Le lendemain, Stéphanie a profité de la journée pour défaire la majorité des boîtes qu'elle avait apportées avec elle. C'était principalement du linge, quelques souvenirs de Nicolas et des livres. En rangeant le tout, elle se disait que cela serait très étrange de revivre chez ses parents. Comme elle n'avait pas eu beaucoup de temps pour revenir à Rouyn-Noranda et que les loyers se faisaient plutôt rares, elle n'avait pas véritablement eu le choix. Quand Nicolas viendrait la rejoindre, ils chercheraient un nouveau foyer pour avoir plus d'intimité.
En fin de journée, Stéphanie a reçu un appel de son amie Marie-Ève. Elle était impatiente de la revoir et de lui présenter sa petite Emma. Stéphanie avait vu plusieurs photos de la petite sur Internet, mais elle n'avait pas encore fait connaissance de la fille de son amie d'enfance. Marie-Ève l'invita à souper le lendemain soir. Elles avaient tellement de choses à se raconter. En fait, Stéphanie savait que son amie était heureuse qu'elle revienne à la maison. Stéphanie lui a demandé si elle devait amener quelque chose et son amie lui proposa une bonne bouteille de vin. Elle trouvait que c'était une bonne idée et elle lui a dit au revoir.
Elle s'est présentée chez Marie-Ève vers dix-sept heures. C'est Frédéric qui a ouvert la porte. Il était le conjoint de Marie-Ève depuis le secondaire. C'était un gars facile à vivre et Stéphanie l'aimait bien. Après les salutations d'usage, il a indiqué à Stéphanie que sa compagne était dans la cuisine en train de nourrir la petite. Elle s'est dirigée vers Marie-Ève qui la salua de sa chaise.
- J'ai presque fini de lui donner sa purée, lui a-t-elle dit. Après je m'occupe de toi.
- Prend ton temps, on a toute la soirée.Stéphanie s'est approchée de la chaise haute et a observé le joli poupon. Emma avait de grosses joues rosées avec de petites fossettes. Ses yeux étaient d'un bleu perçant et ses cheveux très pâles laissaient présager qu'elle garderait ses yeux bleus. Stéphanie a fait un salut de la main à l'enfant qui lui a répondu avec un grand sourire. À et te instant précis, Stéphanie a craqué pour la petite Emma. Elle tout simplement à croquer.
- Elle a quel âge, a demandé Stéphanie.
- Sept mois dans deux jours, a répondu Marie-Ève. Ça passe trop vite. Dans à peine un mois, ça sera le retour au travail et la garderie pour Emma.
- Ça va bien aller, a tenté Stéphanie. On se fait la bise.Marie-Ève a d'abord vérifié qu'elle ne soit pas pleine de purée. Puis, elle a fait une accolade. Frédéric est entré dans la cuisine à ce moment-là, a pris sa fille en annonçant que c'était l'heure du bain pour la demoiselle.
- Ça va aussi vous donner le temps de préparer le souper les femmes, a-t-il dit en ricanant.
- Tu ne changeras jamais espèce de macho, a répliqué Stéphanie.Il a quitté la pièce avec Emma qui refusait de coopérer. Enfin seules, les deux femmes ont pu échanger quelques banalités. Stéphanie a proposé d'ouvrir la bouteille de vin en cuisinant et son amie a approuvé tout de suite. Elle a versé deux coupes, elles ont trinqué au retour de Stéphanie et elles ont sorti quelques légumes qu'elles avaient l'intention d'apprêter. Stéphanie a proposé son aide à Marie-Ève, mais elle l'a refusé et lui a plutôt proposé de s'asseoir et de discuter.
- Comment tu prends ça d'être loin de Nicolas ?
- Ça fait bizarre. J'aurais aimé qu'il vienne avec moi, mais ce n'est pas possible pour le moment. Je ne peux rien y faire.
- Je suis sûre que ça va bien aller. Vous vous aimez tellement. Vous allez tenir le coup, j'en suis certaine.
- Je l'espère, a répondu Stéphanie avec un petit sanglot.
- Oh, je ne voulais pas te faire pleurer.Marie-Ève a contourné l'îlot qui les séparait et vint lui faire un câlin. Stéphanie a apprécié le geste de réconfort. Frédéric est revenu dans la cuisine à cet instant avec une Emma toute propre.
- Regarde Emma, ma tante Stéphanie est triste. Fais-lui un beau sourire.Et comme si la petite avait compris ce qu'on attendait d'elle, elle lui fit le plus beau des sourires. Marie-Ève et elle ont échappé un "Oh!" d'admiration. Frédéric a tendu sa fille vers Stéphanie et lui a demandé de la tenir pendant qu'il aidait sa copine en cuisine. Elle a pris Emma et elle l'a observé. Elle avait de si petites mains. Elle était mignonne dans son petit pyjama rose. Stéphanie a essayé de trouver à qui elle ressemblait, mais elle était incapable de le faire. Emma avait l'air de l'airpprécier. Elle lui souriait, faisait des bulles de bave et voulait toucher à ses cheveux. Après avoir tout préparé, Frédéric a regarder sa fille qui était en train de s'endormir dans les bras de Stéphanie.
- T'as vraiment le tour avec elle, a-t-il constaté. C'est clair qu'on va te demander de la garder.
- Ça va me faire plaisir. N'importe quand!
- Donne-la moi, je vais aller la mettre au lit.Elle a remis la petite à son père et lui a souhaité bonne nuit. Lorsqu'elle a été de nouveau seule avec Marie-Ève, elle a fait une constatation.
-Fred a l'air d'être un bon papa.
- Ah, si tu savais à quel point loin! J'avais un peu peur avant la naissance de la petite, mais au moment où il l'a pris dans ses bras pour la première fois... J'ai su que je n'avais pas besoin de m'en faire. Il l'aime tellement, un vrai papa poule. Ça ne sera pas beau tout à l'heure.
- Qu'est-ce qui ne sera pas beau, a demandé Frédéric en revenant dans la conversation.
- Toi lorsque ta fille va ramener des garçons à la maison, a répondu Marie-Ève.
- J'ai averti Emma l'autre jour: pas de garçon avant 18 ans.
- Et tu crois qu'elle va s'en rappeler, a demandé Stéphanie.
- Certain, a répliqué Frédéric le plus sérieusement du monde.Stéphanie a regardé son amie avant de rire un bon coup. Elle a souhaité à Frédéric qu'il ait raison, mais elle en a profité pour lui rappeler l'âge à laquelle il avait connu Marie-Ève. Il a ajouté que ces choses-là n'étaient pas génétiques. Cela a déclenché un fou rire de la part des deux jeunes femmes. Il les rappela à l'ordre parce qu'il ne souhaitait pas que sa fille se réveille. Elles ont essayé de se contenir, mais elles ont dû faire de gros efforts pour y arriver.
Le souper s'est déroulé tranquillement, ils ont profité de l'occasion pour parler de différents sujets. Bien sûr, il a été question du nouveau travail de Stéphanie. Elle a avoué être un peu nerveuse à l'idée d'enseigner à l'endroit où elle avait étudié. Ses amis ont tenté de la rassurer, puis Frédéric a fait la gaffe de lui demander comment allait Nicolas. Elle a répondu qu'il allait relativement bien et qu'il était très occupé par ses recherches. Elle avait senti un trémolo dans sa voix. Marie-Ève a fixé son conjoint et celui-ci a haussé les épaules en chuchotant "ben quoi?". Il n'avait visiblement pas compris que la séparation avait été difficile pour Stéphanie. Il a tenté de se racheter avec le dessert et l'incident fut vite oublier. Après le repas, Stéphanie a proposé de faire la vaisselle avant de partir. Ses deux amies refusèrent son offre.
Ils sont restés à table pendant une heure de plus à discuter. Stéphanie a annoncé qu'elle rentrait chez elle après avoir surpris Frédéric bâiller à quelques reprises. Il s'est ex usé et a insisté pour qu'elle reste un peu plus longtemps. Elle l'a remercié, mais lui a dit qu'elle était elle-même épuisée et c'était la vérité. Elle a embrassé ses amis sur le pas de la porte et a réaffirmé qu'elle était disponible pour garder Emma lorsqu'ils en auraient besoin. Ils lui ont confirmé qu'elle était la première sur la liste d'appel. Elle leur a fait un signe de la main en entrant dans sa voiture et elle s'est dirigée chez ses parents. De retour à la maison , elle les a salué alors qu'ils étaient dans le salon entrain de regarder la télévision.
- Tu as eu une belle soirée?
- C'était vraiment plaisant, maman. La petite Emma est à croquer.
- Marie-Ève et Frédéric ont fait un beau bébé. Ils vont bien ?
- Un peu épuisés, mais j'imagine que c'est ça être parents.
- Ça fait partie de la vie.
- Je vous laisse. Je veux parler avec Nicolas avant de me coucher.Elle s'est dirigée vers sa chambre. Elle a refermé la porte derrière moi avant de composer le numéro de son amoureux. Elle avait à peine eu le temps d'entendre la connexion s'établir que Nicolas répondait déjà à l'appel. Ils ont échangé sur ce qu'ils avaient fait dans la journée. Après trente minutes, le moment tant redouté arriva. Il était temps de mettre fin à la discussion. Quelques tentatives plus tard, Nicolas mis un terme à leur entretien.
- Je t'aime mon amour.
- Moi aussi!
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La tentation
ChickLitStéphanie Brassard réalise le rêve de sa vie. Elle a obtenu un poste de professeur au collège de sa ville natale de Rouyn-Noranda. Toute sa vie était tracée d'avance. Elle a un amoureux avec qui elle veut fonder une famille et vivre heureuse jsuqu'à...