Une tempête dans un verre d'eau?

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Ce soir-là, Stéphanie avait choisi de faire un peu de correction avant de se coucher. Bien installée à son bureau, elle lisait des copies et les annotaient. Elle était si concentrée qu'elle sursauta lorsque son cellulaire s'est mis à sonner. Elle a regardé qui pouvait bien l'appeler et a tout abandonné lorsqu'elle a constaté qu'il s'agissait de Nicolas.

- Comment vas-tu ma belle?
- Un peu fatiguée, mais ça va.
- Tu faisais quoi? J'espère que je ne te dérange pas.
- Je corrigeais, mais j'étais pour faire une pause.

Les deux amoureux ont discuté de leur début de semaine respectif. Nicolas avançait dans son projet et ne cessait d'en parler. Il en avait presque oublié de demander comment se passaient les choses pour sa copine. Elle a dû l'interrompre pour lui souligner qu'elle faisait passer ses premiers examens. Nicolas s'excusa de ne pas y avoir pensé. Il lui a demandé si cela se passait bien. Stéphanie a pu enfin parler de ce qui la préoccupait avec ses cours. Elle lui a également dit à quel point elle avait hâte à cette semaine de mise à niveau des étudiants. Son copain en a profité pour lui demander si elle allait le rejoindre à Sherbrooke pour cette semaine.

- Pourquoi j'irais à Sherbrooke Nico?
- Pour me voir et décrocher un peu.
- Chéri, j'ai cinq groupes à corriger. En plus, il y a deux réunions de planifier. Je ne peux pas partir.
- Je pensais que tu serais venue.

Stéphanie n'a pas répondu à Nicolas. Elle sentait qu'il était en train de faire la moue à l'autre bout du fil.

- Tu es déçu mon amour, lui a-t-elle demandé même si elle savait déjà la réponse.
- C'est sûr, je pensais que tu viendrais.
- J'aurais aimé ça, tu le sais bien.
- Je sais.

Puis, Stéphanie s'est mise à réfléchir. Nicolas avait bien une semaine de relâche lui aussi. Il ne lui avait jamais proposé de venir la rejoindre à Rouyn-Noranda. Alors, pourquoi devait-elle subir sa mauvaise humeur?

- Elle était quand ta semaine de relâche Nico?
- La semaine dernière, pourquoi?
- Tu aurais pu venir me voir si tu t'ennuyais tant.

Stéphanie a senti la colère monter en elle. Elle n'était pas la seule à blâmer. Il aurait pu se déplacer lui aussi et il ne l'avait pas fait. C'était plus facile pour lui de le faire.

- Je voulais avancer dans ma rédaction, a-t-il dit.
- Et c'est clair que je t'en aurais empêché, lui a-t-elle répondu sèchement.
- Ce n'est pas ce que je voulais dire.
- Mais c'est e que je comprend.

Elle était tellement déçue de ses réponses. Elle est devenue émotive. Elle s'est efforcée de ne pas pleurer au téléphone sans grands succès.

- Chéri, tu pleures?
- Non...Non...
- Tu peux me le dire.
- Je ne pleure pas, a-t-elle répliqué en haussant le ton. Je ne comprends pas, c'est tout. Tu aurais pu travailler toute la journée ici si tu avais voulu. Comme tu ne connais pas beaucoup de personnes à Royn, tu n'aurais pas été distrait par tes amis qui t'invitent à sortir.

Nicolas a encaissé les reproches de sa copine. Il savait très bien qu'elle avait raison et qu'il aurait pu le faire, mais l'idée ne lui avait jamais venu à l'esprit. Il est vrai qu'il en avait profité pour profiter sur son projet et il avait aussi pris du bon temps avec ses amis. Devant cette situation, il ne pouvait rien dire pour se défendre. Stéphanie, qui n'endurait plus ce silence, à exigé qu'il dise quelque chose.

- Désolé, je n'y ai pas pensé.
- Tu n'y as pas pensé... Ça excuse tout d'abord.
- Je sais que c'est décevant, mais on ne va pas se disputer pour ça. C'est ridicule.
- Je dois être ridicule alors.

En terminant sa phrase, Stéphanie a raccroché. La discussion n'allait nulle part et elle était trop fâchée pour la poursuivre calmement. Elle se prit la tête avant de se lever et quitter sa chambre. Elle est allée rejoindre ses parents qui écoutaient la télévision. Elle s'est installée dans le fauteuil sans parler. Sa mère l'a regardé attentivement. Elle sentait que sa fille était de mauvaise humeur.

- Est-ce que ça va ma grande, a osé Sylvie.
- Je me suis embrouillée avec Nicolas et je ne veux pas en parler.
- C'est correct.

Sylvie savait qu'elle ne devait pas insister. Lorsque sa fille était dans cet état-là, il était plutôt favorable de la laisser se calmer. Plus tard ou demain, elles pourraient en discuter. Cela a pris trente minutes à Stéphanie avant de retrouver un semblant semaine bonne humeur. Son sang-froid retrouvé, Stéphanie a attendu la pause publicitaire avant de s'expliquer avec ses parents. Ils la laissèrent parler et expliquer ce qui c'était passé avec Nicolas.

Ils ont pris un moment avant de répondre. Sylvie comprenait la déception de ses fille, mais elle trouvait tout de même sa réaction un peu exagérée. Elle a choisi ses mots avec soin pour tenter de lui faire comprendre que c'était un peu égoïste de ses à part d'exiger à Nicolas de venir la rejoindre quand elle-même ne pouvait pas aller à Sherbrooke. Stéphanie savait que sa mère avait raison, mais elle n'en revenait pas qu'il n'ait pas au moins fait la suggestion. Il aurait pu la prévenir qu'il ne pouvait pas et elle aurait compris. Sylvie a tenté de lui démontrer qu'elle était en accord avec elle, mais qu'elle ne pouvait rien changer.

Stéphanie savait tout ça. Elle a regardé l'heure et elle a annoncé qu'elle allait prendre une douche avant de se coucher. Ses parents lui ont souhaité bonne nuit. En entrant dans sa chambre, Stéphanie a constaté qu'elle avait un message sur son téléphone. Elle a lu le texte qui venait de Nicolas. Il était tout simple: "Je t'aime xxx" . Stéphanie à hésité un peu avant de répondre: "Moi aussi".

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Stéphanie avait-elle le droit d'être frustrée par les propos de Nicolas?

Comment auriez-vous réagi à sa place?

La tentationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant