a commencé par leur poser des questions des questions sur la lecture qui leur avait été demandé. À sa grande surprise, tout avait été lu et compris par les deux jeunes. Étonnamment, Vince O'Neil avait répondu à plusieurs questions. Si timide en classe, il réussissait à prendre sa place en privé.

Elle avait prévu deux heures avec les deux joueurs, mais au bout d'une heure tout était terminé. Stéphanie leur a laissé un exercice à compléter à la maison pour les préparer à l'examen. Elle leur enverrait le corrigé par courriel. Avant de quitter le local, elle s'est assurée que tout était correct et qu'ils pouvaient la joindre s'ils avaient des questions supplémentaires. Ils l'ont remercié et elle était sur le point de quitter la classe lorsque Marc-Olivier l'interpella.

- Stéphanie!

Elle s'est retournée et lui a demandé si quelque chose n'allait pas.

- Tout va bien. En fait, je voulais te demander si...
- Si?

Marc-Olivier hésita un peu. Ce n'était pas tellement dans ses habitudes. Il était si sûr de lui en temps normal. Pourquoi perdait-il ses moyens devant elle, sa prof d'histoire? Il s'est frotté la tête pour tenter de retrouver son assurance et ne pas avoir l'air ridicule. Voyant l'hésitation du jeune homme, Stéphanie a répété son si interrogatif.

- Si tu aimais le hockey, finit-il par dire. Je sais que ton frère joue pro, mais toi, tu es peut-être écoeurée de ce sport.

Quelle drôle de question, s'est-elle dit. En quoi cela pouvait-il avoir de l'intérêt pour son étudiant? C'était somme toute légitime. Marc-Olivier devait sûrement vouloir faire la conversation pour être poli. Elle lui a souri.

- J'adore ça, a-t-elle répondu. J'y ai même joué.
- C'est vrai?
- Jusqu'à l'âge de 15 ans.
- Tu jouais à quelle position?
- Gardien, c'est de famille.
- Pourquoi as-tu arrêté?
- Parce que le hockey féminin n'était pas tellement développé et que j'étais tannée de jouer avec des gars.
- Est-ce que ça t'arrives de jouer pour le plaisir?
- Des fois, j'ai encore mes réflexes, a-t-elle dit en souriant.

Puis, il y a eu un silence. Marc-Olivier s'est frotté à nouveau la tête avant de poursuivre.

- En fait, je voulais savoir si tu voulais une paire de billets pour le match de demain soir. Si t'as déjà quelque chose de prévu, ça peut être pour une autre fois.
- Je ne dirais pas non. Je n'ai pas eu l'occasion d'aller voir l'équipe depuis que je suis de retour.
- Excellent! Je vais les laisser à la billetterie. Tu n'auras qu'à donner ton nom.
- Merci, c'est gentil de ta part. Bonne fin de journée!

Stéphanie a quitté la classe en se demandant qui elle pouvait bien inviter pour l'accompagner. Marc-Olivier la regardait sortir de la classe avec un sourire de satisfaction. Vince est arrivé à sa hauteur et l'a observer avant de lui donner une claque sur l'épaule.

- À quoi tu joues Champ?
- À rien.
- Pourquoi tu as un sourire idiot à la figure?
- Je ne souris pas.
- Vraiment? Parce que moi je suis la fée des dents!
- De quoi tu parles?

Vince à levé les yeux au ciel. Son ami pouvait tellement être décourageant quand il le voulait.

- À quoi tu joues avec la prof?
- Je l'ai invité à voir une partie pour la remercier. Il n'y a rien là.
- OK et ton petit air épais quand elle a dit oui?
- Tu fais cher!

Marc-Olivier a pris son sac à dos et s'est dirigé vers la porte. Il semblait contrarié. Vince à dû accélérer le pas pour le rattraper.

- T'es fâché Marc?
- Non, j'ai hâte de partir de l'école. En plus, on a une pratique dans une demie-heure.
- Et tu n'es pas fâché?

Marc-Olivier a arrété d'avancer et s'est tourné vers son ami en le fixant droit dans les yeux.

- Non, je ne le suis pas. Mais si tu n'arrêtez pas, je vais l'être par l'exemple.
- OK! Calmes-toi, mais tu me le dirais si tu avais quelque chose?
- Tu me découragés.

Les deux joueurs sortirent du local et ont poursuivi leur marché dans les couloirs de l'établissement scolaire.

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Quelle mouche a piqué Marc-Olivier? Qu'essaie-t-il de cacher à son ami Vince?

Les choses commencent à se préciser...