Un appel du petit frère

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Stéphanie s'était expliquée avec Nicolas à la suite de leur dispute. Nicolas avait mis cela sur le coup de la fatigue et de l'ennui. Il ne s'en était pas formalisé outre mesure. Pour Stéphanie, cette chicane avait laissé des marques plus importantes qu'elle ne l'aurait souhaité. Avec l'arrivée de décembre, les discussions sur l'horaire du temps des Fêtes ont été d'actualité. Nicolas terminait sa session le 14 décembre. Pour sa part, Stéphanie devait donner des examens le 18 et n'avait que dix jours pour remettre les notes. Elle a expliqué à son copain qu'elle préférait passer Noël chez ses parents parce qu'elle ne savait pas à quel moment elle aurait tout terminé. Nicolas l'a rassuré en disant qu'il comprenait. Il lui a suggéré d'aller la rejoindre tout de suite après sa session et de passer Noël à Rouyn-Noranada.

- On pourra passer le jour de l'An chez mes parents. Comme ça, ça serait équitable pour tout le monde, a-t-il proposé. Qu'est-ce que tu en penses?
- C'est une bonne idée, chéri. C'est ce que j'allais te dire.

Il a donc été convenu que Nicolas retrouverait sa douce vers le 15 décembre selon la météo. Stéphanie avait déjà hâte à ce moment. Cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait pu se blottir dans les bras de son amoureux. Elle se souvenait de son odeur, mais elle avait tellement besoin de la sentir en se réveillant le matin. S'endormir tout contre lui, cela lui manquait terriblement.

- J'aimerais que l'on soit déjà le 15 pour que tu sois avec moi, lui a-t-elle dit.
- Je sais, c'est la même chose pour moi.

En raccrochant , Stéphanie n'avait pas la tête ni le coeur à faire de la correction. Elle a pris son ordinateur et est allée perdre son temps sur Internet. Au moment où elle se disait qu'il fallait reprendre son travail, son Skype s'est mis à sonner. Elle l'a ouvert et a constaté que c'était son frère à l'autre bout. Elle a activé sa caméra pour qu'ils puissent se voir.

- Salut la soeur!
- Salut Jujubes, lui a-t-elle répondu.

C'était le surnom qu'elle avait donné à son petit frère il y a quelques années. Elle était la seule à pouvoir l'utiliser. Julien en avait horreur, mais c'était le privilège de sa soeur.

- Comment tu vas le grand?
- Pas pire. Je ne joue pas beaucoup, mais fallait que je m'y attende en étant le gardien recru.
- Une blessure est si vite arrivée, a-t-elle dit avec un sourire machiavélique.
- Tu sais que tu fais peur quand tu fais cette face-là.

Ils ont ri ensemble, puis Julien s'est informé sur le travail de sa soeur.

- Tes élèves ne te font pas trop la vie dure?
- Juste assez, a-t-elle avoué. Tu savais que j'ai deux Cuppers dans un groupe.
- Maman me l'a dit, mais elle ne savait pas qui c'était.
- O'Neil et Champagne.
- Pis ils sont corrects?
- Ouais, ils vont très bien. Ils sont à leur affaire et brillants... Pour des joueurs de hockey, s'est exclamée Julie en grimaçant.
- Tu n'es pas possible Steph.

Ils ont parlé pendant près d'une heure. Stéphanie lui a demandé s'il avait le temps de revenir pour Noël. Julien a dit que ce n'était pas prévu, mais qu'il essaierait. Puis, il s'est informé de Nicolas. Les deux hommes ne s'entendaient pas très bien, mais puisque Nicolas sortait avec sa soeur, Julien faisait des efforts. Stéphanie lui a dit wu'elle s'ennuyait et qu'elle avait hâte de passer du temps ensemble. Julien lui a dit qu'il pouvait comprendre. Étant dans les affaires de coeur, Stéphanie a interrogé son frère à ce sujet. Avait-il une ou des filles en vue?

Julien lui a avoué qu'il n'avait pas tellement le temps pour ça. Ses coéquipiers lui en avaient présenté quelques-unes, mais il n'y avait rien de sérieux. La plupart n'était que des admiratrices faciles avec qui il aurait pu coucher.

-Et tu n'en as pas profité?
- Peut-être une ou deux fois, mais ce n'est pas le genre de fille que je cherche. Tu sais bien c'est quoi mon genre.

Eh oui, Stéphanie le savait très bien. Son frère avait toujours eu le béguin pour son amie Marie-Ève. Il lui avait déjà déclaré ses sentiments, mais elle était déjà en couple avec Frédéric et très heureuse avec lui. Marie-Ève était son grand chagrin d'amour. Depuis le temps, Stéphanie avait espéré qu'il soit passé à autre chose, mais elle ne pouvait pas commander le coeur de son petit frère. Julien a changé de sujet rapidement.

- Il paraît que tu es sorti avec Bruno et la gang.
- Comment tu sais ça? C'est lui qui te l'as dit?
- D'après toi! Il paraît que tu as fêté fort.
- Mettons que ça faisait un moment que je n'avais pas eu l'air de ça.
- Trop drôle! Et dire que j'ai manqué ça.
- On se reprendra quand tu seras là.
-Il faudrait. Tu as été prudente avec Bruno?
- Qu'est-ce que tu veux dire? C'est ton meilleur ami! Il ne s'est rien passé et je signale que je suis toujours en couple.
- C'était juste pour être sûr. Tu sais que Bruno ne peut pas résister à une jolie fille.
- Je sais, mais je ne sais pas si je dois prendre ça comme une insulte ou un compliment.
- Prend-le comme tu veux. Je dois y aller.
- Déjà! On se parle tellement pas souvent.
- Je suis un mec occupé.
- Je sais. Fais attention à toi!
- Toi aussi.

Julien a mis fin à la conversation. Stéphanie a regardé l'heure et en vint à la conclusion qu'elle ne ferait pas de correction ce soir-là. Elle a opté pour la douche et le sommeil. Elle en avait assez pour la journée.

La tentationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant