Les cours étant terminés, Stéphanie avait donné beaucoup de disponibilité à ses étudiants afin qu'ils puissent la rencontrer avant les examens. Elle en profitait également pour avancer sa correction. Comme elle s'y attendait, très peu d'élèves se sont présentés à son bureau. En fait, un seul osa y aller.
Ce jeudi-là, Stéphanie avait étiré son temps au collège. Il devait être près de dix-huit heures et elle était toujours assise à son bureau avec une pile de travaux. Elle s'était bien rendue compte que ses collègues avaient quitté un à un, mais elle n'en avait pas fait le cas. Le concierge avait même vidé sa poubelle. Elle était fin seule dans ce corridor de professeurs à travailler. Elle n'a pas réalisé tout de suite qu'une silhouette était dans l'embrasure de sa porte. La personne a dû frapper le cadre de porte pour attirer l'attention de Stéphanie. Fidèle à son habitude, elle a sursauté avant de se tourner et constater que Marc-Olivier était là.
Le coeur de Stéphanie a chaviré. Elle a tenté de cacher sa réaction, mais elle a su, par le sourire de son étudiant que c'était peine perdue. Elle lui a demandé la raison de sa présence. Il s'est avancé dans son bureau sans dire un mot. Stéphanie, qui était toujours assise, s'est levée d'un seul bond et lui a demandé à nouveau ce qu'il faisait là. Elle tentait d'être ferme avec lui, mais cela ne fonctionnait pas véritablement. Marc-Olivier a arrêté de marcher à quelques centimètres de Stéphanie. Il était si près qu'elle pouvait sentir son souffle chaud la chatouiller . Il lui a dit qu'il venait lui porter sa surprise en montrant une enveloppe et elle lui a demandé ce qu'elle contenait.
-Ce sont des billets pour les Cuppers, a-t-il répondu. Je sais que tu aimes le hockey. Tu peux les utiliser quand tu veux.
- Je ne sais pas quoi dire.
- Juste merci, ça va être correct.Elle l'a remercié avant de le questionner sur la raison qui l'avait poussé à lui faire ce cadeau. Il lui a expliqué qu'il s'agissait d'une courtoisie de la part de l'équipe pour sa contribution à la réussite scolaire des joueurs. Stéphanie était sans voix. Elle a repris soudainement le contrôle sur soi en indiquant à Marc-Olivier qu'il aurait pu lui donner lors de la journée de l'examen.
- Je sais, a-t-il dit, mais j'avais une question pour l'examen et j'ai décidé de faire deux pierres d'un coup.
- Tu viens souvent poser des questions à tes profs à dix-huit heures? Habituellement, je suis partie.
- J'ai pris une chance, c'est tout.Stéphanie sentait qu'elle n'avait pas le contrôle de la situation et elle ne savait pas que faire pour le reprendre. Elle a invité Marc-Olivier à s'asseoir pour répondre à sa question. Elle lui a pointé la chaise afin qu'il s'installe. Il a tellement rapproché la chaise que Stéphanie ne pouvait plus bouger sans être obligée de le toucher. Elle a poursuivi en lui demandant ce qui causait problème. Il a sorti ses notes et son manuel et a indiqué sa question. Il a commencé d'abord par exposer ce qu'il comprenait. Puis, il a arrêté en disant qu'il n'était pas capable de faire le lien entre deux éléments. Stéphanie a pris le cahier de notes de son étudiant et a constaté qu'il manquait un bout de matière. Il était normal qu'il ne comprenne pas. Elle a pris le manuel et a tourné les pages à la section qui allait aider Marc-Olivier. Elle a pointé un paragraphe. Il s'est approché encore plus d'elle pour lire le texte.
Stéphanie tentait par tous les moyens de rester calme, mais la proximité de Marc-Olivier la troublait beaucoup plus qu'elle ne l'aurait souhaité. Elle avait l'impression qu'il faisait exprès de la mettre mal à l'aise, mais il ne laissait rien paraître. Il lisait le texte et suivait avec son doigt. Elle l'a fixé et s'est perdue dans ses réflexions. Leur corps était si près l'un de l'autre que Stéphanie pouvait sentir la chaleur de Marc-Olivier. Que cela devait être agréable de se retrouver dans ses bras. Et ces lèvres! Elles avaient l'air si douces. Stéphanie avait l'impression qu'elles n'attendaient qu'à être embrassées. Elle en était là dans ses réflexions lorsqu'elle s'est aperçue que Marc-Olivier la regardait en souriant.
- T'étais rendu loin, s'est-il moqué de son prof. Ça avait l'air agréable.
- As-tu terminé la lecture, a-t-elle dit en tentant de ramener l'attention sur la matière et en évitant la remarque de son étudiant.
-Est-ce que j'y étais, a osé Marc-Olivier en déposant sa main sur le genou de Stéphanie.C'en était trop. Stéphanie s'est levée rapidement et a reculé. Elle a demandé à Marc-Olivier s'il avait compris le texte, mais il n'avait ait pas l'intention de parler d'histoire. Il s'est levé à son tour et s'est approché de Stéphanie qui le supplia de reculer. Il n'en fit rien et lui murmura à l'oreille: " Qu'est-ce que je te faisais?"
Tétanisée, Stéphanie n'a pas su quoi lui répondre ni le repousser. Autant elle appréhendait la suite des événements, autant cela l'excitait. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas vécu cette sensation. Même Nicolas ne réussissait plus cela. Marc-Olivier s'approcha pour embrasser Stéphanie, mais celle-ci s'accrocha à la pensée de son amoureux. Elle a repoussé son élève.
-Je suis ton prof Marc-Olivier et je suis en couple, a-t-elle dit sans aucune conviction.
- Je sais tout ça Steph.
- Alors tu comprends pourquoi ce n'est pas possible nous deux.
- Il n'y a rien d'impossible. Je le sens que tu vibres quand je suis là.
- Arrête tout de suite, a-t-elle affirmé avec fermeté.
- J'arrêterai quand tu me diras que je n'ai aucune chance avec toi.Stéphanie a fermé les yeux et a pris une grande respiration. Elle devait mettre un terme à tout cela et elle se devait d'être convaincante. Elle a regardé Marc-Olivier dans les yeux pendant qu'elle disait: "Tu n'as aucune chance". Elle aurait réussi à le convaincre si elle n'avait pas fui son regard tout de suite en terminant sa phrase.
- Tu n'es même pas capable de le faire. Comment pourrais-je te croire?
Elle-même ne savait pas comment faire pour se croire. Dans un excès de lucidité, elle a demandé à Marc-Olivier de ramasser ses choses et de quitter son bureau. Il s'est exécuté sans dire un mot. Il se dirigeait vers la porte lorsqu'il a fait demi-tour et a déposé l'enveloppe qui contenait les billets.
- Ça t'appartient.
Il l'a regardé pendant un instant et il a osé faire ce qu'il souhaitait depuis un moment. Il a pris le visage de Stéphanie entre ses mains et l'a embrassé passionnément. Abasourdie, elle s'est laissée faire. En fait, elle avait tellement envie de ce baiser qu'elle ne voulait pas mettre un terme à ce qui se passait. Après le baisers, Marc-Olivier a reculé et a dit: "Le prochain, tu vas me supplier de te le donner". Il a quitté le bureau en laissant Stéphanie déconcertée par ce qui venait de se produire. Avait-elle rêvé tout ça? Mais ses lèvres et sa langue lui ont rappelé qu'il s'agissait bien de la réalité.
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Qu'avez-vous pensé du premier baisers entre Stéphanie et Marc-Olivier?
Y en aura-t-il d'autres?
Que fera Stéphanie suite à ce moment de "faiblesse"?
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La tentation
ChickLitStéphanie Brassard réalise le rêve de sa vie. Elle a obtenu un poste de professeur au collège de sa ville natale de Rouyn-Noranda. Toute sa vie était tracée d'avance. Elle a un amoureux avec qui elle veut fonder une famille et vivre heureuse jsuqu'à...